CHAPITRE 25 - JALOUSIE & ABANDON

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" Les femmes d'exception n'en font toujours qu'à leur tête.

Cross Marian - D.Gray-Man"


Musique : Thomas LaRosa - Good Girl

KURO

Le temps avec Nikita se rétrécit, l'échéance avance doucement et tous mes plans sont en place. Ma vengeance est si proche que je peux la sentir me frôler, me narguer de mon impatience dissimulé sous une apparence froide.

Mais ma femme est une variable qui ne cesse de me bousculer.

Elle réveille des choses en moi qui étaient endormis depuis si longtemps que j'ai du mal à me comprendre. Elle me donne envie de l'embrasser, de la toucher en oubliant cette réticence qui me caractérise, et je trouve effrayant ce pouvoir qu'elle a sur moi.

Cette façon de comprendre le désordre de mes désirs, d'y accéder et de me laisser découvrir son corps avec pudeur. Je me rappelle la sensation de sa peau sous mes doigts alors que je les glissais sous sa chemise, les frissons qui n'ont pas réussi à en effacer la texture satinée.

Et penser à la façon dont elle m'a laissé l'embrasser perturbe l'ordre que je m'impose habituellement.

Je ne voyais pas la beauté avant quand je l'observais, aujourd'hui je remarque certains détails.

Elle a une légère fossette sur la joue droite quand elle sourit. Quand le soleil éclaire ses yeux, j'ai l'impression que les nuances marrons chaudes de ses iris deviennent plus ambrés. Elle ramène continuellement ses cheveux derrière son oreille gauche et lorsqu'elle rit, l'air lui-même semble aimer ce son.

Ma femme est belle, délicate et tempétueuse.

La douceur de sa peau est comme de la soie, si agréable au toucher que j'ai eu l'impression de frôler les cieux en la survolant. Sa bouche est comme un bonbon, sucrée et addictive au point que je n'arrivais plus à me détacher d'elle. Elle a le goût de l'interdit, du poids de mes péchés passés et à venir, d'une rédemption auquel je n'aurais jamais accès.

Parce que les monstres ne méritent pas le pardon.

Et autre chose d'étrange s'est passé.

Un truc qui n'était pas arrivé depuis longtemps. Quelque chose que je considère comme honteux, impudique et trop troublant pour être assumé.

Elle a gémit, et mon corps a réagit.

Partout.

Mes besoins physiologiques sont bien plus rares que le reste des hommes, les quelques fois où la partie de mon anatomie masculine s'éveille, c'est toujours un moment particulièrement gênant que j'assouvis avec pénibilité.

Je n'aime pas être l'esclave d'un corps que je suis censé contrôler.

Mais avec Nikita, cette partie de moi s'est éveillée plus vivement que jamais. Ce n'était pas que physique, tout mon être et la noirceur qui me constitue voulaient perdre dans sa lumière.

Et j'ai eu peur de la salir, de la toucher avec mes mains impures et souillées de sang, de larmes et de cruauté. J'imagine que c'est ça, la vraie malédiction qui pèse sur moi.

Convoiter ce que je n'ai le droit d'espérer.

Alors je me suis écarté brusquement, totalement perdu par ce qu'elle m'a fait ressentir au point que je perde le contrôle de mon corps, de mes envies et de ma raison.

Je l'ai planté dans la cuisine, haletante, les lèvres rougies par mes baisers en fuyant sans un regard en arrière.

Et depuis ce soir-là il y a deux semaines, Nikita ne m'adresse plus la parole.

LES YAKUZAS  [ TOME 1 & 2 ]Where stories live. Discover now