Chapitre 21

381 20 0
                                    

SAWYER

— Alors ? Comment se passe ta rééducation ? me demande ma mère alors que je termine de l'aider à mettre la table.

Je dépose les assiettes et sautille légèrement sur mon genou pour lui montrer que tout commence à aller pour le mieux.

— Je suis presque prêt pour reprendre les entraînements, je pense même pouvoir être prêt pour le prochain match qui se prépare.

Le docteur m'a donné une liste d'exercices que je devais faire moi-même à la maison, de ce que j'ai compris, c'est pour retrouver une mobilité normale du genou et de restaurer la force musculaire. Je n'ai plus besoin de mon attelle, mais il faudra tout de même que je fasse attention.

Je suis heureux de savoir que tout va bien, qu'il n'y a rien de grave. J'ai suivi à la lettre les exercices que le médecin m'a donnés l'autre jour, j'espère donc me remettre sur pied le plus vite possible. Le footing matinal me manque, Charlie me manque, le football américain me manque. Prendre une pause me fait le plus grand des biens, je redeviens le Sawyer que j'étais et je sais dorénavant que tout doit avoir une limite, même le football.

Ma mère appelle mon frère et ma sœur pour qu'ils viennent manger, mon père n'est pas là ce soir il a eu une urgence au travail. Malgré son absence, nous mangeons dans la joie et la bonne humeur. Il est vrai qu'entre mon père et moi, depuis que je suis partie on a un peu plus de contact ensemble, je pense qu'il a compris qu'il fallait me laisser cette liberté.

Stella et Luke me racontent tous les deux leur journée et comment ils sont impatients d'être en vacances, je leur ai promis qu'ils viendront dormir chez moi. Je ne sais pas quand est-ce que je vais rentrer, mais je sais que ce moment se rapproche de jour en jour.

— Dit Sawyer, tu peux nous jouer de la guitare ? me demande Stella avec ses yeux doux.

Je soupire et ma mère rigole, elle sait à quel point je ne peux rien leur refuser.

— D'accord.

Elle et Luke sautent de joie et montent chercher ma guitare.

— Tu ne peux toujours pas leur résister n'est-ce pas ? me dit ma mère.

— Comment est-ce que je peux leur refuser des choses ? Je ne les vois presque plus ces derniers temps. En fait, je ne les vois jamais.

— Tu sais, je trouve que tu te comportes beaucoup mieux depuis que tu es de retour ici, avant tu n'avais qu'une chose en tête, réussir.

Je sais qu'elle a raison, puisque même moi, je m'en suis fait la remarque.

— Parfois on a besoin de rentrer chez soi, pour se retrouver, dit-elle.

Je lui souris, Luke et Stella arrivent avec ma guitare à la main.

— Qu'est-ce que vous voulez que je vous joue ?

— Goo Goo Dolls Iris ! disent-ils en même temps.

Je me place correctement et me met à jouer notre chanson, je me sens bien là comme ça, à leur jouer notre musique préférée. J'avais presque oublié que les choses si simples de la vie peuvent nous rendre aussi heureux. A ce moment, je n'ai plus envie de repartir loin d'eux, je voudrais rester pour toujours. Je sais que ce ne sera pas possible, ma vie n'est plus ici maintenant, mais je me jure que je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour venir aussi souvent que je peux.

Une fois la musique terminée, ils m'en demandent une autre mais je vois mon téléphone s'éclairer sur la table à manger. Je me lève et fronce les sourcils quand je vois des appels d'un numéro inconnu et deux de Alix. Mon sang ne fait qu'un tour et mon cœur se met à cogner encore plus fort contre ma cage thoracique, j'ai une sensation étrange qui se fait sentir dans mon corps.

C'est quoi cette sensation ?

Je n'avais encore ressenti une chose pareille, c'est violent, dérangeant, et la peur fait trembler mes mains. Je clique sur le numéro d'Alix et au bout de la première sonnerie, elle décroche.

— Sawyer, Liv a disparu, crie-t-elle.

Mon corps en entier se fige et je vois notre conversation défiler dans mon esprit.

— Où es-tu ?

— Au commissariat, dit-elle.

— J'arrive.

Je raccroche et récupère mes affaires en vitesse.

— Qu'est-ce qu'il se passe ? me demande ma mère.

Je regarde Luke et Stella, je ne peux pas dire une telle chose devant eux. Je les embrasse tous.

— Je te raconterais tout plus tard, lui dis-je.

Je monte dans ma voiture et roule en vitesse jusqu'au commissariat. Durant tout le trajet, je pense au temps perdu avec Liv. Et s'il lui arrivait quelque chose de grave ? Et si, tout à l'heure, c'était la dernière fois que je la voyais ?

J'aurais dû rester avec elle putain.

Je me gare devant le commissariat et court vers le premier policier que je vois, il m'informe que je suis attendu et je rentre dans le bureau de Max. A l'intérieur, il y a Alix et le père de Liv, tous les regards sont rivés sur moi. Je les regarde et ils ont tous l'air désemparé.

— Où est-ce qu'elle est ? Qu'est-ce qu'il s'est passé ? fut les seuls mots que j'ai pu prononcer.

— J'étais au téléphone avec elle quand soudain j'ai entendu un énorme bruit, elle a eu un accident, sa voiture est là mais pas elle, dit Max.

— Comment ça pas elle ? Et si elle était blessée ? criais-je.

Le père de Liv se lève sur sa chaise et marche vers moi.

— On est tous inquiet, ma fille a disparu avec une psychopathe, mais il faut que l'on essaye de garder notre calme pour analyser la situation, dit-il.

— Il a raison Sawyer, me dit Alix.

Je m'assois sur la chaise qui s'offre à moi, ils ont raison, il faut que je garde mon calme. Le truc, c'est que j'ai peur, je suis terrorisé.

Et si on ne la retrouvait jamais ?

— Avec mon équipe, on a interrogé tous les témoins et un homme nous a dit qu'il y avait une femme qui prétendait être un médecin, l'a emmené à l'hôpital. On a appelé tous les hôpitaux du coin, mais aucun n'a une patiente sous le nom de Liv O'brien.

— Qu'est-ce qu'on peut faire ? demandais-je.

Max se gratte la nuque, je le sens aussi anxieux que nous tous. Je suppose qu'il doit avoir aussi peur que nous, Liv n'est pas de sa famille mais c'est tout comme, je peux voir à quel point il tient à elle également. Je sais ce qu'il se dit, et s'il était trop tard ? Et si nous perdons la trace de Sarah.

— J'aimerais que tu contactes Sarah, dit-il.

Je fronce les sourcils.

— Pourquoi moi ?

— Parce qu'elle est amoureuse de toi, c'est toi qu'elle veut.

Soudain, un flash me revient en mémoire et je nous revois discuter cette nuit-là.

Tu le regretteras, m'avait-elle dit.

— Je vais le faire, leur dis-je.

— Alors prépare-toi, j'ai un plan, dit Max.

On se regarde tous en fronçant les sourcils et il continue :

— Elle te veut ? Alors elle t'aura.

How It End Tome 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant