Chapitre 4

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Chapitre 4 :

Les monstres avaient rempli la ville, mais je ne m'en occupais pas. Paradoxalement, ils n'évoquaient aucune peur chez moi. Peut-être qu'en voyant quelqu'un se faire dévorer, j'avais la certitude de mourir bientôt. Une fois arrivé dans mon quartier, j'entendais des bruits, plus précisément des discussions venant d'un immeuble plus intact que les autres. Mais ce n'était le plus étonnant, le plus étonnant était que parmi les voix que j'entendais, je reconnaissais clairement celle de Laure, ma petite cousine et d'autres enfants. Pour l'instant, seuls des enfants avaient survécu. J'alla à leur rencontre et sans aucune surprise, ils étaient ravis de voir un autre survivant et angoissés de la situation.

Est-ce qu'on va mourir ? me demanda Laure

Je ne savais pas quoi lui répondre, j'étais persuadé que oui. Mais je ne pouvais évidemment pas leur dire ça comme ça, alors je me décidais de les rassurer, du mieux que je pouvais, avec un faux sourire, et des fausses paroles.

« - Allez, il faut qu'on y aille, on va chercher à manger. Leur disais-je.

- Mais les monstres sont encore partout, je n'ai pas envie de bouger. Supplia un des enfants.

- Ils ne vous feront aucun mal, ils ne peuvent ni voir, ni entendre. Regardez.

J'étais allé vers les monstres, sans qu'ils me remarquent, pour montrer un exemple. Laure se décidait à aller vers moi. Elle a toujours été courageuse, bien plus que je l'étais. Je me souviens d'une fois où elle a dégagé l'araignée qui s'était logé dans la chambre de mon frère. Ni lui, ni moi n'étions assez courageux pour la chasser, mais elle est venue, et l'a attrapée sans peur et sans la blesser. Elle était courageuse, ou bien insouciante. Avec son exemple, les autres enfants la suivaient. On se mettait donc en route vers le supermarché que j'avais trouvé, pour s'y installer. Par chance, le supermarché n'avait été que très peu touché, et même si l'électricité avait bien évidemment disparu, il y a tout de la nourriture conservée. Les enfants se sont jetés sur la nourriture. Personnellement, j'avais l'esprit ailleurs, en train de se demander ce qu'il se passerait ensuite. Allait-on rester ici jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de nourriture ? Est-ce que les monstres allaient disparaitre un jour ? Est-ce qu'en tant qu'humains on avait un moyen de survivre ?

Après que ces nombreuses questions m'avaient occupé l'esprit, trois jours passés dans le même supermarché, je n'avais plus mal à la cheville, grâce au kit de premier secours qui était encore intact et je m'étais mini d'un couteau, comme arme de défense, ce n'était pas grand-chose mais c'était toujours mieux que rien.. Cependant le mental faisait défaut, je ne savais pas quoi faire, la nourriture dans le supermarché allait un jour s'épuiser, et les monstres n'avaient pas l'air de disparaitre. Le ciel était toujours teinté de rouge, et le soleil était comme éteint depuis le début de l'apocalypse. Laure faisait un énorme travail pour rassurer les autres enfants, elle était certes la plus âgée mais c'était tout de même remarquable de ne pas montrer son angoisse face à la peur qu'imposait la situation. Je pense qu'elle était tout aussi effrayé qu'eux mais se montrait impassible voir souriante. Et c'est alors qu'elle occupait les enfants comme elle le pouvait qu'une sensation de malaise m'avait frappé. La même sensation de désespoir qui était présente lorsque le monstre était à coté de moi. Les enfants ne semblaient pas avoir remarqué quoi que ce soit, mais l'ambiance était si pesante que je me décidais à sortir, ne serait ce que pour jeter un coup d'œil. J'allais donc laisser les enfants tout seul dans le supermarché, et je suis sorti, pour scruter les alentours. Et plus je m'approchais de la sortie, plus la sensation était accablante. Mais rien. Rien de plus anormal que la situation actuelle. Alors pourquoi ? Pourquoi ce malaise était soudainement apparu et s'était intensifié ? Mais je compris vite, avec le cri d'un des enfants, que j'avais fait une erreur. Je m'étais trop éloigné pour tenter d'apercevoir un danger au loin que je n'avais pas vu que le danger était déjà là. Et lorsque je retournai là ou j'avais laisse les enfants, j'étais pris d'effroi. Dans une mare de sang baignait les trois enfants qui avaient miraculeusement survécu jusqu'à maintenant, et Laure était pris à la gorge par le même monstre que l'autre fois. J'étais paralysé, je ne pouvais rien faire, et le monstre, dont le visage, vu de plus près, ressemblait à un masque intégré à son corps, avait tourné la tête vers moi. J'étais horrifié, pétrifié, jusqu'à ce que j'entende la voix étouffée de Laure :

« A l'aide... »

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