The 30th ~ Billie Eilish ~

Chapitre 25

Billie

Ivy est avec son père dans le jardin depuis déjà plusieurs minutes. Elle m'a laissée seule dans sa chambre sans même déballer son sac de voyage.

J'ai profité d'être seule pour aller prendre une douche et me changer. Et comme il fait extrêmement beau, malgré que l'on soit en pleine hiver, je peux me permettre de mettre un jeans et un simple top en haut.

Je réunis mes cheveux à l'arrière grâce à une pince et me sourit dans le miroir. Être ici en pleine campagne, sans le stress du boulot me fait le plus grand bien. Je déballe mes quelques affaires et les range dans la commode avant de sortir de la chambre.

Ivy m'a fait une rapide visite de la maison tout à l'heure, mais cela ne m'empêche pas de réfléchir à chacun de mes pas. Je finis par arriver dans les pièces à vivre. Dans la cuisine, il y a la mère d'Ivy qui déballe des courses.

Je décides d'aller l'aider, comme son mari et sa fille préfère rigoler en buvant des sodas dehors. Cette image est belle à voir quand même, je n'ai jamais entendu Ivy rigoler autant. Ce doux son résonne dans cette campagne vide comme seule bruit .

- Vous avez besoin d'aide Emily ? demandais-je en souriant.

La femme se tourne vers moi et me détaille longuement avant de répondre :

- Avec plaisir, Billie.

Je prends donc un des deux sacs et commence à ranger les aliments dans les différents tiroirs.

Emily parait très jeune, même si elle ne l'est plus trop selon Ivy. Elle à le même âge que ma mère, il me semble. Elle est brune, et je suppose que c'était également la couleur des cheveux de Ivy juste avant.

- Ou se range cela ? questionnais-je la mère de famille en montrant un paquet de légume.

- L'étagère en haut.

J'acquiesce et me dirige vers la fameuse étagère. Mais de loin, elle me semblait bien plus basse que cela. Je suis bien trop petite pour ranger le paquet.

Alors que j'essaye de me mettre le plus possible sur la pointe des pieds pour ne pas tomber, Ivy arrive dans la pièce.

- Tu es trop petite, Billie, me taquine-t-elle.

- Tais toi, lançais-je avec un sourire en coin.

La mère de mon amie se tourne vers nous et rigole en me voyant bredouille avec les légumes dans les mains. Elle range le paquet en trente secondes, étant bien plus grande que moi. L'autre abrutie n'arrête pas de rigoler, se moquant de moi.

- Arrête de rigoler, tu es plus petite que moi, dis-je en croisant mes bras sur ma poitrine.

- Je le suis pour l'instant car je suis en fauteuil, me dit-elle. Mais je te dépasse d'une quinzaine de centimètres, sinon.

Je soupire et lance un regard à Emily pour savoir si elle ne ment pas. Mais la brune sourit légèrement avant de m'expliquer :

- Elle fait 1m75.

C'est à ce moment la que j'abandonne tous mes arguments. Il faut croire que je resterais la plus petite toute ma vie.

- Quand elle était petite, Ivy n'a jamais dépassé les 1m20. Et à ces seize ans, elle a pris une trentaine de centimètres en deux mois. C'était impressionnant.

Je rigole en imaginant Ivy plus jeune et toute petite. J'aurai aimé voir cela. Quand je me tourne vers mon amie, elle cache son visage dans ses mains en rougissant.

- Tu n'étais pas obligée de dire cela, maman, souffle-t-elle.

Sa mère rigole et nous finissons de ranger les courses dans un calme agréable. Je suis un peu déstabilisée malgré tout, car Ivy me fixe sans bouger d'un poil.

Une fois les sacs de courses vides, mon amie me dit enfin :

- Tu viens avec moi dehors, Billie ? Et après on ira sa balader dans les champs, hein maman ? demande la fille aux cheveux bleus.

J'accepte en souriant. Cela est plutôt marrant de voir Ivy s'adresser ainsi avec ses parents, comme si elle était encore une enfant.

Je vais donc dehors avec Ivy, où son père est en train de remplir des verres de Dr. Pepper. Je souris en voyant ma boisson préféré.

Alors que nous arrivons presque à la petite table de jardin, Ivy s'arrête. Je fronce les sourcils et m'assure que tout va bien. Elle finit par me dire tout bas :

- Les hauts comme cela te vont bien. Je veux dire, ça change de tes gros t-shirt.

- Merci, souriais-je.

...

Finalement, les parents d'Ivy nous ont lâché pendant notre ballade. Je pousse le fauteuil d'Ivy dans les allées dégagée des champs. Nous profitons du soleil et discutons de tout et de rien.

- Et donc tu viens souvent ici ? demandais-je à mon amie.

- À chaque vacances.

Cela m'étonne, à vrai dire. C'est vrai que pour moi, ce genre d'endroit est idéal. Je peux être en pleine air sans me faire reconnaitre tous les vingt mètres, car il n'y a personne ici.

Mais je sais que pour une tonne de personne, le paradis n'est pas ici. Il ne fait pas toujours beau, les villes les plus proches sont à une dizaine de kilomètres, c'est la nature...

- Mes parents et moi n'avons pas beaucoup d'argent, explique Ivy. Cette maison était à mes grands-parents, et mon père en a hérité. Alors pour partir nous aussi en vacances, comme les autres familles, nous venons ici.

- Pourtant, tu sembles avoir visité beaucoup de pays, déclarais-je. Je l'ai vu sur ton post instagram.

- Oui, mais c'était grâce au travail de Kate. À chaque déplacement dans un autre pays, elle avait toujours une place d'avion gratuite. Elle m'a toujours emmenée, dit-elle d'une faible voix.

Me sentant débile d'aborder ce sujet car il est douloureux pour Ivy, je ne dis plus rien. Venir ici devrait lui permettre de se changer les idées, pas de ressasser ses souvenirs avec son ex petite amie.

Pendant les prochaines minutes, aucune de nous deux ne parlent. Je vois cependant, Ivy jouer nerveusement avec ses mains. Alors pour essayer de détendre l'atmosphère, je demande :

- Pourquoi se teindre les cheveux en bleus ?

Mais je ne reçois aucune réponse. Premièrement, je me dis que c'est simplement car il n'y a aucune raison particulière à cela. Ses cheveux sont simplement la première chose que j'ai aimé chez elle.

Mais son manque de réponse n'est pas car elle n'en a aucune idée. C'est simplement car elle tentait de contrôler ses larmes. D'une voix fébrile, elle me répond :

- Il se fait tard. Si on accelère pas le pas, le soleil va se coucher et on va finir par se perdre.

Je ne dis rien de plus. Décidément, je ferais mieux de la fermer parfois. Mais malgré tout, Ivy a raison. Nous assistons à un magnifique couché de soleil, même si cela signifie que nous serons bientôt dans le noir au milieu de la campagne.

- Tu veux bien me prendre en photo ? demandais-je timidement. Le coucher de soleil est bien trop beau, cela ira sur mon Instagram.

Ivy acquiesce, et prend une cinquantaine de photo. L'atmosphère se détend, ce qui me rassure. Déjà une journée du week-end qui est passé et je n'ai pas arrêté de gâcher tous nos moments.

- Je sais que je te l'ai déjà dit, soupire mon amie. Mais tu es vraiment belle.

=====

Votre Noël s'est bien passé ?
Des pronostics pour la suite ? Des remarques sur l'histoire ?

L.M.