9

223 8 0
                                    


╔═════════ ⋆★⋆ ═════════╗


Dans ses yeux verts, Raphaëlle avait compris qu'elle avait mal interprété ce début de soirée. Mais, elle l'avait aussi deviné en voyant son joli semi-inconnu partir avec cette magnifique blonde à son bras. Il y avait eu une fissure, peut-être qu'elle aurait aimé prolonger cette soirée avec lui, et non l'homme qui lui faisait face. Charles était glacial. Il n'avait pas laissé sa chance à Raphaëlle de s'expliquer. Elle n'avait pas pu lui dire que Lance n'avait rien à voir avec son appréciation pour l'écurie rouge, et que bien au contraire, elle avait aimé rencontrer quelqu'un d'autre de cet environnement si particulier. Pourtant, il ne l'avait pas laissé parler. Son regard émeraude lui avait bien montré qu'il la jugeait, elle ne savait pourtant pas exactement quoi. Ils étaient restés quelques secondes à s'observer. L'un comme l'autre ne savait pas quoi se dire, Raphaëlle tenait toujours sa troisième coupe de champagne, celle de Lance avait été déposée sur le buffet. Par ailleurs, elle les avait faits se rejoindre. Tout se passait au ralenti sous les yeux du Monégasque. Il ignorait pourquoi il restait là plutôt que de rejoindre ses collègues. Ils rejoignaient tous leurs voitures hors de prix pour continuer la soirée ailleurs. Il n'avait pas proposé à la Française de les suivre. Elle savait qu'elle découvrirait des choses qui ne lui plairaient pas, surtout les comportements d'autres pilotes. Surtout celui de Carlos qui n'était pas aussi doux avec les autres femmes qu'avec elle. Le pire serait qu'elle découvre la popularité de Lance. Il ne connaissait pas ce qui se passerait à cette soirée, il ne voulait certainement pas le découvrir. La française était d'un autre avis. Ils seraient toujours d'un avis différent, ils ne s'aimaient peut-être pas finalement. Raphaëlle adorait l'espagnol. Elle appréciait sa présence et sa légèreté. Pour le Monégasque, même cet échange de regard était lourd et pesant. Elle se sentait prise au piège. Mais loin du petit jeu qu'elle avait cru voir entre elle et l'ingénieur. Là, c'était purement une question de fierté. Ils ne voulaient pas parler, elle lui en voulait d'avoir mis fin aussi froidement à sa soirée. Pour lui, il prenait juste le temps d'observer son visage. En laissant balader son regard sur les traits ronds et doux de la femme malgré sa mine concentrée et légèrement supérieure, il se demandait s'il l'avait déjà vu avec cette même expression. Ce visage sûr d'elle était différent de ce qu'il avait vu la dernière fois avec elle. Elle semblait sérieuse, moins prête à rire. Finalement, il s'apercevait que lorsqu'elle était avec lui, c'était souvent le cas. Elle ne souriait et ne riait pas, il souhaitait savoir ce qu'il avait fait pour mériter ce traitement.

"— Emiliano te cherchait." Il l'avait répété pour couper ce silence qui commençait à le peser. Il avait même fini par déglutir difficilement en se détachant des yeux accusateurs de Raphaëlle. Même s'il ne savait pas pourquoi, il était coupable et condamné, mais il ne connaissait pas la nature de ses crimes. "Carlos m'a dit qu'il vous avait invité à l'after." Il faisait de son mieux, mais il s'enfonçait encore plus. Elle était mal à l'aise.

"— Je pense qu'on va rentrer avec Emiliano. On ne va pas vous déranger." Elle s'était pincé les lèvres, formant un sourire gêné. "J'ai passé une très bonne soirée, merci de ne pas nous avoir oubliés. Je me rappellerai que je vous dois un verre." Elle disait surtout ça par politesse, ils s'étaient souvenus d'elle une fois, cela ne fonctionnerait pas une seconde. Elle imaginait que c'était la dernière fois qu'elle les verrait.

"— Non." Elle s'était arrêtée dans tous ses mouvements, elle allait reculer, s'échapper pour retrouver son ami ou l'espagnol, elle trouverait un moyen de se sortir sur cette situation. "Reste." Il n'y avait toujours pas d'issu possible, c'était la première fois qu'il se souciait de ce qu'elle faisait. Il s'en voulait un peu de ne pas lui laisser le choix, mais il avait vu le visage de Carlos et Manon quand Emiliano leur avait partagé une photo avec la française dans son polo rouge Ferrari. Il ignorait quelle magie elle possédait, mais cela avait un fort impact sur le mental de ses deux amis d'écurie. Il n'en était pas sûr, mais il croyait avoir vu la même chose dans le regard de Lance quand il avait interrompu leur conversation. "Je suis persuadé que cela fera plaisir à Manon et Carlos."

RED CARS | charles leclercजहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें