Chapitre 29

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LIV

Je m'assois sur le banc du parc avec deux cafés à la main.

Je suis sorti de l'hôpital il y a une semaine maintenant, je me sens beaucoup mieux. Le médecin m'a dit de ne pas trop forcer sur ma main pour le moment, mais à part ça, je vais bien. Je regarde l'heure sur ma montre et soupire. Je déteste les gens en retard. Je dépose un café sur la place à côté de moi pour attraper mon téléphone dans ma poche. Je n'ai aucun message de sa part, est-ce qu'il va vraiment venir ? Et s'il avait changé d'avis entre-temps ?

— Je suis en retard, désolé.

Je sursaute et fait tomber quelques goutes de café sur ma cuisse.

— Tu m'as fait peur, lui dis-je.

Victor attrape le café que j'ai posé sur le banc quelques minutes plus tôt. Il s'assoit et en boit une gorgée. Je le regarde, encore une fois ça me fait une drôle de sensation de l'avoir à côté de moi.

— J'ai entendu parler de ce qu'il t'était arrivé, je suis désolé de ne pas être venu te voir. J'étais beaucoup occupé par le travail.

— Ce n'est pas grave, je ne t'en veux pas.

Il se racle la gorge, un petit froid s'installe entre nous avant qu'il ne reprenne la parole :

— Merci, de t'être battu pour elle jusqu'au bout.

— Si c'était à refaire, je le referais, lui dis-je.

Je bois à mon tour une gorgée de mon chocolat chaud.

— Si je t'ai appelé, c'est parce que je voulais te parler de quelque chose.

Il se tourne vers moi en fronçant les sourcils.

— Tu vas me prendre pour une folle mais quand j'étais dans le coma je l'ai vu, j'ai parlé à Claire. Je sais que ça peut paraître fou, mais je suis sûre d'avoir été avec elle pendant un court instant.

— Je te crois, dit-il.

Victor est la première personne à qui je confie ce que j'ai vécu, je voulais que ce moment dans le champ de tulipe reste entre elle et moi. Je ne voulais pas entendre les gens me dire que ce n'était qu'un rêve, que ce n'était que le fruit de mon imagination. Si je le dis à Victor, c'est parce que comme moi, il a besoin des paroles de Claire pour trouver la paix.

— On était dans un champ de tulipe, elle est apparue et on a discuté. Elle m'a dit, de te dire qu'elle t'aime Victor.

Des frissons se forment sur mes bras quand je repense à ce qu'il s'est passé.

— Je l'aime aussi, de tout mon cœur.

Je sens mon cœur grossir, j'ai envie de pleuré. Leur amour ressemble dangereusement à une histoire d'amour tragique dans mes livres.

Triste, déchirant, poignardant.

Je me sens triste, ils ne méritaient pas ça.

Personne ne mérite de vivre ça.

— Je veux que tu vives et je suis certaine que c'est également ce que Claire souhaite. Je l'ai vu Victor, elle était en paix.

Il me sourit et je peux voir des larmes lui monter aux yeux.

— Merci Liv, je crois que j'avais besoin d'entendre ces mots pour avancer de nouveau.

— Je ne te souhaite que ça.

Il se lève du banc et je fais de même.

— Est-ce que... je peux te prendre dans mes bras une dernière fois ? me demande-t-il.

— Bien sûr.

En le serrant dans mes bras, je sais que ce sera le dernier car il ne reviendra plus. Pour se reconstruire il partira loin d'ici et ne reviendra plus jamais. A ce moment, je me rends compte que nous ne nous croiserons plus jamais et c'est peut-être mieux comme ça.

— Au revoir, Liv.

— Au revoir, Victor.

Un papillon blanc passe au dessus de nos têtes, je regarde le ciel en souriant.

Merci.

***

Je dépose mon bouquet de fleurs sur la tombe de Claire, je ferme les yeux et prie pour qu'elle m'entende. Je nous imagine dans le champ de tulipe, je la vois arroser les fleurs tout en m'écoutant parler. Je souris en ayant cette pensé, je sais qu'elle m'entend de là où elle est.

Je veux lui dire que tout va bien, qu'elle n'a pas à s'inquiéter pour nous et qu'elle peut rester en paix. Je regarde sa tombe, elle est là, mais en même temps non. Son souvenir chante dans les bruits des arbres et son visage reste gravé dans nos mémoires.

Je m'accroupis légèrement et regarde sa photo, sa mère a choisit celle qu'elle aurait aimé. On la voit souriante et ses yeux pétillent de lumière.

— Salut, j'espère que tu vas bien.

Je prends une inspiration avant de commencer, je ne pensais pas que ça allait être aussi dur de lui parler toute seule.

— Je suis allé voir Victor, je lui ai dit que tu l'aimais et il a été très heureux de l'entendre. Il m'a dit qu'il t'aime lui aussi, de tout son cœur.

J'essuie mes larmes d'un revers de main.

— Ne t'inquiète pas pour lui Claire, il va s'en sortir, continue d'être apaiser dans le champ.

Je sais que je m'étais dit que rien n'était de ma faute, mais ça fait un mal de chien.

J'ai...Si mal à ce moment.

— Je suis désolé, je m'étais promis de ne pas pleurer mais il faut croire que c'est plus fort que moi.

J'entends quelqu'un s'approcher, je me mets debout et essuie mes larmes. Je tombe nez à nez avec Sawyer, il me lance un mince sourire avant de me prendre la main.

— Merci d'avoir protégé Liv, je t'en serais éternellement reconnaissant, dit Sawyer en se tournant vers la tombe de Claire.

Je lui avais raconté la raison de sa mort. Sawyer me serre fortement contre lui, il m'a dit qu'il viendra l'a remercié de n'avoir rien dit après tout ce qu'il s'était passé.

— Repose en paix Claire, lui dis-je.

Sawyer pose son bras autour de mes épaules et nous sortons du cimetière ensemble.

Adieu Claire, merci pour tout.

Je ne t'oublierais jamais, tu resteras à jamais gravé dans mon cœur et dans ma mémoire.

How It End Tome 2Where stories live. Discover now