PROLOGUE : Une surprise nocturne estivale.

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La douceur nocturne de l'été se répand au sein de mon petit bureau provençale dans lequel je viens me réfugier lors de mes nombreuses insomnies. L'obscurité recrache les degrés trop élevés de la journée qui vient de s'écouler, une journée typique du sud de la France au mois de Juin.
L'odeur de la Provence, celle de mon enfance, douce et rassurante vient me chatouiller le nez m'apportant cette sérénité et ce calme que seule les ténèbres et ma terre natale faisaient naître en moi. La pleine lune éclaire mon bureau, mes yeux vairons distinguent les formes des objets que contient la pièce.

Le monde comme la maison tout entière sont silencieux, tout le monde dort comme des innocents, seulement moi veillée.

Une nouvelle nuit blanche.

La musique douce sortant de mon casque, dont seul un écouteur repose sur mon oreille droite, berçant mes pensées pendant que mes yeux tentent de déchiffrer les informations que l'écran d'ordinateur me renvoient patiemment, attendant que mon cerveau veuillent bien se mettre à analyser.

Non, il ne veut pas malgré les deux heures que je viens de passer sur la même putain de page à lire et relire chaque foutu mot.

Pourquoi ? Les souvenirs du passé...ils me torturent, une nouvelle fois en ne disparaissent pas quand je les chasse à grand coup de pied au cul.

Des souvenirs que je tente d'enfouir au plus profond de mon esprit comme une enfant cachant une bêtise à ses parents. Je n'ai plus ni l'un, ni l'autre mais je réagis toujours comme telle, Ezéchiel analysera sûrement comme le fait que je n'ai pas eu d'enfance, à l'image de chaque personne occupant cette maison.

Les crissements des pneus sur la terre battue qui entourent la maison et la forte lumière des phares de la voiture arrivant mirent tout mon corps instinctivement en alerte, tendu comme un arc bandé. Je me redresse sur mon fauteuil en observant silencieusement par la fenêtre ouverte les phares de la voiture s'éteindre, sans un bruit.

Une Volkswagen T-Roc, blanche.

Des formes humaines sortent de l'habitacle faiblement allumé, silencieuses dans l'obscurité. Six. L'une d'elle m'est familière, une silhouette masculine finement musclée et frôlant les deux mètres.

Ezéchiel Weber, mon ami depuis deux décennies et colocataire. L'une des seule personne en laquelle je peux avoir une confiance aveugle, même dans ce monde rempli de putes qui veulent vous la mettre à l'envers.

L'arme dans mon dos, coincée dans l'élastique de mon short sportif, brûle la peau de mon dos mais je ne la prends pas, attendant patiemment de voir qui accompagne mon ami d'enfance et clairement suicidaire de ramener des inconnus chez nous, en pleine nuit, sans m'en informer.
Je n'ai pas peur, je sais que personne ne serait assez fou de venir ici, chez moi pour me provoquer ou m'attaquer. Les seules personnes connaissant mon existence ont bien trop besoins de moi pour permettre mon élimination. Qui plus est, elles savent que ma vengeance serait à l'image du nom qu'ils me prêtent, biblique.

La porte d'entrée s'ouvrit dans un grincement familier alors que la voix masculine et basse de celui que je considère comme un membre à part entière de ma famille se fit entendre, il murmura des paroles que je ne distingue pas derrière la porte entrouverte de mon bureau.
Des pas sur le carrelage de ma cuisine me firent hausser un sourcil avant que mon cerveau donne l'ordre à mon corps de se lever, me poussant à aller voir ce qu'il se trame dans la pièce voisine.

Sans un bruit, j'ouvre la porte de mon bureau dans l'obscurité la plus totale mais malgré cette dernière et avec l'aide des sillons lumineux de la lune, mes yeux distinguent cinq silhouettes inconnues se tenant face à celle d'Ezéchiel qui continue à chuchoter des paroles, des avertissements.

GENESIS : L'EuropeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant