Chapitre 5

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— Mais qu'est-ce que tu fais là?
— Et toi? Et avec lui?
— Je suivais un atelier.
— Quel genre?
— Un atelier.
— De séduction par exemple?

Je rougis, lui pouffe de rire. Je le plante et marche vers le métro. Sa voiture s'arrête à ma hauteur. Je l'ignore, il affiche un sourire énervant. Il me demande de monter, je refuse et continue la route. Il arrête la voiture, descend vers moi et me jette sur son épaule.

— Pose-moi !
— Non.
— Je ne rigole pas!
— Moi non plus, Lilly.

Il me jette sur le siège de la voiture et active la sécurité des portes. J'essaye de sortir, mais en vain. Je croise les mains et boude, il pouffe de rire. Je le regarde avec colère. On stationne la voiture, les portes se déverrouillent et je rejoins les ascenseurs sans l'attendre. Mais il entre avant que les portes ne se referment. Je le regarde avec curiosité, comment a-t-il fait pour arriver aussi vite?

J'ouvre le frigo, je réchauffe à manger, le sandwich n'a fait que calmer ma faim, je dresse la table pour deux. Je pose les plats sur la table. Il entre dans la cuisine et regarde la table dressée.

— J'ai déjà mangé.
— Bien.

Je baisse la tête et me sert à manger. Mais il  s'installe en face de moi, il se sert à manger, je souris fugacement. On mange en silence, on peut entendre le bruit des couverts claquer sur les assiettes.

— Un dessert ?
— Non merci. J'ai du travail.

Il se lève et m'aide à débarrasser, puis il se dirige vers le salon. Je le rejoins avec une tasse de thé et un morceau de gâteau au Chocolat. Il travaille sur son ordinateur dans le canapé, je m'installe à côté de lui. Il me suit du regard, je me saisis d'un plaid et allume la télé, une comédie romantique.
Je l'entends rire, je pose mes yeux sur lui.

— Un problème?
— Non rien continue.

J'enfourche un morceau du gâteau au chocolat et j'émets un râle de plaisir, je sens son regard, je me tourne vers lui, ses yeux sont de nouveau dorés. Il éteint son ordinateur et regagne la chambre.

Je finis mon film et je rejoins la chambre, il est dans la douche, j'attends qu'il en sorte pour me préparer à aller au lit. La porte finit par s'ouvrir, je me précipite, en le frôlant, il est gelé. Il s'est lavé à l'eau froide. Je me douche, enfile mon pyjama, il est sur son téléphone, il pianote. Une ambiance pesante règne, je ne me sens pas à ma place.

Je lui tourne le dos, je tente de m'endormir, mais je ressens un tel malaise que le sommeil ne m'emporte pas. Je me redresse, il me fixe avec curiosité. Je prends mon oreiller, je sors de la chambre et rejoins le canapé. Je m'installe, je me sens mieux. Je ferme les yeux, j'ouvre les yeux, sa tête est collée à la mienne, je crie.

— Non mais ça ne va pas!
— Qu'est-ce que tu fais?
— Je dors, enfin je tente dormir.

Il me saisit par la taille, je me débats. Mais il ne me laisse pas faire, il m'entraîne dans la chambre et me pose sur le lit.

— Et mon oreiller?
— On va partager le mien.
— Quoi?
— Oui, comme un couple marié.
— Sauf qu'on ne l'est pas vraiment.

Il souffle fort, il perd patience. Je m'allonge docilement, ne comprenant rien à son changement de comportement. Il s'allonge à mes côtés. Nos respirations sont fortes, on n'ose pas bouger, les yeux tournés vers le plafond. Je me tourne pour lui faire face, il tourne sa tête vers moi, ses yeux bleus sont de nouveau dorés.

— Pourquoi tes yeux changent de couleurs?
Il rit.

— Une particularité.
— Je n'avais jamais vu ça.
— Dors.

Je me tourne et tente de dormir en essayant d'occulter ce moment gênant. Au bout de quelques minutes, sa respiration est régulière, il s'est endormi. Dans la nuit, je me réveille morte de chaleur, j'enlève ma couverture et pose mon pied au-dessus de sa taille. Son corps est brûlant, il est fiévreux. Je lui touche le front, il ouvre les yeux en me retenant la main. Ses réflexes sont hors normes.

— Ne me touche pas!
— Je, je suis désolée. Tu as de la fièvre.
— Je ne suis pas malade. Une autre particularité.
— D'accord.

Mon pied est toujours au-dessus de sa taille, je la retire, mais il retient ma jambe et la repose au niveau de sa taille. Je n'y comprends rien. Il refuse que je le touche, mais souhaite garder ma jambe au niveau de son corps. Il se rendort, je reste confuse.

INDECISEOù les histoires vivent. Découvrez maintenant