Wattpad -tome 1- / Terminée /

Chapitre 3 : Journée Lassante

Le tic-tac régulier de l'horloge suspendue à la porte régule mes battements de cœur, puis mes doigts qui pianotent lentement sur les touches de l'ordinateur. S'il me faut avancer dans mes écrits, je n'en ai pas la moindre motivation. A quoi bon se fatiguer à développer des phrases si personne n'est là pour les lire ?

Ainsi la journée se tasse, j'avale sans ménagement mon sandwich lorsque vient le midi puis le restant de l'après-midi je retourne à mes taches. Je ne jete pas un coup d'oeil à la fenêtre derrière moi qui surplombe la ville de toute sa hauteur, nous laissant dominer la foule d'un regard lointain, si haut qu'aucune des expressions défilant en contre-bas ne peux nous être familière.

Lorsqu'arrive quinze heure, je me dois de jeter un coup d'oeil aux annonces de mes proches ; je me lève donc de ma chaise en m'etirant et titube jusqu'à la boite aux lettres incrustée dans le mur grisâtre. Lorsque le pass la déverrouille, je fais tomber la petite porte coulissante dans un bruit aigu avant de retirer les enveloppes d'un vert flachi, abordant le célèbre logo de notre ville.
Je remonte la porte de la boîte et me retourne à mon siège inconfortable, dans lequel je m'écroule une seconde fois.

Sans me précipiter, je déchire ensuite les lettres pour m'accaparer à la tâche de toutes les lire.

Ma cousine Ëlyne enchaîne photographies et descriptions détaillées de sa journée au club équestre, dans lequel elle a participé à de nombreux concours.
J'aperçois de nombreux selfies escroqués de SnapChat, qui retrace les traits du visage pour mentir la normalité de beauté de chacun.

Je lache une grimace lorsque j'arrive à terme de toutes ces annonces ; il est temps pour moi d'en poster une a mon tour. Comme toujours, j'attrape la feuille cartonnée qui trône sur la pile au coin de mon bureau, puis glisse le stylo sur sa couleur immaculée.
J'enchaîne quelques mots brefs, toujours les mêmes que les jours précédents. J'invite les lecteurs de mes annonces à jeter un coup d'oeil à mes textes, puis je glisse une carte publicitaire amatrice pour les appâter. Aucune n'a jamais porté ces fruits et pourtant, je m'obstine toujours à en placer.

Je glisse la feuille dans une enveloppe, la referme d'un geste rêche. Je range ensuite les quelques affaires sorties pour la journée, éteins l'ordinateur et quitte enfin le bureau. J'ai terminé ma journée de travail ; encore faudrait-il surmonter celle qui arrivera le landemain, puis celle encore après...