Chapitre 5, James

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Une tasse de café dans la main, je porte mon attention sur les personnes qui m'entourent, plus principalement sur un homme, assis à quelques mètres de moi.
Celui-ci est brun, vêtu d'une veste en cuir noir et d'un pantalon bleu.

— La cible n'a toujours pas bougé, ai-je chuchoter entre deux gorgées.

Mes yeux descendent jusqu'à ses jambes où se trouvent une valise noire, du moins la valise noire que l'on cherche.

Cet homme doit certainement la livrer à quelqu'un.

Alors que je me questionne, l'homme se lève de sa chaise. Je me redresse en même temps tandis que celui-ci sort du café.

  — Rattrape-le, on ne doit surtout pas le perdre de vue James, émet Kurt depuis mon oreillette, je vais essayer de me connecter au caméra de surveillance de la ville.

Kurt Lawson est le genre de "guide sur le fauteuil". C'est le seul homme qui peux savoir en seulement quelques secondes où vous vous trouvez à l'instant précis,  qui êtes- vous et ce que vous faites. Il a été engagé à la SRAS il y a peu de temps, et je dois avouer qu'il est doué de talents.

Je dépose un billet sur la table et sort à mon tour du café l'air de rien.

  — J'ai réussi à trouver son identité. Il s'appelle Alan Bentley, c'est un ancien Agent de la CIA, il aurait été renvoyé après avoir trahi sa propre agence.

Je m'arrête sur le trottoir, cherchant ce fameux Alan Bentley du coin de l'oeil. Il y a beaucoup de personnes à cette heure de l'après-midi.

— Ce serai donc un agent corrompu, dis-je.

Au bout de la rue, j'aperçois un homme de la même apparence que Alan Bentley. J'en conclus qu'il a donc tourné dans une petite ruelle menant sur la grande place de la ville.

Je le suis en tournant aussi vers la gauche. J'arrive dans une petite rue étroite, je peux à peine tendre le bras. En levant la tête, des vêtements sont suspendues entre des immeubles délabrées .

  — James tu perds de la distance, il est entrain de s'éloigner, me rappelle Kurt.

Ouais, il avait bien raison. La cible est toujours devant moi certes mais, difficile pour moi de m'approcher de lui par peur qu'il ne me remarque.

Je précipite alors mon pas tout en essayant d'être le plus discret possible. En arrivant au bout de la rue l'homme disparut en tournant vers la droite cette fois-ci, je fis de même mais me fige brusquement.

— C'est quoi ce bordel ?! Je lance soudainement.

Pourquoi fallait-il forcément qu'aujourd'hui toutes les personnes de cette putain de ville se rassemblent maintenant, à cette heure là.

Mon regard se perd dans la foule de badauds, certains près d'un stand de nourriture, d'autres autour des étales de vêtements, de babioles et autres objets et même encore de livres et des peintures. Il y a même une délicieuse odeur qui vient caresser mon nez, c'est une odeur à la fois acide mais douce. Une odeur calme est apaisante... une odeur d'épices.

— Attends, quel jour on est ? Demande Baron.

— Merde... on est Vendredi, Je souffle en me rappelant que c'est en effet le jour des ventes de produits du marché, comment on a pu oublier ça, putain...

Hors de question laisser cet homme partir avec la valise mais le problème est plutôt...comment allai-je le retrouver parmi autant de monde ?

— Baron, tu me reçois ? Dis-je.

Quelques secondes s'écoulèrent avant qu'un petit grésillement vint dans mon oreille :

— Cinq sur cinq, je te reçois mon vieux. J'ai la cible en ligne de mire.

DilemmeWhere stories live. Discover now