Mélandrie Tome 4 : Les fils du destin

Chapitre 12

 Si, avant de se retrouver bloquée dans le cristal, Mélandrie n'avait jamais vu la mer, l'occasion s'était présentée de nombreuses fois lorsqu'elle était devenue la conscience de la terre-mère. Ici, la plateforme d'atterrissage des aéronefs faisait fortement penser aux docks d'un port de commerce qui avaient vu le jour sur ses terres lorsqu'il avait été décidé d'ouvrir des routes maritimes.

L'endroit était une véritable fourmilière qui grouillait d'activité. Des chariots arrivaient de toute part et déchargeaient leur cargaison avant d'être de nouveau rempli pour repartir immédiatement après. Démons et anges travaillaient main dans la main sans aucune animosité.

— Les transports de marchandises ne prennent normalement pas de passager, mais vous pouvez tout de même tenter votre chance en demandant au responsable de la plateforme. Vous aurez plus de chance de le trouver à la maison du transport, indiqua Sarièl en pointant une rue entre deux entrepôts.

— Merci beaucoup de nous avoir emmenés. Combien nous te devons ? Questionna Illiandra.

— Rien du tout ! s'empressa-t-il de répondre avec de grands mouvements de mains devant lui. Ça m'a fait plaisir d'avoir de la compagnie pour le retour et de pouvoir vous parler.

— Tu es sûr ?

— Certain.

— Dans ce cas, d'accord, merci encore. N'hésite pas à passer me voir si tu as besoin de quoi que ce soit ou même si tu veux juste passer pour discuter.

— Je viendrais avec ma famille pour vous la présenter, sourit-il.

— Avec plaisir ! Au revoir !

Après que chacun ait remercié et dit au revoir à l'ange rouge transporteur, le groupe se dirigea dans la direction qu'il avait indiqué et ne tarda pas à remarquer un bâtiment qui sortait du lot par rapport aux autres. Ce devait être la maison du transport dont il venait de parler, se dit Mélandrie.

— Au fait, ce que Sarièl a dit me fait me poser une question, réfléchit Scyllia alors qu'ils étaient encore à mi-chemin du bâtiment qu'ils devaient atteindre. Il a parlé de sa famille, mais est-ce que les habitants de ce monde peuvent avoir des enfants ?

— Les anges oui, les démons non, répondit Illiandra.

— Quoi ? C'est quoi cette discrimination ?! S'offusqua le créateur des espèces de la seconde catégorie.

— Ça n'est pas de la discrimination, contredit Lief. Les démons accroissent leur population à la mort de l'un des leurs sur le plan démoniaque alors que les anges sont déjà tous ici. S'ils ne peuvent pas avoir d'enfant, leur population sera proportionnellement de moins en moins nombreuse avec le temps. C'est d'ailleurs le cas même avec les naissances chez les anges et, même si les arrivées de démons ont grandement diminuées depuis que Shed ne se prend plus pour l'un d'eux et ne commet plus de massacre pour s'amuser, la tendance ne s'est toujours pas inversée.

— Donc il y a des anges rouges qui n'ont jamais connu le plan des dieux ?

— Depuis le temps, il y en a même plus qui sont nés sur ce monde que ceux qui ont connu l'époque où nous étions des dieux, répondit Ouros.

— Et les hybrides ? Questionna Mélandrie. J'en suis théoriquement une et Anidanya attend son premier.

— Pas d'hybride né ici, déclara Illiandra. Du moins, pas entre ange rouge et démon. Avec les anges de miséricorde, c'est une autre histoire.

— Du coup, vu que Lief peut faire des alleers-retours et retrouver Shed, il n'est pas impossible que Mélandrie ait un petit frère ou une petite sœur ! S'exclama Malacine.