• Sauver • [Aizawa x OC]

22. Côté Adverse

La meilleure arme dans la vie, c'est de garder ses ennemis encore plus proches de soi que ses amis.

Say

En arpentant les trottoirs éclairés par les derniers lampadaires fonctionnels du quartier le plus craint de la ville, ils ne mirent pas longtemps à être remarqués par la League des Supers-Vilains. Et c'est précisément celle qu'ils connaissent le mieux qui leur tomba dessus. Himiko, tapie dans l'ombre, lança vers eux l'une de ses immenses seringues. Malheureusement pour elle, Tsukiko l'avait vu arriver, et stoppa son arme d'une main.

- Arrête ça tout de suite, ce n'est pas toi qu'on est venus chercher. Entame t'elle.

- Ah bon ? Si ce n'est pas moi, alors qui ? Et qu'est-ce que vous faites là tous les deux au beau milieu de la nuit, vous n'espériez pas détruire la League à vous seuls quand même ? Demande la jeune fille en éclatant de rire.

- Non, en fait c'est plutôt l'inverse. Mène nous au leader, on vient poser notre CV. Coupa Shota

Elle cessa de rire immédiatement et les observa en plissant les yeux, clairement suspicieuse.

- Si il y a une embrouille quelque part, vous ne verrez pas le soleil se lever demain.

- Aucune embrouille. Rassura t'il en levant les mains en l'air, son acolyte l'imitant.

Elle esquissa une légère grimace et sortit de la pénombre, dénouant le foulard du col de son uniforme avant de le lancer à l'homme.

- Allez, on se bande les yeux, je vais pas vous révéler l'emplacement de la planque.

Il hocha la tête et noua le foulard sur ses yeux, tandis que la psychologue en fit autant avec un second foulard donné par Himiko. Pourquoi en avait elle deux ? Bonne question qu'il serait bon de se poser plus tard.

Après quelques minutes de marche, la blonde les fit entrer dans un bâtiment puis les fit asseoir sur une chaise où on les attacha pieds et poings liés. Inutile de se débattre alors ils se laissèrent faire, prêtant attention aux indications de leurs autres sens. On pouvait entendre que c'était un lieu grand et assez vide, car cela résonne, aussi les quelques discussions en cours se sont stoppées aussitôt qu'ils sont entrés. C'était malgré tout une salle où il faisait bon et l'ambiance semblait détendue, on sentait une fine odeur de saké dans l'air.

Soudainement une main vint arracher les foulards de leurs têtes, sans aucune délicatesse. C'était toujours Toga qui semblait prendre chaque occasion de leur faire du mal. Mais la vraie crainte n'était pas là, elle se trouvait sur la chaise à la droite de celle où la jeune fille venait de s'asseoir.

- Eh bien ça alors, j'ai presque du mal à en croire mes yeux ! Le grande Eraser Head et sa petite co-professeur de UA, là, dans mon repère ! Il ricana brièvement. Qu'est-ce qui vous amène, dites moi.

Face à eux se trouvait l'homme aux mains, Tomura Shigaraki. Et derrière lui, sa petite armée de malfaiteurs, tous bien obéissants et silencieux, disciplinés et tout ouïe. La moindre erreur maintenant ne pardonnera pas.

- On s'est fait virés. Cracha la brune, déjà à fond dans l'acting.

- En quoi ça me concerne ? C'est votre souci ça, il me semble.

- Un souci ? Une délivrance plutôt. Poursuit-elle.

- A qui le dis-tu... Le directeur est vraiment une pourriture. Pareil pour les autres profs.

- Hm... poursuivez.

- On sent bien que vous vous méfiez, et on ne vous aime pas plus que ça non plus. Mais bon. On est venus pour un très bonne raison. On veut se venger de ce licenciement abusif.

- Et vous n'êtes pas capable de le faire tout seuls ? S'enquit-il.

- Bien sûr que si, mais on veut surtout s'amuser. Alors on a un marché à vous proposer. Répondit Aizawa.

- Un marché ? Mais c'est que ça devient intéressant.

- Je suis la psychologue de UA, je connais les failles et les faiblesses de tout le monde au sein de l'établissement, tous les petits secrets, toutes les manigances et les peurs. Quand à Shota, il sait tout de l'établissement et des derniers plans des héros pour contrer les attaques de vilains. Alors en fait... si vous acceptez de nous recruter on sera vos alliés les plus efficaces.

- Voilà qui est prétentieux. Et qu'est-ce qui vous fait croire que j'ai besoin de vous ?

- On sait que dernièrement vous avez eu un petit accrochage avec un autre groupe de malfaiteurs... Vous semblez en perte de vitesse. Alors on est venus vous voir, mais si vous nous laissez filer, c'est eux qu'on ira voir, c'est à eux qu'on donnera l'avantage.

- Dans tous les cas vous ne sortirez pas d'ici en vie.

- Alors ce sera perdu pour tout le monde, dommage.

L'homme aux mains prit un temps de réflexion et les regarda attentivement avant qu'une question ne lui brûle les lèvres au point qu'il la pose.

- Mais pourquoi vous êtes vous fait virés ?

- C'est une histoire amusante... Commença Tsukiko, à la grande surprise de son collègue. On se tournait autour depuis un moment... et comme on était seuls dans le bureau du directeur.. on s'est accordés un peu de bon temps.

Elle tourna la tête vers son partenaire en se mordant la lèvre et avec un regard salace, celui ci était surpris de la voir agir avec tant de confiance, mais il est vrai qu'il fallait que leur alchimie soit visible s'ils voulaient que le mensonge passe. Il lui rendit un clin d'oeil et tourna le regard vers l'interlocuteur en prenant ses aises sur la chaise, malgré les liens.

- Pas de bol, je suis pas vraiment le genre à finir ça vite. Il n'a pas aimé l'état dans lequel il a retrouvé son bureau...

Des rires éclatèrent dans la salle, visiblement leur petites histoire amusait beaucoup l'audience. Même leur chef se laissait aller à pouffer de rire, un rire écrasé, étouffé mais rire tout de même.

- Vous avez un sacré culot qui me plaît assez je dois dire.

Il claqua des doigts et quelqu'un vint les détacher.

- Bienvenue. Mais autant que je vous prévienne, on va vous garder à l'oeil un moment, je n'accepterais aucun mouvement suspect.

Un vrai soulagement fit retomber la pression, leur place au sein de la League était assurée, du moins pour le moment, alors ils allaient pouvoir passer à la suite du plan.