INDECISE

Chapitre 49

— Le petit couple maudit.

On le regarde avec incompréhension.

— Vous vous êtes quand même retrouvée?
D'un temps las.

Adam resserre la jointure de ses mains, il se contient. Zion s'avance vers un trône en pierre et s'y assoit en nous dévisageant.

— Comment as-tu fait pour falsifier la vérité?

L'oracle explose dans un rire théâtral.

— Je suis un oracle, je peux dire qu'il fera beau alors que le temps sera affreux et on me croira sur l'honneur.
— Sale enfoiré !
— Contiens-toi jeune homme, ce n'est pas très aimable d'insulter un divin.
— Je vais te refaire le portait.

Il s'avance à sa vitesse vampirique et le saisit par le cou, j'assiste à la scène impuissante, comme vidée de mon essence. Mon cœur bat à tout rompre, je tremble. Adam suspend en l'air Zion et le projette contre des piliers qui s'effondrent par le choc.

— Ma chère femme s'amuse avec son amant?

Nos yeux se posent sur Cole, son regard est rempli de rage. Il s'avance d'une démarche féline jusqu'à Zion. Il le relève et le dépoussière. Il se tourne vers moi, ses yeux changent de couleur.

— Sale garce! J'étais prêt à tout te donner! Tu as choisi ce putain de vampire!
— C'est lui que j'aime!
— Non!
En criant.

— Il te manipule avec ses capacités! Je suis ton vrai lié!
— Non, c'est lui.
— La ferme.

Je sursaute, Adam se place devant moi, Cole ricane à la vue de son geste. Il court vers nous, Adam me pousse contre le mur, en m'évitant leurs confrontations. Les deux finissent au sol, je crie, en tentant d'arrêter ce massacre. Les deux se tapent dessus, ils finissent sur les murs du temple. Adam lui donne un coup, il atterrit sur Zion. Il est sonné. Adam me saisit par la main et nous dirige vers la sortie. En sortant du temps, une vingtaine de loups sont devant le temps, menaçant, prêts à nous déchiqueter.

— Attrapez-les!

Des loups nous saisissent et nous séparent, je crie de toutes mes forces et me débat avec acharnement, mes mains chauffent, les loups me relâchent . Mais d'autres me saisissent et m'entraînent loin d'Adam. Adam lui contre-attaque, mais ils sont bien trop nombreux. Ils prennent le dessus. Je perds connaissance par la violence de la scène, ma tête cogne au sol.

Je suis réveillée par le bruit d'une horloge, mes yeux s'ouvrent sur une pièce peu éclairée. Je ne reconnais pas cet endroit. J'essaye de me redresser, mais mes pieds et mes mains sont entravés. Je tire sur les chaînes, mais elles sont scellées au lit. Je ressens de nouveau cette douleur au cœur, elle me coupe la respiration, je me recroqueville, la douleur est plus forte que les autres fois. La porte s'ouvre sur une silhouette, Cole.

— Qu'est-ce que tu as fait Cole?
— J'ai repris mes droits.
— Non! Non!
— Tu finiras par accepter le lien.
— C'est lui que j'aime.
— Il doit être mort au moment où nous parlons.
— Tu mens.
Mes larmes coulent.

— Tu mens, c'est un cauchemar.

Je crie de douleur, ma respiration s'entrecoupe, je me débats de toutes mes forces. Cole est tapi dans un coin sombre de la pièce , il m'observe, perdre la tête.

— Que c'est mignon ta dévotion.
— Non, il est vivant et il viendra me chercher.

Cole explose de rire et sort de sa place, il s'assit sur le lit et caresse mes cheveux, je me décale. Je refuse qu'il pose ses sales mains sur moi. Il se redresse et quitte la chambre. Je me désagrège, je suis meurtrie, la douleur compresse ma poitrine, je suis sur le point de m'évanouir. Je ferme mes yeux dans l'espoir de le retrouver dans mon sommeil. Aucune sensation de picotement n'envahit mon corps. Ma faculté semble comme endormie.

Mes yeux s'ouvrent, il fait jour, je suis encore dans cette pièce en captivité . On me pose le repas, je détourne mon regard. Je ne peux rien avaler. Ma souffrance est trop grande, le visage d' Adam tourne en boucle dans ma tête. Notre première rencontre, notre premier baiser. J'éclate en sanglots, ma peine est dévastatrice, je perds le fil de mes idées. Ses yeux verts m'apparaissent dès que je ferme les yeux.

En fin de journée, on me détache et on me laisse entre ses quatre murs à ressasser mon histoire avec Adam. Je l'ai définitivement perdu, il lui a ôté la vie, son corps est froid dans ce temple, abandonné . Je me recroqueville sur moi-même et émets un râle de douleur.