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Fin septembre 2011, Paris [NABIL ANDRIEU]

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Fin septembre 2011, Paris
[NABIL ANDRIEU]

Depuis plus d'une heure maintenant, mon cœur s'emballe dans ma poitrine, et j'ai les mains qui tremblent, comme si j'avais un mauvais pressentiment. Ouvrant ma bouteille d'eau, je vide goulûment son contenu dans l'espoir d'apaiser ma gorge sèche, tandis que le prof débite son cours

Cette année de master était tellement inespérée que je m'investis à fond, pour ne pas décevoir mon Créateur qui m'a donné cette magnifique opportunité. Je suis requinqué comme jamais, comme dans les starting-blocks, et je taffe comme un acharné pour chaque examen, chaque TD et chaque évaluation. Je veux montrer à tous ceux qui n'ont pas cru en moi qu'ils ont eu tort de douter de mes capacités; je veux me montrer que j'en suis capable, même si je doute constamment de mon aptitude à suivre des cours complexes sous nuit blanche à cause de ma « deuxième vie », dans l'illégalité. Mais surtout, je veux Lui montrer qu'il n'aura pas à regretter cette espèce de deuxième chance qu'il m'a accordé

La rage au bide, j'hurle intérieurement à ma conscience de fermer sa gueule, pour que je puisse me concentrer à fond sur le cours de technique commerciale. Mais y'a toujours cette petite voix qui me fait me sentir un peu fébrile, comme si cette journée qui avait si bien commencé, ne pouvait se terminer que sur un événement dramatique. Comme si on était voués à l'enfer, et qu'on était destinés à la merde, à ne pas goûter au bonheur.

Chienne de vie

Quelques heures plus tard, quand le cours s'achève, je me précipite à l'extérieur de l'amphithéâtre, encore et toujours l'un des premiers à sortir. Je pousse au passage quelques étudiants qui râlent, et vu comment ils sont aigris, ça doit être des premières années, ou des purs parigots. Peut-être même les deux

Un RER est à quai, alors je tape un sprint pour ne pas avoir à attendre le suivant, et, en m'imposant un peu, j'arrive à trouver une place assise. Aussitôt mon cul posé sur le siège, je dégaine mon portable, enfonce mes écouteurs, et tente d'écrire sur une prod que j'ai trouvée sur YouTube. Sauf sur l'inspi' ne vient pas, et que ma jambe tressaute nerveusement, seul-tout. Et presque aussitôt, mes ongles commencent à être rongés par mes dents, de manière machinale, comme un automatisme.

Putain qu'est-ce qu'il m'arrive ?

Quand la voix annonce mon arrêt, je me jette sur la sortie, et reprends une grande goulée d'air, constatant que j'étais à deux doigts de la crise d'angoisse.

Le pas un peu plus lent et tranquille, je fouille ensuite dans les poches de ma ste-ve pour me rouler un joint et finir de détendre les dernières tensions accumulées dans mon corps, quand je m'arrête dans ma marche, voyant au loin des gyrophares se refléter dans le carrelage mural de nos tours.

C'est pas vrai

Ma vue se brouille, et mon cœur semble battre dans mes tympans quand je vois des silhouettes familières être placées contre le mur, et se faire passer les menottes. Ce sont mes collègues de deal qui se sont fait prendre, et instantanément, je pense à mon reuf. Bordel, dites moi qu'il a été plus malin qu'eux

[N.O.S] 𝐋𝐄𝐒 𝐋𝐀𝐑𝐌𝐄𝐒 𝐒𝐎𝐍𝐓 𝐁𝐑𝐔̂𝐋𝐀𝐍𝐓𝐄𝐒Donde viven las historias. Descúbrelo ahora