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C H A P I T R E 3 O
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᪤ — tw : ××× ᪤
Que dire ? Lorsque les mots ne sont pas assez. Que les lettres ne savent plus comment s’aligner. Que les syllabes se bousculent nerveusement. Que la logorrhée prie pour se faire silencieuse. Que dire ?
Quand la voix ne suffit plus ?
— Je suppose que notre rendez-vous se termine ici, résonne la voix vrombissante de Shota Aizawa.
Lorsque sa main vient poser la tranche de sa tasse sur ses lèvres pleines, que la rose de ces dernières embrasse la porcelaine pour qu’il boive son café noir, la montre à son poignet étincelle. Les aiguilles tressautant semblent s’éclipser un instant, fuyant mon regard.
Mais je les vois. Oui. Je vois le temps.
Chaque graine chutée dans le sablier depuis qu’il a laissé les draps vides, dans son sillage. Chaque battement de cœur depuis qu’il s’en est allé à la manière d’un voleur. Chaque instant depuis ce moment de lâcheté si vile.
Jamais je ne leur ai prêtée attention, songeant qu’il ne reviendrait sûrement pas dans ma vie. Mais il est là à présent. Après avoir fuit si lâchement notre lit, sans un aurevoir, il est de retour.
Telle une fleur. Mais sans même avoir songé à en apporter une seule pour se faire pardonner.
— Je vous recontacte demain pour reprendre un rendez-vous, ajoute-t-il à l’égard de Nael. Je vais vous laisser avec votre employée, maintenant.
