Tome 3 : LOVE ME

08 - ALYSSA

  Alors que nous quittons la plage, Alex s'arrête subitement en tapant les poches de son short de bain.

— J'ai perdu mon téléphone. Déclare t-il en panique continuant de vérifier ses poches.

— Tu es sûr ? Demande Nate.

Aaron passe agilement la barrière en bois qui sépare la plage de la promenade et s'appuie contre le mur de l'autre côté de la piste cyclable.

— Viens, on va le chercher. Propose Nate.

Les deux retournent sur leurs pas et je les regarde espérant qu'ils retrouvent le téléphone d'Alex.

Je jette un coup d'œil à Aaron alors que les minutes passent mais il reste concentré sur son propre téléphone patientant sagement, n'ayant pas l'air préoccupé. Notre discussion l'a enfermé dans son mutisme habituel. Je n'ai fait que dire la vérité mais je suis tout autant frustrée que lui. J'ai l'impression que je ne pourrais jamais oublier Aaron mais je n'arrive plus à savoir ce que je ressens pour lui, tout se mélange dans ma tête. Il y a quelque chose chez lui que je ne trouverai jamais ailleurs. Ce que je ressentais à ses côtés, Nate ne pourrait même pas le comprendre. C'était unique et je sais que je ne pourrais pas retrouver pareille sensation. Mais, la souffrance en contrepartie est trop grande, avec Aaron rien ne se passe jamais bien.

Je reporte mon attention sur la plage essayant d'apercevoir Alex et remarque qu'un petit garçon s'approche timidement. Il me tend un coquillage que j'accepte en souriant.

— Merci.

L'enfant sourit de plus belle révélant sa dentition partielle. Deux de ses dents sont déjà tombées. Je passe une main dans ses cheveux lui ébouriffant et il se met à rire. Nate choisis ce moment pour revenir.

— Salut bonhomme ! Lance t-il gaiement au jeune blondinet qui déborde de joie à l'idée de m'avoir offert un coquillage.

Nate s'accroupit et lui tend la main pour qu'il se les tape comme de vieux amis. Cette vision m'attendrit et je me surprends à me demander ce que ça ferait d'être mère. Nate serait un bon père, sans aucun doute.

— C'est ton amoureuse ? Demande l'enfant tout en me montrant du doigt.

Nate me regarde une lueur d'amusement dans les yeux.

— Oui. Elle est belle hein ? Répond t-il fièrement.

L'enfant hoche la tête et tend les bras dans ma direction pour que je le porte. Je n'hésite pas à le prendre dans mes bras et il s'empresse de me faire un câlin.

— Tu ne voudrais pas être ma maman ? Demande-t-il en relevant la tête.

J'échange un regard surpris avec Nate qui sourit bêtement.

— Tu as déjà une maman. Réponds-je gentiment.

— Non, elle est partie.

Mon coeur se serre. Partie ? Je n'ai pas le temps d'en savoir plus parce que l'enfant fixe quelque chose dans mon dos.

— Et lui c'est qui ?

Je me retourne et croise le regard froid d'Aaron. Ses mâchoires sont serrées alors que ses yeux bleus expriment une douleur difficilement perceptible. Je fronce les sourcils perplexe ne comprenant pas ce qu'il lui arrive.

— Un ami.

— Il a l'air triste. Fait remarquer le blondinet toujours blottie dans mes bras.

— Triste ?

— Tu ne vois pas ses yeux ? Maman avait le même regard avant qu'elle ne prenne trop de médicaments. Papa dit qu'elle a fait ça pour se soigner, parce qu'elle était trop triste.