[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒

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Novembre 2013, Tarterêts
[NABIL ANDRIEU]

Je profite d'un moment de calme, posé sur cette foutue chaise dans ce foutu hall, pour appeler ma brune. Si on m'avait dit, il y a quelques années, que je serais dans une relation sérieuse comme ça, mais à distance, et que j'accepterais sans broncher, j'aurais ri. C'était carrément impensable pour moi d'être loin de ma meuf, tellement pour moi, il n'y avait que du négatif et des embûches à ce type de relation. Et pourtant, voilà où j'en suis

J'en suis limite rendu au stade où je compte les jours qui se sont écoulés sans que je puisse embrasser ses lèvres ou serrer son corps contre le mien. Ouais, j'suis complètement accro à ma p'tite go. Mais en attendant, ça en vaut la peine quand on voit la perle rare que c'est

Quand j'repense à nos « au revoir » sur les quais de la gare, j'ai mon bide qui se tord, tout comme mon corazón. J'ai bien vu que Nala a tout fait pour ne pas craquer, mais ça se voyait dans son regard qu'elle était pas bien. Et je la comprends, parce que j'étais pareil. Ça me les brise sévère de n'pas pouvoir être avec elle tout le temps, de ne pas pouvoir avoir « la vie de couple classique et bien chiante » d'après les yeux du Nabil d'il y a quelques années. La situation me frustre clairement, mais je me doute bien que ça doit être pareil de son côté, et que si c'est pas facile à vivre pour moi, ça l'est tout autant pour elle. Peut-être même pire.

La distance est vraiment insupportable à vivre, et le pire c'est que je sais qu'on en a pas encore fini. Il lui reste encore 7 mois de cours. Et bordel que c'est long, très long, trop long. Ça en est réellement insoutenable

En fait, le plus dur à gérer, c'est clairement le manque de contact physique. Parce qu'on arrive à compenser le reste avec les FaceTime et les appels. Mais ne pas pouvoir sentir son corps contre le mien, c'est le plus terrible. Et j'parle pas forcément de contact sexuel, mais juste la tendresse d'une caresse sur la joue, de son corps collé contre le mien pour dormir, de ses papouilles, de ses câlins

Après seulement deux tonalités, j'entends que Nala décroche

[CONVERSATION TÉLÉPHONIQUE]

Nala: coucou toi. Elle a l'air enjouée

-coucou toi. Je souris comme un couillon

Nala: 6 appels en même pas une semaine... pour quelqu'un qui disait qu'il n'aurait pas beaucoup de temps à me consacrer, j'trouve qu'on est pas mal. Elle rigole doucement, pour me taquiner. Ouais mais on trouve toujours le temps pour les gens qu'on aime

-azy ta gueule là. Je fais semblant de me vexer alors qu'elle continue de glousser. Y'a un décalage horaire chez toi ou quoi ?

Nala: non non c'est la même heure... elle dit d'une petite voix

-alors qu'est-ce que tu fais encore debout alors que t'as cours demain ? Enfin tout à l'heure du coup

Nala: une insomnie. Je soupire