Une amitié qu'on préférerait oublier

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Le ciel étoilé de la côte d'azur brille au-dessus de moi, la lune nimbe de sa lumière le pont supérieur du navire sur lequel se déroule le gala annuel donné par la Marine Nationale, les invités sont toutes les plus grosses fortunes de la citée provençale.

Mon regard se laisse bercer par le mouvement rythmé des vagues venant s'écraser sur la coque avant du bateau de croisière. Cette étendue d'eau noir bleuté zébré d'écume blanche m'apporte autant de paix et de sérénité que la vision des champs de lavande entourant Valinor.

La mer est une merveilleuse thérapie, mieux qu'un psy !

Tous les ans, en plein mois de juillet, nous nous retrouvons sur ce bateau mélangés aux officiers militaires et aux riches entrepreneurs qui se rassemblent avec l'aspiration stratégique de conclure des affaires, de faire des alliances commerciales et personnelles, du moins pour les hommes. Eux se pavanent au bras de leurs épouses ou de leurs maîtresses, les exposant à l'instar des trophées sportifs qu'ils ont surement dû remporter pendant leurs années d'études.

Quant aux invitées féminines, elles se laissent exhiber par leurs cavaliers ou autre personne de la gente masculine, un mince prix à payer pour vivre dans l'opulence et la soumission cependant le prix le plus élevé est le regard critique de leurs alter ego, un cachet trop élevé à mon sens.

- Je suis surpris de vous voir ici, Mademoiselle Medellin, m'interpelle un voix masculine me sortant de mes pensées. Gia ne sera pas contente de vous savoir ici plutôt qu'à l'intérieur.

- Effectivement, souris-je en me retournant vers le cinquantenaire dont les cheveux bruns commencé à grisonner sur les côtés de son crâne. Cependant, je ne dirais rien à Teresa si vous ne me dénoncez pas à Gia, Commandant Adam.

L'homme devant moi éclate d'un rire franc et sonore, un sourire insolent étire mes lèvres tandis que mes yeux détaillent son uniforme blanc où de multiples récompenses tronent sur sa poitrine, ses étoiles reposent sur ses épaules finement musclés.

Ses iris vertes orné de jaune accrochent les miennes pendant quelques secondes avant de glisser sur la tenue ridicule que m'a forcé Médusa à porter avec l'argument de devoir se fondre dans le décor, ce soir plus que les autres.

- Tu sublimes cette robe plus que ce qu'elle ne te rends honneur, Lily-Rose, me complimente le Commandant Adam en relevant son regard de ma robe verte dont le décolleté ne laisse que peu de place à l'imagination.

- Je penserai à remercier Gia pour cette prouesse, ricanais-je mal à l'aise du compliment. Cependant tu dois te douter que je ne suis pas là pour la soirée, Clovis. As-tu ce que je t'ai demandé ?

- Pour qui me prends-tu, Lily-Rose ? s'offusque faussement l'officier de la Marine Nationale en glissant une main dans sa veste d'uniforme. Ton appel du mois dernier m'a surpris mais j'ai les informations que tu recherches cependant je doute qu'elles te plaisent.

Clovis Adam me tend un morceau de papier plié en quatre. Je l'ouvre prestement pour lire les nouvelles informations que je viens de récolter mais seulement un nom et une adresse se trouvant dans la capitale française sont annoté sur cet espace blanc.

Mes sourcils se froncent soudainement alors que je relis plusieurs fois les trois lignes entre mes doigts manucurés de noir pour ce soir, stupéfaite.

Nous avons passé le mois précédent, chacun notre tour, à faire jouer nos contacts ainsi que nos relations pour attirer l'attention de notre cible, l'ordre mondial du "Nouveau Monde", montrant au grand jour les deux figures publiques choisis avec soins, comme des chefs d'entreprises importants et utiles à la société.

GENESIS : L'EuropeWhere stories live. Discover now