Ivy
Je soupire bruyamment en regardant ma chambre vide. Elle semble sans vie désormais. Je dois partir dans vingt minutes grand maximum, car mon taxi ne va pas m'attendre pendant des heures.
Personne ne peut venir me chercher. Je trouvais cela triste au début, de sortir d'ici sans que personne ne m'attende dehors. Mais finalement, c'est sûrement mieux comme cela.
- Tu vas me manquer !
Un bras s'enroule doucement autour de ma taille et je reconnais facilement Abby. Elle vient déposer un bisous sur ma joue et forçant doucement sur son seul bras encore existant pour me serrer encore plus fort.
- Toi aussi, tu sais.
Je me tourne pour me mettre face a elle et pour l'éteindre normalement. C'est ma première amie depuis longtemps que je me fais sans Kate. Et comme je n'en ai plus vraiment, depuis que nous avons rompus, elle a une place importante dans ma vie.
Finneas est comme mon meilleur ami, et il est là pour moi, même si cela est compliqué. Et Abby, elle, elle m'épaule depuis des semaines malgré mon caractère de merde.
Puis-je vraiment considérer Billie comme une amie, elle aussi ?
Non. Bien sûr que non.
- Tu m'appelles, hein ? me demande mon amie.
- Évidemment.
Je me décolle de Abby, et Angela apparait tout juste. Elle lance un regard noir à mon amie, qui décidement n'a pas l'air d'avoir le droit d'être ici encore une fois.
Mon amie se fait toute petite, ce qui me fait pouffer légèrement. Elle me fait vraiment rire, mais à ce rythme là Angela ne va plus jamais lui faire comprendre.
- C'est bon, je vais aller voir le kiné, soupire Abby en s'adressant à Angela après de longues secondes de regards combatifs. Tu as intérêt à m'appeler tous les jours, hein !
J'arque un sourcils, car cela est beaucoup malgré tout. Je sais que si Abby décroche, le temps qu'elle me raconte tous ses potins j'en ai pour minimum deux heures. Alors subir cela tous les jours, même si je l'adore, non merci.
- Disons plutôt un jours sur deux, proposais-je.
Mon amie semble réfléchir, ce qui fait soupirer mon assistante. Car évidemment, la plupart de nos retards chez les médecins spécialistes nous les justifions en disant que c'est à cause de nos assistants qui ont eu besoin de nous, ou qui nous on interpellé. Angela doit en avoir marre de se faire engueuler tous les jours a cause des retard constant de Abby.
- Ouais.... Ça ira !
Elle vient de nouveau me prendre dans ses bras, cette fois-ci plus doucement. Je ressens dans ses gestes la peine qu'elle éprouve de me voir partir. Moi aussi, je suis un peu triste, je l'avoue.
- Je t'aime fort, pétasse.
Je rigole et elle part en courant en direction du bâtiment de kiné. Quand je me tourne pour faire face a Angela, elle soupire « enfin». Et elle aussi, elle saute presque sur moi pour me prendre dans ses bras.
Contrairement à ce que je pourrais penser, ce sont les au revoir avec Angela qui sont le plus compliqué. Mon assistante est à deux doigt de fondre en larmes, et j'ai peur de me retrouver dans le même état qu'elle.
Cette femme m'a vu tous les jours, dans le pire moment de ma vie. Elle m'a aidé à prendre mes douches, à retrouver le sourire et surtout à trouver la force d'entamer la rééducation.
- Tu vas me manquer, Angela, dis-je sincèrement. Promis, je passerai te dire bonjour quand j'irai voir Abby.
Mon assistante me fait une dernière étreinte et me dépose un baiser sur la joue. Avant de partir, elle me lance :
- Je suis très fière de toi, Ivy.
Elle me fait un signe de main et continu sa tournée habituelle du matin. Elle a du travail, elle. Des gens l'attendent, que ce soit sa famille ou même les patients.
Mais moi, qui m'attend dehors ?
Je soupire et une des dames de l'accueil vient me chercher pour m'aider à porter mes bagages jusqu'à la sortie de l'hôpital. Une fois qu'elle est partie, j'attends que mon taxi arrive.
Je soupire un grand coup. L'air frais me cogne contre le visage mais je m'en fiche. J'espère juste que le taxi ne sera pas trop en retard, mais au moins cela me laisse le temps de réfléchir où je veux aller. Car il est hors de question que je me rende chez mes parents.
- Ivy !
Je relève la tête, mes bras sont déjà pris de frissons en entendant la voix de Finneas. Je suis à la fois étonnée et stressée de le voir ici.
C'est donc lui, qui viens me chercher ?
- Finneas ?
Il parcourt les derniers mètres en courant avant de me prendre dans ses bras. J'échappe mes béquilles, mais mon ami me sert assez fort contre lui pour ne pas que je perdre l'équilibre. Le voir ici me fait un peu perdre mes moyens, et j'ai toujours peur que mes jambes lâchent d'une seconde à l'autre. Même si normalement, ma mobilité est presque rétablie.
- Je t'ai promis quelque chose, non ? me dit-il en souriant. Elle dort dans la voiture car le trajet a été long.
- Elle le sait au moins, qu'elle vient me voir ? Tu n'a pas fais cela dans son dos.
Mon ami ne répond pas et commence à se diriger vers sa voiture. Je suis d'abord tentée de ne pas le suivre, ne lui faisant plus du tout confiance pour le coup. Mais quand je remarque qu'il a pris mes bagages, je n'ai pas d'autre choix que de faire ce qu'il souhaite.
- Installe toi et ne fais pas de bruit, chuchote-t-il en s'installant dans sa voiture. Elle n'a presque pas dormi de la nuit.
Je suis étonnée de voir Claudia assise sur le siège passager, attendant sagement notre arrivée. La brune m'offre un énorme sourire et dans le silence, je m'assois à l'arrière à côté de Billie.
Elle dort paisiblement, sa tête reposant sur la vitre teinté de la voiture. Elle porte un bonnet noir, et j'imagine que ses cheveux sont réunis en chignon là-dessous. Un haut qui colle au corps noir et un jogging de la même couleur complète sa tenue. Elle est vraiment belle, bordel.
Mais en la regardant si paisible, je ne peux m'empêcher d'être toujours énervée contre elle.
Elle m'a abandonnée.
J'allais attaché ma ceinture, mais Billie se réveille en sursaut. Elle crie je ne sais quoi, ce qui me fait presque sauter du siège.
Nos yeux se croisent, et il m'en faut peux pour sentir les larmes monter. Ses yeux sont aussi vides que les miens, et je sais pertinemment que je ne suis pas la seule à souffrir.
Putain Billie, dans quelle merde nous nous sommes embarquées ?

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The 30th ~ Billie Eilish ~
Fanfiction30 novembre : C'était une journée totalement normal. Il ne pleuvait pas, il n'y avait pas de vent. Quelques rayons du soleil pouvaient même apparaitre par moment. Ivy finit sa journée à la fac plus tard. Elle n'a pas vu l'heure passer, étudiant à...