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"— Tu aimes la pizza à l'ananas ? Je savais bien qu'il n'y avait aucune différence entre le Canada et les États-Unis !"

"— Il y a plein de différences. Je n'ai pas dit que j'aimais ça ! Je t'ai juste dit que cela ne me dérangeait pas. Viens à Montréal, je te montrerai qu'on est pas comme ces américains." Elle n'y croyait pas. 

Il était assis face à elle. Raphaëlle était assise sur la banquette, Lance l'y avait invité. Ils étaient arrivés dans le joli restaurant que la grand-mère avait conseillé à Raphaëlle. L'ingénieur était surpris de voir la facilité avec laquelle la Française l'avait trouvé. Malgré toutes les rues qui se ressemblaient, ils étaient arrivés à destination en un rien de temps. Il était beau. Le carrelage orangé était éclairé par les lumières douces de la salle. Il y avait déjà beaucoup de clients, les tables étaient loin les une des autres, et tout au fond se trouvait une petite banquette. Lance avait vu toutes les femmes assises sur celles-ci. Il se doutait que naturellement, la serveuse voudrait s'y installer. L'âge moyen de la pièce était beaucoup plus élevé que le leur, cela le rassurait. Il ne voyait encore une fois qu'elle. Ils venaient juste de commander leur plat, il avait suivi ses conseils. Elle aurait pu lui dire n'importe quoi, tout aurait été parfait. Pourtant, quand elle avait appris que l'ananas ne le dérangeait pas, elle s'était exclamée. Il ne pouvait pas s'empêcher de sourire. La Française n'avait pas arrêté de parler, qu'est-ce-qu'il aimait ça. Elle était tellement attirante à lui raconter toutes ces anecdotes. Tout se passait parfaitement, il répondait à ses quelques questions, il faisait de son mieux pour ne pas dévoiler sa couverture. La serveuse adorait la discussion, il ne pouvait pas l'arrêter de parler. Entre sa vie ici, en France, ses proches qui lui manquaient ou même ce qu'elle avait prévu de faire dans les semaines à venir. Elle lui avait posé des questions sur lui, sur son travail. Raphaëlle se demandait surtout s'il était impatient d'aller sur le sol espagnol d'ici trois petits jours. Lance voyageait énormément avec son métier, il avait l'habitude de travers le monde. Les milliers de kilomètres qu'il parcourait chaque année, toutes les semaines, c'était épuisant. Il oubliait qu'il était chanceux d'en avoir l'opportunité. Sebastian lui répétait souvent, qu'ils étaient moins nombreux que le nombre de personnes à être aller dans l'espace. Lance lui riait souvent au nez. Notamment lorsqu'il lui parlait de son projet de rendre ce sport plus éthique. Le Canadien se disait que s'il voulait faire avancer les choses, ce n'était pas dans ce sport qu'il allait réussir. Il en oubliait son importance. Il oubliait à quel point ils étaient puissants. Ils avaient une voix. 

"— J'avoue que je n'y pense plus trop." Son regard était devenu accusateur, il se faisait dévisager par le petit morceau de femme en face de lui. Il s'était pincé les lèvres. "J'y suis allé plusieurs fois déjà. Mais, je n'ai jamais eu l'occasion de vraiment visiter. On doit beaucoup travailler. J'en oublie parfois que ma maison n'est pas mon écurie."

"— J'aimerais tellement en avoir l'occasion ! Tu fais le tour du monde tous les ans. Tu as tellement de la chance." Elle avait enfoncé son menton dans la paume de sa main, ses grands yeux décorés de ses longs cils ne le quittaient pas. "Tu as combien de maisons à travers le monde ? Tu dois connaître tellement de gens."

"— Rien ne t'empêche de m'accompagner." Leurs boissons venaient d'arriver, il avait apporté son verre à ses lèvres. Elle le regardait comme s'il venait de dire la chose la plus délirante à laquelle il pouvait penser. En voyant l'expression de la jolie brune sur son visage, il pensait avoir dit quelque chose de mal. "Qu'est-ce que tu te vois faire ici ? Il te reste énormément de choses à découvrir."

"— J'aimerais enfin utiliser mon diplôme. Mais j'ai l'impression que rien ne fonctionne. Je suis tellement nulle que je ne trouve rien." Il allait la couper, cependant elle avait repris. "En fait, je crois que j'ai arrêté de chercher. En rencontrant Manon, Charles ou Carlos, je pensais que j'avais retrouvé goût à tout ça. J'aime toujours autant ça. Je veux devenir comme elle... Pourquoi ce monde est aussi difficile ?"

RED CARS | charles leclercOnde histórias criam vida. Descubra agora