2 ) CHAPITRE 10 : Thérapie

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Caleb me rejoint dans un café de la ville. Il grimace en constatant la pile de tasses vides sur la table que j'occupe. Il s'installe, vêtu d'un sweat à capuche rose ainsi que d'un jogging de la même couleur.

- C'est pas bon de trop en boire. Me signale-t-il.

Je ris en faisant signe au serveur de m'en apporter un autre.

- Relax. C'est du café pas de l'alcool.

- Tu as décidé d'aller à la thérapie ou pas ? Me demande-t-il, curieux.

Évidemment. Si Elisa décide de nous donner une chance de nous réconcilier, j'accepte sans hésiter.

- Je comprends pas. Elle refusait de m'écouter et soudainement elle change d'avis ? Pourtant je me suis excusé avant.

- De nos jours les excuses sont prononcées si souvent qu'elles n'ont plus aucune valeur. Tu lui as au moins expliqué la raison de ton départ ? La vraie raison ?

- Moins elle en saura, mieux ce sera pour elle.

Mensonge, mensonge, mensonge. Elle a besoin de le savoir. Elle me pardonnerait sûrement, de plus elle prendrait des précautions afin de ne point être touchée. Il lui manque une grande partie de l'histoire, une pièce du puzzle, plusieurs je dirais. Néanmoins, être en possession de ces pièces lui coûterait cher. Apprendre une telle chose la ferait tomber dans un univers sombre, j'ai peur qu'elle en perde cette lueur logée dans son regard.

- Comme tu voudras. Dans ce cas ne te plains pas qu'elle refuse de te pardonner. Tu penses réellement qu'il te suffit de revenir comme ça pour reprendre là où vous vous en êtes arrêté ?

- Ça marche comme ça avec toi ! Je pars et quand je reviens tu me pardonnes après m'avoir fait une leçon de morale et on redevient des meilleurs amis, des associés.

- Ouais, mais moi c'est différent. Je suis ton pote. Elle c'est une jeune femme avec qui tu t'es battu pendant des mois pour un stupide appartement.

- Ouais mais justement. Là elle me donne une chance. J'aimerais comprendre pourquoi.

- Parce qu'il lui fallait du temps pour réfléchir. Elle a fini par comprendre que te détester ne vous aidera pas à avancer et qu'il vaut mieux que vous soyez de simples connaissances en bonne entente plutôt que des ennemis. Je te l'avais dit.

Je le fusille du regard, offusqué qu'il s'attribue tout le mérite.

- C'est moi qui te disais qu'il lui fallait du temps. Toi tu forçais pour que j'aille la voir.

- T'allais quand même pas garder son soutien-gorge. Il fallait que tu lui rendes.

Il est vrai que j'ai longuement hésité avant de lui ramener le bout de tissu. Caleb m'a rappelé que garder sa lingerie serait une mauvaise idée, ce que je conçois. J'imaginais que ce serait plus difficile de la lui rendre.

- J'aurais pu attendre. Pour répondre à ta question de tout à l'heure, oui j'y vais.

[ Huit heures trente du matin ]

Mes mains deviennent toutes moites, la transpiration refuse de quitter mon front, je meurs de chaud alors qu'il doit faire aux alentours de quinze degrés.

Je reproduis un geste que m'a indiqué un vieux psychologue avec qui j'avais pris l'habitude de converser lorsque les souvenirs devenaient trop intenses pour que je les étouffe. Sans grande surprise, cela ne marche pas à part me stresser davantage.

J'angoisse comme jamais. La crainte de perdre Elisa pour de bon me consume. Elle m'accorde une chance de revenir dans sa vie, ou au moins de la quitter en bon terme. Je me dois de la saisir.

Je te hais cher colocataire (TERMINÉE en réécriture)Where stories live. Discover now