3. Toujours plus de colère

55 10 37
                                    

Jimin

Danser, répéter, faire des erreurs, recommencer, s'améliorer, voilà à quoi ressemblaient mes journées au sein de cette compagnie. Je travaillais dur toute la journée puis rentrais exténué chez moi. La plupart du temps, je retrouvais Minhyun chez moi car il finissait sa journée de travail plus tôt que moi, en tant que professeur d'histoire au collège. Je rentrais à dix-huit heures trente tandis que lui était sorti du travail pas plus tard que dix-sept heures quinze. Et, coup de bol pour nous, le collège se trouvait à moins de dix minutes de mon appartement. Donc il pouvait facilement venir.
Encore aujourd'hui, je m'apprêtais à vivre une de ces journées type, où j'allais danser toute la journée et trouver mon amant affalé sur le canapé à regarder la télé, à corriger des copies ou à écrire ses cours. Mais je craignais qu'il soit d'humeur massacrante ce soir comme ça l'a été ce weekend. Depuis qu'il a trouvé la carte de visite du psychologue Jeon vendredi, Minhyun n'arrêtait pas de s'agacer pour des broutilles. Résultat, j'étais tendu et stressé tout le weekend. J'ai tenté de le rassurer, de lui faire comprendre que jamais je n'irais voir cet homme et que je ne le tromperais jamais mais que nenni, il m'a mis en garde sans relâche, m'interdisant de fricoter avec lui, de lui rendre visite... J'ai aussi essayé de lui prouver ma fidélité et ça a pu le calmer quelque peu... Dimanche fut moins rude que samedi mais j'ai quand même eu droit à des avertissements. Quel weekend reposant, haha...
Lorsque mon petit réveil bleu sonna, je l'éteignis dans les secondes qui suivirent, contrairement à mon habitude. Pourquoi ? Parce que le sommeil m'a quitté à cinq heures du matin au lieu de six heures trente-cinq. J'étais épuisé, je me sentais si fatigué alors que ma journée n'avait pas encore commencé. La journée promettait d'être longue...
La frustration s'empara de mon esprit et je gémis tout en m'asseyant et en me frottant le visage bouffi par le sommeil et la fatigue. Je devais me bouger sinon j'arriverais en retard à la compagnie. Et, comme par hasard, la compagnie de danse était à vingt-cinq minutes en bus de mon appart. Je ne devais pas rater le bus non plus.
Je quittai mon lit, sortis de ma chambre en baillant et saluai Moka, le chat de Minhyun. Il le ramenait très souvent ici car Moka m'aimait beaucoup, apparemment. Il vint se frotter à mes jambes, ronronnant, puis s'éloigna dans le salon sous mes yeux. Je me rendis aux toilettes pour faire mes besoins matinaux. Je constatai qu'il ne me restait plus qu'un rouleau de papier toilette.

— Faudra que je fasse les courses..., dis-je d'une voix lasse.

Je soupirai. Tout un tas de questions s'imposèrent. Quand allais-je faire mes courses ? De quoi d'autre avais-je besoin ? Devais-je faire les courses pour deux ? Toutes ces questions me prirent la tête. Ce n'était pas que je haïssais me trimbaler un caddie pendant plus d'une heure dans un supermarché mais aller faire les courses le soir après le boulot ne m'enchantait point.
Je remis mon boxer ainsi que mon pantalon de pyjama appartenant à Minhyun, tirai la chasse et sortis des toilettes. J'ouvris les volets et les fenêtres pour renouveler l'air puis allai me préparer un petit déjeuner rapide. Je découvris avec joie qu'il faisait bon, ce matin. Le soleil était au rendez-vous. En attendant que l'eau boue dans la casserole, je partis m'habiller. Comme toujours, je mis un tee-shirt uni et un jogging. Lorsque je revins dans la cuisine, l'eau commençait tout juste à bouillir. Parfait. Je versai un peu d'eau dans une tasse et choisis dans ma boîte à thé du thé vert. J'ouvris le sachet et le glissai dans la tasse fumante. Rien de mieux que le thé vert pour me redonner un peu d'énergie. Je croquai dans une barre de céréales pour me remettre d'aplomb en tenant ma tasse chaude contre mon ventre. Il y avait belle lurette que mon petit déjeuner n'était pas aussi calme. Et je devais admettre que c'était davantage reposant que n'importe quel petit déjeuner en présence de Minhyun. Mon petit ami avait tendance à... râler dès le matin, haut et fort. Mais cela faisait partie de sa personnalité, que me prenait-il de penser ça... Je me donnai une petite claque et me promis mentalement de ne plus critiquer ni me plaindre de mon petit ami. Je bus mon thé à petites gorgées et finis ma barre de céréales. Je mis ma tasse dans l'évier en espérant que Minhyun aurait fait la vaisselle une fois que je serais rentré ce soir. Je mis mes baskets, attrapai mon sac de sport, mon portable puis quittai mon appartement après avoir fermé les fenêtres, m'être brossé les dents et peigné les cheveux.
En pressant le pas, j'allumai mon téléphone pour envoyer des messages à mon petit copain. Je découvris sans surprise des messages de sa part.

The Happiest Man - JikookKde žijí příběhy. Začni objevovat