Chapitre 41

2.9K 105 4
                                    

Marco

Pourquoi je l'ai laisser partir ? Mon instinct me dit au profond de moi qu'elle ne m'a pas menti et n'a rien dit au média mais tout est contre elle. Ses paroles. Les mêmes qu'elles à prononcer hier soir. Tout concorde vers elle. Il faut que je rende visite au père d'Alesia. Mon offre pour le mettre sur le poste de directeur tient toujours. Je n'ai qu'une parole et je vais la tenir.

Je sors du bureau annulant mon dernier rendez-vous avec un investisseur pas très intéressant et me dirige vers ma voiture.

***

Je suis devant la porte de Kyle, le père d'Alesia. J'espère qu'elle ne sera pas là. J'ouvre sa porte. Il fait semblant de dormir. Je peux l'apercevoir. Je m'avance doucement et le voit ouvrir les yeux.

-J'aurais dû m'en douter que ce soit vous, dit-il d'un soupire.

-Je suis là pour une proposition ça ne durera pas longtemps. J'espère que vous accepterai, dis-je sérieusement, voulant en finir au plus vite et ne pas croiser Alesia ici.

Je ne pense pas qu'elle apprécierai de savoir que je viens voir son père. Elle m'en veut déjà assez et ne veut plus me voir, à cause de moi. Je ne peux m'en prendre qu'à moi-même.

Je n'arrête pas de penser que si je l'aurai cru dès le départ, elle ne serai pas parti. Je ne réalise pas totalement qu'elle ne sera plus dans mon lit ce soir. Qu'elle ne sera pas au travail demain.

-Qu'est-ce que c'est votre proposition ? Et pourquoi ma fille n'est pas venue avec vous ?

-J'aimerais que vous soyez le directeur de votre ancienne entreprise. Nous allons faire l'investissement nécessaire pour tout renouveler et remettre en ordre, il y aura 300 nouveaux emplois grâce à la remise en état de l'entreprise et je vous veux vous comme directeur. Vous avez toutes les notions pour gérer ça. Pour votre fille, ce n'est pas à moi de décider de sa vie. Elle fait ce qu'elle veut.

Je le vois réfléchir à ma proposition. Ce n'est pas à moi de lui dire qu'elle a démissionné et qu'on ne se voit plus.

-Quand voudriez-vous que je prenne le poste ? Je dois encore rester deux semaines à l'hôpital pour finir la chimiothérapie. J'ai ensuite une prescription médicale de deux semaines minimums pour repos forcé. Je ne pourrai donc pas travailler avant un mois.

Il se relève légèrement du lit.

-Les travaux de rénovation n'ont pas encore commencé, nous attendons votre réponse pour débuter. Mais ça devrai prendre trois semaines ou quatre tout au plus. Alors ça sera le timing parfait pour vous. Es ce que vous acceptez ?

Je me prépare à sortir le contrat pour qu'il appose sa signature.

-Je veux bien accepter. Mais essayer que ma fille vienne me voir. La dernière fois que l'on s'est vu, nous nous sommes disputés et j'ai horreur de ça. Elle me manque beaucoup.

-Je ne peux pas la forcer à venir monsieur même si je le voulais. Elle arrivera à vous pardonner, Alesia est comme ça. Et puis vous êtes son père, vous lui manquer tout autant.

Il hoche la tête et sors le contrat. Je le lui tends accompagné d'un stylo. Il appose sa signature et me le rend.

-Très bien. Mais dites-lui que je l'aime plus que tout et que je serai toujours là pour elle.

-Je vais vous laisser. Je vous recontacterai pour les dernières finalisation du poste. Je vous tiendrai au courant de l'avancer des rénovations. Merci d'avoir accepté.

-D'accord pas de soucis. Au revoir.

Je sors de sa chambre et rentre chez moi. La journée a été beaucoup trop longue. Je me sers un verre de whisky et me pose lourdement sur le canapé. L'appartement est bien vide sans elle. Les mêmes questions me taraudent l'esprit. Es ce que j'ai merder en la laissant partir ? Comment les médias auraient pu savoir ce qu'elle a dit ? Il n'y aurait quand même pas micros dans mon appartement ?

Je décide de tout fouiller pour être sûr. J'espère sincèrement que ce n'est pas le cas car si je choppe celui qui les as mis, je ne lui donne pas cher de sa peau.

***

Je fouille la dernière pièce. Ma chambre. Cette chambre dans laquelle j'ai fait l'amour à Alesia pour la première fois. C'est devenu ma drogue. Son rire me manque, ses petites crises de rébellion, et son corps. Comment ne pourrait-il pas me manquer ?

Je trouve un micro cacher sous le lit. Sous mon putain de lit. Peu importe celui qui a fait ça, je vais le faire souffrir comme aucun homme n'a subi jusqu'ici. Je dois appeler Luciano et lui demander d'examiner ce micro s'il peut trouver des empreintes autres que la mienne. Je le mets dans un sac plastique hermétique et le range précieusement.

-Allo Marco ?

-Luciano ? Désolé de te déranger maintenant, à cette heure-ci, es ce que je peux t'apporter un micro pour que tu puisses rechercher les empreintes dessus ? C'est très important.

-Oui bien sûr. Il vient d'où ce micro ? Et a tu mis les doigts dessus ?

-J'ai malheureusement touché le micro, je n'ai pas pensé sur le moment à prendre un gant ou autre. Je suis tellement en colère. Ce micro était sous mon lit pour m'espionner et écouter les moindres de mes conversations.

-Putain mais qui a bien pu faire ça ? Surtout qui a bien pu réussir à rentrer dans ton appart sans que tu ne le saches. Mais passe quand tu veux, même maintenant.

-Je ne sais qui a pu faire ça sans que je ne le voie. Je pars maintenant de chez moi. Je me dépêche.

-D'accord à tout de suite.

Je prends ce dont j'ai besoin et pars en direction de la maison de Luciano. Je toque à sa porte et m'ouvre en moins de deux secondes. Il ne porte pas de tee-shirt.

-Tu veux entrer ? Dit-il une clope à la main.

-Là j'ai juste besoin d'aller dans des bars pour me calmer au mieux tant que je ne sais pas qui est l'enflure qui a fait ça. Tiens.

Je lui donne le sac plastique.

-Je comprends. Je vais m'y mettre des maintenant et je t'appelle dès que j'ai du nouveau. Mais ne t'amuses pas trop à t'enfiler des verres, ne retombe pas dans l'addiction comme avant. A la mort de ton père, et ensuite de ta rupture avec Laure.

-Je sais que ce je fais. Ne t'inquiète pas. Je n'ai aucune raison de me bourrer la gueule comme avant. Juste décompresser un peu.

-Je te souhaite une bonne soirée Marco et pas d'excès.

Je remonte dans ma voiture.

***

Ça fait bien deux heures que je suis dans ce bar, et j'enfile les verres. Je vois un peu flou mais ça m'est égal. J'ai juste envie d'oublier Alesia. Elle hante beaucoup trop mes pensées. Je sais maintenant que ce n'est pas elle qui a parlé au média mais je ne peux pas revenir vers elle comme ça.

Je ne l'ai pas cru et comment je lui ai parlé était inadmissible. Elle doit tellement m'en vouloir. Elle doit me haïr. Je vais lui laisser un peu de temps. Je sais que cette histoire pourrait me servir de leçon et ne plus l'approcher. Pour ne pas lui faire de mal physiquement et psychologiquement.

Je perds la notion du temps et du nombre de verre avaler. Je sors mon téléphone sans prendre conscience de qui j'appelle. Pourquoi je me mets à appeler Alesia. De toute façon elle ne me répond pas. Qu'est-ce que j'espérais ?

Et puis vu l'heure qu'il est c'est aussi normal. Ma tête tombe lourdement sur le bar et m'endors.

My heart belongs to himWhere stories live. Discover now