1 - La goutte d'eau qui fait déborder le vase.

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   ── De l'obscurité naît la lumière.

   ── De l'obscurité naît la lumière

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Pdv interne :

- Passe une bonne journée ! Me souhaite agréablement ma mère avant que je n'ouvre la porte.

- Merci, toi aussi ! Je réplique gaîment, puis je quitte la maison.

Tous les matins c'est la même chose, les mêmes paroles, le même petit déjeuner, les mêmes actions. Et tout ça en boucle, depuis le début de l'année scolaire. Loin de là l'idée de dire que ce n'est pas agréable, c'est juste redondant. Chaque matin je me réveille et je sais déjà comment va se dérouler ma journée.

Je suis entrée dans une spirale de confort où plus rien ne me surprend. La routine qui s'est mise en place ne me lâche pas, tout est prévisible. Je connais par avance les cours qui vont me faire chier, les profs qui vont gueuler contre les trois cassos de la classe, et quel repas je vais manger.

Ma vie est relativement paisible et sans prise de tête. Obligatoirement elle n'est donc pas palpitante. Je n'ai connu et je ne connaîtrai sûrement jamais aucun rebondissements, puisque tout ici est toujours plat. Et c'est sur ces réflexions habituelles que je plonge mes oreilles sous la musique, enfilant mon casque sur ma tête.

- Two trailer park girls go round the outside... Round the outside, round the outside... Je marmonne tranquillement les paroles de « Without me » que j'ai souvent écouté, tout en marchant vers le lycée.

Les chansons bien rythmées d'Eminem sont plus utiles à mon réveil que ce dernier lui-même.

Les rues ne changent pas non plus, tout m'est tellement vu et revu qu'à la vision de ces mignonnes petites ruelles je souffle. Le cadre est beau mais pas sémillant. À force de le voir tous les jours je perds le goût de sa splendeur, les arbres fleuris et les maisons idylliques ne me paraissent plus aussi somptueuses qu'avant, c'est moche ce que le temps peut faire. Comme le dit Schopenhauer, un plaisir qui dure est un oxymore.

- Guess who's back? Back again. Shady's back, tell a friend... Je continue de chantonner en poursuivant ma route.

J'arrive bien assez vite à l'école après une quinzaine de minutes de marche. Une fois arrivée j'y retrouve directement mes amis. Enfin, ami c'est un bien grand mot. Ce sont des personnes que j'apprécie, à qui je dis bonjour en débarquant à huit heures et où je me mets à côté en classe. On parle souvent de nos journées et de nos problèmes futiles, ceux qu'on s'autorise à dire, pas nos vrais problèmes qui nous rongent du plus profond de notre âme. Parfois on rit, mais souvent ce sont des conversations un peu débiles.

J'ai la sensation de les connaître depuis trop peu de temps pour pouvoir affirmer être amie avec eux. Après tout, avant cette année je ne les connaissais pas.

𝘒𝘦𝘯𝘮𝘢 𝘹 𝘙𝘦𝘢𝘥𝘦𝘳 | 𝐀𝐏𝐏𝐋𝐄𝐏𝐈Où les histoires vivent. Découvrez maintenant