Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

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Les rayons du soleil du début d'été caressent ma peau légèrement bronzée, l'atmosphère humide et lourde que recrache la terre provençale aride après plusieurs jours d'intenses chaleur me sort lentement de mon sommeil agité. Mon corps, encore lourd du manque de sommeil, reprend vie, je sens le bras d'Ezéchiel autour de mon ventre et sa respiration calme et régulière dans mon dos, toujours endormi.

Peu à peu, mon esprit reprend lentement conscience de son environnement, mon corps, d'habitude tendu à l'extrême, est détendu, savourant la chaleur du soleil sur ma peau. La sérénité de mon esprit malgré la nuit agitée me fait du bien, rare sont les moments où je peux me vanter d'avoir dormi aussi paisiblement.

Le son des pas traînant sur le carrelage de l'étage m'indique que mes autres colocataires sont levés et à peine réveillés. Mes yeux vairons s'ouvrent avant de se refermer rapidement sous l'agression lumineuse du soleil provençale. Les cigales chantent dans les arbres qui entourent la maison, m'offrant la plus belle de toutes les symphonies de la nature, celle de la Provence française.

Soudain, un bruit de bagarre retentit à l'étage en dessous, suivi d'un cri féminin apeuré, me faisant sursauter finissant de me réveiller. Sans réfléchir, je prends mon arme avant de me précipiter à l'étage du bas, Ezéchiel sur mes talons, la sienne au poing.

Mon canon braqué sur chacune des personnes se trouvant dans la cuisine, devant moi, mon regard tombe sur mes deux autres colocataires tenant en joutes les nouveaux arrivants. Valack, un homme aussi grand que mon ami d'enfance à la silhouette fine, ses cheveux noirs contrastant avec sa peau aussi pâle que ses futurs cadavres, tient un homme au sol sur les débris de ma défunte table à manger.

Le canon de son glock est plaqué contre le front d'un homme brun à la coupe militaire, sa silhouette est plus imposante que celle de mon tireur d'élite, Solange Vasseur lève les mains, la paume vers le ciel montrant à tous qu'il n'est pas un ennemi.

Sage décision !

Maestro, un homme à la silhouette aussi fine que celle de mon autre colocataire mais dont la taille se rapproche plus de la mienne, tient en joute les deux femmes. Ses cheveux noirs lui arrivant aux épaules, retenu par un simple par un simple élastique, laissé échapper quelques mèches qui lui tombent sur le front. Son regard ne lâche pas, ce qui pour Valack et lui, sont nos ennemis.

- Valack, Maestro, baissez vos armes, ordonnais-je en rangeant la mienne dans mon dos avant de me placer aux côtés du tireur d'élite. Relâche le, Val. Ils sont les invités d'Hippo'.

Mes colocataires relèvent les yeux vers moi, étonnés, mais obéissent avant de se diriger vers la cafetière comme si de rien n'était, leurs instruments de combat de nouveau dans leurs dos.

Aucun mot, aucune parole.

Ezéchiel vient aider Solange Vasseur à se relever sous le regard craintif de la femme rousse, Louna Vasseur, sa femme. Elle se précipite dans les bras de son aimée en jetant des regards noirs à mes colocataires qui, de tout évidence, sont de mauvaise humeur maintenant.

Des pas précipités au-dessus de nous me firent sourire, amusé. Je ne peux m'empêcher de lâcher un rire jaune quand je vois les têtes d'Aslan Ortiz et de Cassius Carlier apparaitre au bas de l'escalier, leur arme au poing et leurs regards, à moitié réveillé, cherche la cause de ce vacarme.

Si Solange avait dû compter sur eux, il serait déjà mort de la main de Valack.

Par habitude, mes pas m'amènent au frigo où je prends l'une des nombreuses canettes de Monster se trouvant à l'intérieur. Mieux qu'un café !

La cuisine est silencieuse où règne une ambiance électrique, tout le monde se jauge, évaluant ses adversaires, cherchant à savoir qui gagnerait en cas de conflit.

GENESIS : L'EuropeWhere stories live. Discover now