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Quelques jours plus tard, Paris [NABIL ANDRIEU]

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Quelques jours plus tard, Paris
[NABIL ANDRIEU]

Je suis les cours du prof tout en prenant des notes de ce qu'il dit sur mon pc, quand une notification arrive en pop-up sur le haut de mon écran. Putain mais c'est pas possible, elle est où la caméra ?

Je ne comprends pas pourquoi, mais mon doigt dirige la souris jusque sur la petite bannière, sur laquelle je clique. Aussitôt, un document se télécharge, comportant une centaine de pages. Sur la première de couverture, un logo blanc et bleu ciel. Et un titre, « Rapport de mission: la place des enfants et des jeunes filles au Bangladesh ».

Je fais défiler, et lis l'introduction, qui m'apprend que cette mission qui s'est déroulée en janvier, avait pour objectif de mesurer l'ampleur du travail forcé, de la prostitution infantile et des mariages forcés dans le pays. Je comprends instantanément que le document va être lourd à lire, peut-être avec des détails crus, mais je continue pourtant à lire chaque ligne, chaque note de bas de page, chaque report aux lexiques et autres glossaires.

Je n'ai même pas lu une vingtaine de pages que déjà je sens mon sang ne faire qu'un tour, et mon corps se tendre. Sur la partie concernant la prostitution forcée des jeunes filles, un nom apparaît, m'indiquant que c'est cette personne qui a travaillé là-dessus, qui a fait des recherches, et qui a « infiltré » le système pour pouvoir écrire ces lignes. Et ce nom, je ne le connais que trop bien. Nala Petijean.

Je serre les mâchoires et tente quand même de lire cette partie, mais je bouillonne intérieurement en lisant ses premières lignes, et sa plume si particulière, que je pourrais reconnaître entre mille. Je me rappelle encore de la fois où je l'avais complimenté sur la manière dont elle tournait ses phrases en philo. Comme si c'était la veille.

J'me déteste de ressentir ce que je ressens pour elle, alors que je m'étais promis de la zapper totalement. Mais comment ressentir autre chose que de la fierté à ce moment précis, alors que grâce à son travail, on pourra envoyer une mission entière de bénévoles pour libérer les enfants de cet enfer dans lequel ils sont enfermés ? Elle va littéralement sauver la vie de milliers d'enfants. Et je pèse mes mots

Elle va sauver tout le monde, sauf nous.

Elle qui disait tenir à nous, elle a bien gé-chan. On compte plus pour elle, c'est tellement flagrant

Je rabat violemment l'écran de mon ordinateur, avant de le fourrer dans mon sac à la fin du cours, et je me précipite vers la sortie. J'arrête pas de penser à sa gueule, et à cause de ça, j'ai pas réussi à suivre le cours. Même sans être là, elle réussit à me foutre dans la merde. Je pense rageusement avant de shooter dans une canette de bière vide qui me passe sous le pied

On dit que de la haine à l'amour, il n'y a qu'un pas. Mais le contraire est tout aussi vrai et je l'expérimente au quotidien.

Bien décidé à me changer les idées, voire tout oublier avec de l'alcool, des drogues et quelques coups de rein faciles, je rentre chez moi, et en ressort aussitôt changé, sous le regard peiné de ma mif. Enfermé dans le cercle vicieux des rock stars, alors que j'suis juste un étudiant sans le sou
Je récupère les clés de ma gova, et fonce dans la te-boî où j'ai mes habitudes. Là-bas, je repère quelques filles avec lesquelles j'ai une chance de tirer mon coup et je commence à les accoster, avant de les attirer rapidement dans les toilettes miteuses de la discothèque, là où on baise ensuite de manière crue

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Where stories live. Discover now