14 - ALYSSA

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  Je descends les dernières marches et me sens bien mieux maintenant que je ne porte plus mes vêtements trempés par la pluie. J'ai enfilé un legging et passé un sweat-shirt trouvé au fond de l'un des placards de ce qui était ma chambre. Aaron n'est plus devant la cheminée lorsque je rentre dans le salon. Son sweat est posé près du feu et je mets mes vêtements mouillés à côté avant d'avancer vers la cuisine d'où provient du bruit. Aaron, dont les cheveux sont encore mouillés, fait bouillir de l'eau tout en fouillant dans les placards qui ne doivent pas être bien remplis.

— Il doit y avoir un bocal de bolognaise dans celui-là. Dis-je en avançant vers un placard sur sa gauche.

Ma mère en achetait beaucoup et je sais qu'elle est venue quelque jour ici l'année dernière. La date de péremption n'est pas dépassée et je vois qu'Aaron a trouvé un sachet de pâtes. C'est simple mais on n'aurait pas pu espérer mieux ici.

— Tiens, j'ai trouvé un teeshirt dans les affaires de mon père si tu veux changer le tiens.

Je lui tends le dit teeshirt qu'il prend en me remerciant d'un signe de tête. Il retire le sien sans hésiter et mon premier réflexe est de regarder son torse. Ses tatouages m'ont toujours fasciné et puis, Aaron a toujours été plaisant à regarder. Je croise son regard amusé alors que je le mate ouvertement et détourne les yeux.

— Mon père avait acheté ça parce qu'il aimait beaucoup cuisiner avec de la musique. Expliqué-je en avançant vers un poste radio datant d'une autre époque.

Aaron me regarde faire alors que je cherche une station sympa et je souris satisfaite quand j'ai enfin trouvé.

La pluie s'écrase contre la fenêtre au-dessus de l'évier qui donne sur les champs qui entourent le chalet. Le soleil finit de se coucher et bientôt il fera totalement nuit. J'avance vers le comptoir dans le dos d'Aaron alors qu'il se tient devant les plaques de cuisson et m'assois dessus en observant son dos. Le teeshirt de mon père lui va plutôt bien, il moule un peu plus ses bras qu'un teeshirt qui lui appartiendrait mais il n'est pas non plus trop serré. Aaron verse les pâtes dans l'eau qui boue et met un minuteur sur son téléphone avant de se tourner vers moi.

— Alors, c'est ici que tu venais quand t'étais une petite gamine capricieuse ? Demande-t-il.

— Exactement.

— Ça te manque ?

Je repense à tous les instants de bonheur auxquels j'ai eu le droit ici et une nostalgie douloureuse me prend aux tripes. Parfois j'aimerais revenir à cette époque où tout était bien plus simple.

— Quand je venais ici, je n'étais pas encore au lycée. Ma vie était...plus calme.

— Pourquoi tu as arrêté de venir ?

— Quand mes parents ont divorcé, ça n'a plus jamais eu la même valeur.

Ses yeux m'analysent et comme souvent je ne parviens pas à deviner ce qu'il pense. Aaron et son regard hypnotique ont toujours été très déstabilisant. C'est son silence et sa façon de sonder les gens qui le rendent si attrayant.

— Leur divorce t'a rendu triste ?

J'hésite à répondre à sa question. Je sais ce qu'il a vécu et je ne trouve pas ça légitime de me plaindre pour un simple petit divorce. Pourtant, j'ai été très attristée quand mes parents se sont séparés. Ma petite vie tranquille de fille unique a pris un tournant et j'ai dû choisir de rester avec mon père pour ne pas changer d'école. Je sais que ma mère a été peinée même si elle ne m'en voulait pas et j'ai longtemps culpabilisé.

— Un peu.

— On aurait pu se rencontrer bien plus tôt s'ils ne s'étaient pas séparés. Fait-il remarquer.

Tome 3 : LOVE MEWhere stories live. Discover now