MELODIES OF DESTINY - CHARLES LECLERC

31. La conquête de ses rêves.

Il y a cette chaleur qui enveloppe ses membres, et surtout son esprit encore endormi. Il repose sur ce matelas moelleux où il apprécierait grandement de rester encore quelques heures. Dans un soupir de satisfaction, il se retourne à la recherche d'un corps en mesure de lui procurer un peu plus de chaleur. Charles ne peut étouffer le gémissement qui lui échappe alors que son bras retombe péniblement sur les draps froids.

Son cerveau met encore quelques secondes à émerger avant que de douces notes ne viennent définitivement le tirer du monde de Morphée. Le pilote prend le temps de s'étirer, profitant de ces quelques matins où il n'a pas une organisation minutieuse à respecter. Il finit par se laisser tomber hors du lit et enfile un short qui traîne là avant de se laisser guider par les accords qui emplissent l'appartement.

Il s'arrête avant de pénétrer dans la pièce, s'appuyant contre le chambranle de la porte pour profiter du spectacle qui se déroule sous ses yeux. Dos à lui, la jeune femme laisse courir ses doigts sur le clavier du piano blanc, emportée par cet air que lui murmure son instinct.

Charles est hypnotisé par ses longs cheveux bruns qui tombent en cascade dans son dos et qui flottent en suivant les mouvements de la musique. Et il sent un peu plus son cœur défaillir lorsqu'il remarque qu'elle ne porte que sa chemise blanche dans laquelle elle affirmait le trouver parfait la veille malgré cette envie pressante de la lui ôter.

Les épaules d'Emma se soulèvent lorsqu'elle laisse les dernières notes s'envoler. Elle semble enfin respirer, comme si elle jouait en apnée. C'est souvent ce qu'il se passe lorsqu'elle monte sur scène et c'est une mauvaise habitude qu'elle se doit de chasser si elle veut continuer de performer. Mais ici, dans l'appartement du monégasque, il ne comprend pas ce qui peut provoquer son état. Alors, il s'approche doucement, posant ses mains sur ses épaules pour y effectuer un agréable massage.

La pianiste soupire d'aise sous le contact de la peau du pilote. Elle bascule sa tête en arrière pour apercevoir ses yeux verts et réclamer un baiser qu'il s'empresse de lui donner. Et puis, elle laisse retomber son dos contre son torse nu et embrasse ses doigts qu'elle noue aux siens avant de plonger son regard dans la mer qui brille à l'horizon.

« Tu sais que ce n'est pas permis de composer aussi tôt, souffle-t-il.

- Il est presque midi, affirme-t-elle en levant pour lui faire face.

- Et ce n'est pas non plus permis de jouer du piano dans cette tenue, il l'avertit en plaquant les mains dans son dos et en les laissant glisser jusqu'à la peau de ses cuisses.

- Dit-il alors qu'il se promène torse nu dans son appartement, elle noue ses bras derrière sa nuque.

- Et je vais continuer si ça t'empêche de te sauver du lit le matin.

- Et si je résiste ? le provoque-t-elle en caressant son nez avec le sien.

- J'aurais simplement à te rappeler les mots qui sont sortis de ta bouche hier quand je...

- Je ne vois pas de quoi tu parles, le coupe-t-elle en se mordant la lèvre inférieure pour tenter d'ignorer le souffle chaud qui s'échoue sur son visage, lui arrachant de légers frissons.

- Tu sais, quand tu murmurais mon prénom. »

La tension est palpable entre les deux amants. Les regards intenses qu'ils se jettent sont chargés de passion et de désir. Ils s'entraînent à nouveau dans ce duel en espérant pousser l'autre au-delà de ses limites pour le faire craquer.

« Prétentieux, réplique Emma.

- Et je suis sûr de t'avoir entendu prononcer l'adjectif incroyable, susurre-t-il.