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Le Canadien était charmeur, dragueur et même plus que ça encore. Ses yeux n'avaient pas quitté la Française, ses deux prunelles noisette avaient eu seulement pour effet de laisser des dégâts dévastateurs dans l'esprit de la jeune femme. Il était tourné vers elle, malgré la présence de deux de ses amis. Ces derniers ne s'étaient ni présenté, ni même inséré dans leur conversation. L'un était grand et l'autre très musclé, d'ailleurs, elle était presque sûre de les avoir aperçus quelques heures auparavant dans le bel hôtel réservé par la Fédération. La musique était forte, les basses résonnaient dans son cœur. Cependant, la seule chose que ce dernier voyait était évidemment les lèvres si attirantes de l'homme en face d'elle. Ses fossettes ressortaient, ses yeux étaient joueurs ce qui rendait la réflexion des splendides lumières colorées encore plus vibrantes qu'elles ne l'étaient déjà. Sa chemise brillait dans le noir, le blanc ressortait à travers la sombre atmosphère de la boîte de nuit. C'était exactement ce qui permettait à Emiliano de les garder sous son chaperon. Ses yeux noirs ne se détachaient pas de son amie, il ne voulait pas les interrompre, mais Lance n'était irrévocablement pas celui en qui il aurait le plus confiance. L'Italien refusait de voir la jeune femme avec des hommes, encore moins lorsqu'ils étaient beaux ou riches, à tel point que les yeux de son amie ne seraient sûrement ni les premiers, ni les derniers de la soirée. En survolant la salle remplie de personnes de leurs âges, il avait bien vu les regards curieux sur le petit duo que formaient les deux francophones. Il n'était pas satisfait de ne pas réussir à écarter la Française de lui, sans se douter qu'il n'était pas le seul. Le Monégasque continuait de regarder Raphaëlle, surtout son sourire et sa chevelure qui attiraient tous les regards sur elle, pourtant, en dehors de son ami, il n'y avait que lui qui y prêtait attention. Seulement ses deux yeux verts qui ne lâchaient plus l'aura chaleureuse de la femme en face de lui, tout semblait s'arrêter dès qu'elle riait aux paroles du Canadien crié par-dessus la musique. Emiliano n'aimait pas son regard, il pétillait niaisement. Comme le cocktail qu'elle avait à la main. 

"— Arrête de la regarder comme ça. Elle s'amuse. Tu devrais faire la même chose." La chargée de communication venait d'arriver à la hauteur de l'Italien, un verre rempli d'un liquide rose à la main. Par ailleurs, elle lui plaisait toujours autant, elle faisait moins stricte avec un peu d'alcool dans le sang. Ses cheveux rouges reflétaient la lumière, elle avait vite remplacé la place de Raphaëlle dans son attention. "Ce n'est pas ta petite sœur, elle est grande." Ils savaient tous les deux qu'Emiliano adorait la Française, qu'il s'était accrochée à elle au point de se promettre à lui-même qu'il devrait la protéger. Elle était majeure, et sûrement assez mature pour le faire d'elle-même... Pourtant, il ne pouvait pas s'en empêcher. "Fais attention à moi pour ce soir."

"— Tu sais que je fais toujours attention à toi Manon. C'est toi qui sembles oublier tout ça." Elle avait ri, sous ses yeux, et cela l'avait fait encore plus craquer. Il était assoiffé, peut-être que ce qu'il subissait face au charisme de la jeune femme n'aidait en rien. Sa sobriété lui faisait défaut, il s'en apercevait. Pour combler le manque d'alcool dans son sang, il avait attrapé le verre de la chargée de communication pour boire de son cocktail. 

"— Ferrari ne te paye plus assez bien ? Tu te sens obligé de voler dans mon verre ?" Elle ne tenait pas l'alcool, le peu qu'elle avait bu lui montait déjà à la tête. Ses doigts s'étaient accrochés à la chemise de l'Italien, il était subjugué par la beauté de la rousse. Il ne pouvait pas se détacher d'elle. Plus rien ne comptait à part son sourire et ses jolis yeux bleus plantés dans les siens. 

Il ne restait plus que Charles à faire attention à la française. Il ne pouvait voir qu'elle à travers la foule, et ce n'était certainement pas le Canadien qui l'incitait à regarder dans leur direction. Il s'était vite fait emporter par un mouvement de foule, la musique avait mis fin à sa contemplation. Puis, il s'était fait entourer par un grand nombre de femmes qui essayaient de danser avec lui. Cela n'allait pas dans son sens, il s'était perdu, cherchant Joris à travers toutes ces personnes, mais personne qu'il connaissait n'était accessible en cet instant. Il était bloqué, comme pris au piège par un amas de personne qu'il ne connaissait pas. Il avait une sensation étouffante, presque désagréable au creux de son ventre. Cela remontait doucement jusqu'à son cœur. Le verre qu'il avait à la main s'était renversé dans le mouvement de foule, il avait marmonné des plates excuses tout en essayant d'esquiver le monde qui l'entourait. Il aurait dû savoir que son temps chez Ferrari le rendrait populaire. Il n'avait cependant pas imaginé les conséquences de ses actions, encore moins quand le corps de plusieurs femmes commençait à envahir son espace vitale. Il avait perdu de vue la chargée de communication, et aucune de ses connaissances ne semblait à porter de main. Il se sentait seul et pris au piège à travers la transpiration. Une forte odeur d'alcool s'émanait de sa chemise, l'alcool qu'il avait fait tomber était parti sur ses vêtements. Il ne devait même pas avoir que le sien. Charles aimait son entourage, il aimait la foule, il aimait le monde. Pourtant, ce qu'il détestait le plus était l'invasion de son espace. Il n'appréciait pas toujours les Tifosi qui demandaient des photos, encore moins en boîte de nuit. Le Monégasque pensait être tranquille, il s'était même trouvé un passe-temps pour la soirée, mais tous s'étaient envolés le temps d'un instant. Il ne s'était jamais retrouvé aussi démuni. Il devait s'amuser, il était fier de lui, de leur début de saison, malheureusement, il se retrouvait à succomber sous le poids des corps. Tout devenait lourd, et il s'était débattu pour s'échapper de ce piège. Le coin fumeurs ressemblait à porte de secours vers un air toujours plus frais que celui sur la piste de danse. L'effet était inverse, il s'était congelé sur place, puis il avait été pris d'une toux qui avait attiré l'attention de plusieurs fumeurs. Il n'avait peut-être pas sa place ici, il ne voulait qu'une chose, observer encore le sourire de la jeune Française. 

C'était certainement celui de Manon qui se reflétait le plus dans la discothèque. Emiliano ne voyait que ça. Ils dansaient tous les deux, au centre de la piste, entre tout ce monde transpirant. Ils n'étaient pas mieux, ils se sentaient étouffer, même un peu pris au piège. L'un comme l'autre était cependant satisfait. C'était la première fois qu'ils se retrouvaient tous les deux depuis très longtemps. Rien ni personne n'aurait pu rompre le contact puissant de leurs regards plongés l'un dans l'autre. Manon était belle, elle savait en jouer, et elle connaissait le pouvoir qu'elle avait sur le beau brun. Elle le voyait encore plus avec le regard qu'il lui lançait. Ses yeux brillaient, il ne voyait qu'elle, et il ne voulait qu'une chose : l'embrasser. Leurs relations avaient commencé par hasard, ils avaient travaillé ensemble à plusieurs reprises, elle n'était d'abord pas intéressée par lui, et ça avait été le contraire pour l'italien qui avait été largement charmé par la jeune femme. Leur collaboration, qui était au départ très professionnel, s'était vite transformée en quelques verres après le travail. Emiliano avait une formation dans la vente, malgré sa passion pour l'automobile, ce n'était pas ce qu'il aurait aimé faire. Il ne se voyait pas pourrir dans son magasin à Bologne. Elle l'avait aidé, après leurs projets, ils s'étaient revus, et depuis, il avouait qu'il avait des difficultés à la sortir de sa tête. Il pensait à elle toute la journée, de son réveil au soir. Il n'avait jamais eu l'impression que tout ça était réciproque. Elle apparaissait parfois dans sa vie, c'était comme un rendez-vous mensuel. Une rencontre soudaine qui l'empêchait de l'oublier. Comme si elle savait ce qu'elle faisait. Manon, en plus d'être belle, était d'une intelligence qu'il avait rarement rencontrée. Tout ce qu'il avait rêvé de quelqu'un se contenait dans ce petit bout de femme qui dansait devant lui. Il se sentait vu, il se sentait compris et pour la première fois avec elle, il se sentait aimé. Elle dansait contre lui, son verre à la main et son sourire aux lèvres. La musique résonnait dans son cœur, ce n'était peut-être pas la seule chose qui vibrait en lui. Elle s'était approchée de lui, encore un peu, leurs corps s'épousaient. L'Italien voulait profiter encore un peu, surtout de son splendide sourire. 

"— Charles ?" Il s'était mis dans son coin, il ne lui avait pas répondu. Il était perdu dans ses pensées, à observer la foule. "Charles, tout va bien ?" La Française l'avait pris par le bras, et ses yeux verts s'étaient posés sur elle, alors qu'elle y avait vu un froid glacial, lui s'était senti renaître. Elle était là, il était rassuré. "Tu m'inquiètes. Tu veux que j'aille chercher quelqu'un ?" Il avait secoué la tête, ils n'étaient pas proches, elle ne le connaissait pas, mais ce qu'elle ne voulait pas, c'était qu'il se sente seul. Ils étaient près du bar, elle était là pour se payer un verre, elle devait rejoindre le Canadien, il allait sûrement se demander où elle était passée. 

"— Tu me dois un verre, Raphaëlle." Il venait de parler, et elle s'était sentie gênée. Il lui avait souri, deux petites fossettes s'étaient creusées dans ses jours, elle lui avait répondu. Quelques secondes s'étaient écoulées, où seulement leurs sourires parlaient pour eux. Ils n'étaient pas proches, ils n'avaient peut-être rien en commun. Pourtant, ce regard était si puissant que chaque personne autour d'eux pouvait se demander si le fil rouge du destin ne s'était pas démêlé pour les faire se retrouver. "Tu choisis pour moi ?"

Quand il avait eu son verre à la main, il n'avait quasiment pas eu le temps de la voir disparaître. Elle lui avait commandé sa boisson préférée sans même le savoir, il avait eu ce verre, sûrement hors de prix par rapport à son salaire. Il avait regardé le fond de son verre, le glaçon solitaire qui flottait dedans, et il avait souri à nouveau. Ce n'était pas son premier verre de la soirée, mais il allait l'apprécier. Raphaëlle non plus n'en était pas à son premier, le Canadien lui en avait offert plusieurs même lorsqu'elle avait dit qu'elle pouvait le faire seule. Il était toujours avec ses amis, et en les cherchant dans la boîte, Charles avait vu le sourire de Lance en voyant la Française revenir à sa hauteur. Le Monégasque les avait vus se rapprocher, c'était étrange de la voir si proche d'un homme dont elle ne connaissait même pas le métier. Lui le savait, il connaissait le mensonge de l'autre pilote. Ce n'était pas grave, il ne pensait pas qu'ils se reverraient, lui encore moins. Il espérait garder sa relation avec Emiliano, mais qui était-elle pour rester proche d'eux ? Ce n'était sûrement pas son milieu. Il avait partagé un tout petit morceau de sa vie, et pour aucune raison, elle aurait pu s'immiscer à nouveau. C'était sans savoir que la proximité avec le Canadien allait sûrement aider Raphaëlle à rentrer dans ce monde qu'elle ne connaissait pas. Ils s'étaient assis sur des banquettes, ce n'était pas n'importe où, elle était assise à côté de lui et ils s'étaient regardés un long moment. Charles les voyait, appuyé contre le bar. Le sentiment qui se créait en lui était loin d'être inconnu. Cela lui rappelait cette sensation qu'il avait eue en voyant Charlotte pour la première fois. Raphaëlle dégageait quelque chose d'unique, elle semblait être à sa place partout où elle allait. Charles savait au fond que si la serveuse apprenait qui était réellement cet ingénieur, elle aurait sûrement changé son comportement. Si elle apprenait qu'autour d'elle, il y avait trois pilotes, elle se serait sentie gênée, peut-être un peu mal à l'aise. Il aimait ça chez elle, il l'avait directement remarqué quand ils s'étaient rencontrés à Bologne. Elle ne voulait pas appartenir à leur monde, elle ne voulait pas non plus s'incruster dans un environnement qui n'était pas le sien. Mais, elle prouvait encore que sa place était partout, que même ce monde si fermé était prêt à l'accueillir. Beaucoup se seraient battus pour être entouré de personnes comme Mick ou Esteban, plein de femmes auraient voulu l'attention de Carlos ou de Lance. Raphaëlle, elle, espérait simplement trouver sa place, ne pas trop sortir du lot, se créer de vraies relations dans ce monde très difficile à atteindre. Le pilote espagnol et lui en avaient parlé, ils s'étaient accrochés à elle. Il constatait que ce n'était sûrement pas réciproque, et qu'ils n'étaient peut-être pas les seuls à ressentir ça. Le pilote de l'écurie verte en était la preuve. 

"— Tout va bien Charlot ? Tu es dans la lune ce soir ! Charlotte te manque ?" Pierre l'avait rejoint sur le comptoir du bar, une femme à son bras. Elle ne devait pas parler français, elle les écoutait à peine. "Je comprends, mec. Elle aurait adoré fêter ce début de saison avec nous !" Il avait incité la fille à partir en voyant que Charles ne parlait pas. 

"— Ouais, ça va." Les yeux bleus de l'autre Français l'avaient questionné. "Je suis un peu fatigué." Ce n'était toujours pas assez pour son ami, ses explications n'étaient pas suffisantes, il ne savait pas par où commencer. "Tu vois la serveuse que Carlos apprécie ?" Pierre avait acquiescé. "Elle s'est rapprochée de Lance." Ce n'était pas ce que son ami voulait entendre, ce n'était pas non plus ce qui restait dans le creux de sa tête. Le pilote français était sûrement la personne qui le connaissait le mieux, ils avaient tous les deux deviné ce que Charles cachait. 

"— Elle te plait ou elle te rappelle quelqu'un ?" Charles s'était étouffé dans le fond de son verre. Il ne passait pas par quatre chemins, il aurait sûrement préféré un peu plus de douceur. "Je comprends mieux. Elle te rappelle Charlotte ?

"— Je crois que oui. Elle me rappelle Charlotte du début." Il l'avait réalisé à cet instant, alors qu'en lui jetant un seul regard, Pierre aurait pu jurer qu'il avait déjà rencontré une femme similaire auparavant. "Je ne l'aime pas. Je ne la connais pas. Mais, depuis le début de la soirée je ne vois qu'elle. Même Emiliano s'est laissé aller. Il est avec Manon, et je ne veux même pas savoir où ils vont finir la soirée. Mais, je... je n'arrive juste pas."

"— Tu ne veux pas devenir son ami ? Ce ne serait pas plus facile au lieu d'être aussi loin." Son ami était intelligent, lui beaucoup moins. Il savait que s'il s'approchait d'elle, il risquait de se brûler les ailes. "Ou tu as trop peur de te faire avoir." Les yeux de Charles avaient parlé pour lui, Pierre avait ri. "Elle n'a pas l'air méchante, il ne se passera rien."

Il aurait aimé se dire ça avant que la soirée s'accélère. Il n'avait pas revu la Française, l'Italien était introuvable. Charles s'était donc retrouvé seul. Pierre était reparti avec la belle femme, lui errait dans l'espoir de s'occuper. C'était la première fois depuis un moment qu'il était profondément seul. Les dernières fois s'étaient mal finies, il supportait mal ce sentiment de vide profond en lui. Il avait essayé de le combler. À chaque fois de manière maladroite, en rencontrant des femmes, en buvant, en s'amusant d'une manière que lui, n'aurait jamais voulu accepter. Pierre ne l'avait pas aidé à se changer les idées, bien au contraire. Il semblait être le seul à ne pas s'amuser. Il déambulait entre les personnes qui dansaient, comme s'il ne voulait pas faire partie de la fête. Charlotte lui manquait sûrement, il essayait de se rassurer. Sa petite-amie n'avait pas pu se libérer à temps pour le Grand Prix. Elle n'était même pas venue célébrer ses bons résultats. Sa famille était restée chez eux, ses frères étaient déjà très occupés, il ne leur en voulait pas. C'était grâce à ça qu'il lui restait deux petites places pour Raphaëlle et Emiliano. Cependant, une partie de lui restait un peu déçue. Lorsqu'il voyait autant de couples autour d'eux, il se demandait si sa moitié serait heureuse pour lui. Il espérait que oui. Le manque qu'il ressentait de ne pas la voir avait rendu confus ses sentiments. Si Charlotte avait été là, il était persuadé qu'il n'aurait jamais regardé Raphaëlle de cette manière. Il n'aurait peut-être même pas fait attention à elle ce soir. Ce qui était l'opposé de son comportement, il s'apercevait que tout son corps la cherchait. Il se baladait dans l'espoir de la rencontrer. Il déambulait en regardant chaque femme, comme si l'une d'entre elles serait la Grenobloise. Il commençait à perdre espoir. 

"— Charles !" Sa voix était passée par-dessus la musique, il s'était tourné pour faire face au visage de la femme qu'il cherchait. Il n'avait pas pu s'empêcher de sourire. "J'ai perdu Lance. Tu sais où il est ?" Cela lui avait bizarrement moins plus, il avait simplement haussé les épaules en se rapprochant d'elle. "J'ai super mal aux pieds, je suis épuisé." Il avait vu ses jambes, elle avait légèrement remonté sa robe et se massait la cheville. Ses talons semblaient difficiles à supporter. "Tu penses que je peux rentrer ? Je ne trouve pas Emiliano. Tu es le premier que je vois."

"— Tu veux que je te ramène ?" Elle ne voulait pas accepter, il l'avait directement remarqué. "J'ai un peu trop bu. Donc, je ne pense pas pouvoir te conduire, mais on peut prendre un taxi ? Ne cherche pas à dire non, je ne veux pas te laisser rentrer seul." Elle était dans un sale état, son maquillage avait un peu coulé, ses cheveux semblaient moins bien coiffés, mais son sourire restait le même. Il s'était levé, elle peinait à tenir debout. Alors, il l'avait aidé, sous ses éclats de rire qui comblaient le silence qui se créait entre eux. 

Ils avaient difficilement traversé la foule, il était passé devant pour ne pas la laisser se faire marcher dessus. Elle tenait sa chemise du bout des doigts. Du regard, elle cherchait toujours une connaissance, quelqu'un qu'elle pourrait prévenir de son départ. La jeune femme s'inquiétait de ne plus jamais revoir ces personnes. Même si le numéro de Lance patientait dans son téléphone. Elle l'avait peut-être même oublié, l'alcool la rendait moins claire. Elle ne marchait pas droit et Charles était bien la seule personne sensée actuellement. C'est ce qu'elle pensait, jusqu'à ce qu'ils arrivent à l'extérieur de la boîte de nuit. Il avait sorti son téléphone, avait laissé échapper un juron en italien, faisant se retourner quelques videurs et questionnant Raphaëlle. Il n'avait plus de batterie, il lui avait demandé son téléphone, et en voyant les cinq petits pourcents de batterie restants, ils s'étaient rendu compte qu'ils n'iraient pas loin. Charles avait ri, Raphaëlle beaucoup moins. Ils n'étaient pas loin de son appartement, avec Emiliano, elle savait qu'ils seraient rentrés à pied, mais elle ne l'avait pas vu de la journée. L'alcool devenait triste, elle ne voulait pas supporter ses chaussures plus longtemps. Elle hésitait à retourner à l'intérieur pour chercher un Italien ou un Canadien pour la ramener chez elle. Pourtant, Charles était sûr de lui, il n'allait pas la laisser seule ici. Elle connaissait sûrement mieux la ville que lui, mais rien ne comptait en cet instant. Il voulait être sûr qu'elle arriverait chez elle en sécurité. 

"— Je crois que cela veut dire qu'on va devoir rentrer à pied." Le regard noir de la jeune femme l'avait fait rire. Ce qui n'avait pas arrangé son cas. "Je sais que ça ne te plaît pas, mais on ne peut pas trouver les autres." Il se disait qu'il espérait ne pas croiser Lance, il était trois heures passées, et il devait sûrement être bien accompagné. La Française faisait la tête, et le Monégasque aurait juré de voir une enfant. 

"— Je te déteste Charles..." Il avait ri, en se rapprochant d'elle. Elle était sur une marche plus haute que lui, il lui montrait son dos et elle avait trop peur de comprendre ce qu'il voulait. "Hors de question. Tu rêves. Je vais t'écraser." Il n'avait pas bougé, s'était simplement un peu plus baissé pour la laisser grimper sur son dos. 

"— Tu as le choix ?" Il l'entendait un peu râler. Ils savaient qu'ils ne reparleraient pas de ce moment, et pourtant, Charles s'amusait bien. L'air grognon de la Française, qui s'accentuait avec l'alcool, son visage fermé et son attitude capricieuse, la rendait plus qu'attirante. L'alcool leur montait à la tête. "Allez, monte Raphaëlle. Ne fais pas l'enfant. Je suis un sportif , tu devrais me faire confiance."

"— Je ne te ferai jamais confiance. Ne me fais pas tomber." elle avait accompagné ses mots par ses mains qui s'étaient enroulés autour de son cou. Il avait pris ses talons pour les porter. D'une main, il tenait ses chaussures, de l'autre, son bras tenait une de ses cuisses pour l'empêcher de glisser. "Fais attention, si Emiliano apprend, ..." Il l'avait légèrement fait glisser, elle avait pris peur et s'était serrée à son cou. "Charles !" Le trajet allait être long. 

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Re ! J'espère que ce chapitre vous a plu, on voit un peu plus de la relation entre les autres personnages, que pensez-vous de Lance ? Charles ? Une préférence ? 

- M

RED CARS | charles leclercWhere stories live. Discover now