Chapitre 8

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 Guidé par Ouros, le groupe sortit de la maison occupée par l'ancien dieu de la mort et se dirigea vers l'une des sorties de la ville. Bien que toujours proche de Mélandrie, Kahina commençait à s'habituer à l'apparence des habitants de ce monde. Elle restait inquiète lorsqu'elle croisait leur regard, mais n'était plus terrorisée.

Certains des passants les dévisageaient lorsqu'ils arrivaient à leur niveau. L'ange de miséricorde émit deux hypothèses concernant cette attitude. La première était qu'ils étaient étonnés de voir des personnes à l'apparence humaine sans ailes alors que les seuls dans ce cas de figure qui arpentaient ce monde étaient les dieux et qu'ils devaient être bien connus de la plupart des habitants. La seconde, prenant en compte ce qu'avait dit Ouros lorsqu'ils étaient chez lui, supposait qu'il s'agissait de personnes qui avaient assisté à son combat contre Shed et qu'ils l'avaient reconnue.

Dans un cas comme dans l'autre, cela n'allait pas plus loin que de simples regards appuyés dans leur direction. Il n'y avait donc pas à s'en inquiéter tant qu'ils n'en faisaient pas plus, même si Mélandrie aurait bien voulu savoir si l'une de ses théories était correcte et, si c'était le cas, laquelle était-ce.

Contrairement à leur arrivée qui s'était faite en coupant à travers les plaines, une fois sorti de la ville, le groupe se retrouva sur une large route de pierre blanche. La surface, légèrement granuleuse, donnait l'impression de n'être qu'un seul et unique bloc plutôt qu'un assemblage d'une multitude de pierres. Il était même possible que ce ne soit pas un simple effet visuel et que ce soit véritablement le cas. Après tout, s'il était impossible de trouver une unique pierre aussi grande pour y tailler une route sur le plan mortel ou démoniaque, ici, les règles étaient dictées par le père des dieux et celui-ci faisait ce qu'il voulait.

— Cette maison où se trouve Illiandra est loin d'ici ? questionna Scyllia.

— On vient tout juste de sortir de la ville et tu râles déjà ?

— Je ne râle pas, je pose juste une question ! s'emballa la prétendante. Vraiment, je me demande comment elle fait pour te supporter et encore t'aimer avec ce caractère de merde que tu as.

— Tu n'as qu'à poser la question à Alex, il est dans la même situation qu'elle, répondit l'ancien dieu avec un haussement d'épaule.

Voyant qu'une dague était soudainement apparue entre les mains de Scyllia, Mélandrie se plaça immédiatement entre le dieu et elle, puis la prit par le poignet pour l'empêcher de faire quoi que ce soit. Elle savait que son amie avait une patience toute relative, mais à ce point ? Ouros avait véritablement appuyé là où il ne fallait pas.

— N'oublie pas que ça n'est pas mon père, prévint-elle. Il ne va sans doute pas réagir de la même manière si tu essaies de lui planter cette dague dans le ventre.

— Les mortels n'ont vraiment plus aucun respect pour les dieux de nos jours, commenta Ouros d'un ton dédaigneux.

— Certains dieux ont perdu ce respect par leurs actes et leurs paroles envers les mortels, rétorqua la prétendante.

— Moi je n'ai rien fait aux créatures mortelles et pourtant elles me détestent quand même, lança Malacine, l'air de rien.

— Scyllia, range ta dague et Ouros, s'il vous plaît, soyez un peu plus aimable. Nous allons vous déranger pendant au pire quelques jours sur littéralement l'éternité que vous pouvez passer auprès d'Illiandra. Tout le monde ne s'en portera que mieux si vous arrêtez d'être désagréable comme ça.

— C'est elle qui a commencé en insinuant que...

— Je... M'en...Fiche, le coupa-t-elle. Vous vous rendez compte que la personne qui parait la plus mature ici est la plus jeune ? Les dieux, qu'ils soient anciens ou non se doivent de montrer l'exemple et il en est de même pour les prétendants, alors arrêtez de vous comporter comme des gamins !

Mélandrie Tome 4 : Les fils du destinWhere stories live. Discover now