Deuxième été - 3

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Le jardin resplendissait dans la lumière du matin. Akaashi resta un moment immobile, soudain envahi par une vague de tristesse qui, si elle ne lui appartenait pas, lui était familière. Il balaya le jardin des yeux. Des chardons avaient poussé sur une partie des plantations, étouffant un parterre de fleurs autrefois d'un doux bleu d'été.

Au milieu des feuilles mouvantes et des fleurs tournées vers le ciel, Oikawa brillait par son absence. Il était là, pourtant. Akaashi n'avait aucun doute sur la question. Il pouvait sentir sa présence comme un bruissement dans l'air, plus forte encore qu'avant, mais toujours invisible.

Hésitant, il ouvrit la bouche et appela :

— Oikawa-san ?

Puis il entendit quelqu'un chantonner, quelque part à sa droite, et soudain il était là, à genoux dans l'herbe, le bras presque entièrement plongé dans les eaux claires de l'étang. Le soulagement lui donna le tournis. Il s'était à peine rendu compte de l'angoisse qui lui torturait les entrailles.

— Qu'est-ce que tu cherches ? demanda-t-il d'une voix qu'il espérait calme.

Oikawa ne réagit pas. Il fronça les sourcils, puis plongea une deuxième main dans l'eau, troublé.

Akaashi s'approcha prudemment.

— Oikawa-san, répéta-t-il. Est-ce que tout va...

Les quelques plantes aquatiques qui flottaient à la surface frémirent à peine lorsque Oikawa bascula dans l'eau.

Akaashi se précipita vers l'étang. Oikawa n'était nulle part en vue. Il crut apercevoir un mouvement, tout au fond de l'eau, mais il disparut avant qu'il pût investiguer plus longtemps.

— Que cherches-tu, exorciste ? dit une voix dans son dos.

Akaashi s'immobilisa. Soudain las, il ferma les yeux.

— Une issue, répondit-il à voix basse.

— Il n'y en a plus aucune, dit Oikawa.

Alors j'aurais dû rester chez moi.

Akaashi se redressa pour lui faire face, mais le garçon s'était à nouveau évaporé dans les airs.

— Je n'ai pas envie de jouer, le prévint-il. Je m'en vais.

Une contrariété sans fondement le poussa à se diriger vers la porte d'un pas vif. Il posa la main sur la poignée qui, à son grand étonnement, ne lui offrit aucune résistance.

La porte s'ouvrit sur le salon, sombre et inhospitalier.

— Il m'a laissé derrière, murmura Oikawa dans son dos.

Akaashi se retourna. Accroupi au sol, les bras serrés autour de ses genoux, Oikawa le dévisageait, l'œil vide.

— J'ai tenu ma promesse, rappela Akaashi.

Oikawa cilla, puis enfouit son visage entre ses mains.

— Ne me laisse pas tout seul, marmonna-t-il contre ses paumes.

Akaashi soupira.

— Qu'est-ce que tu veux de moi ?

À sa grande surprise, Oikawa se mit à rire. Akaashi referma la porte.

— Oikawa-san.

Oikawa s'arrêta aussi brutalement qu'il avait commencé. Il leva les yeux vers lui et, cette fois, Akaashi crut y déceler une étincelle de reconnaissance.

— Kei-chan ?

Oikawa se releva d'un bond puis, sans prévenir, il se jeta sur lui.

— Kei-chan ! s'exclama-t-il en le serrant contre lui. Tu es revenu !

L'égaréTempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang