Chapitre 55

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Ivy

- Juste deux semaines de rééducation supplémentaire, annonçais-je à Billie quand elle pointe le bout de son nez.

Billie m'offre un grand sourire et vient déposer un bisous sur mon front. Elle s'assoit à côté de moi sur mon lit d'hôpital et me regarde toujours en gardant son magnifique sourire.

- Et bien j'imagine que je vais continuer de voir cette chambre tous les jours pendant encore deux longues semaines.

Cette fois-ci, c'est moi qui sourit débillement. Si Billie et moi ne sommes pas encore officiellement ensemble, nous agissons comme un vrai couple. Et sa dernière phrase me prouve que je vais bien voir son magnifique visage les prochains jours.

- Tu restes longtemps aujourd'hui ? demandais-je après un long silence.

- J'ai un rendez-vous à quatorze heures mais sinon je reste ici.

Billie vient me faire un câlin, ce qui me fait plaisir. Je me sens un peu triste à l'idée de passer deux nouvelles semaines ici. J'ai réellement cru pendant un instant que j'allais pouvoir reprendre ma vie. Mais me voilà de nouveau bloquée dans un hôpital.

Nous passons l'heure qui suit dans un silence reposant. Ma tête est posée sur l'épaule de Billie, et je manque de peu de m'endormir par moment. Je suis soulagée de ressentir ce sentiment de soulagement à ces côtés.

Alors que Billie commençait à s'agiter, signe qu'il faut vite trouver une occupation à faire avant qu'elle ne pète un câble, Angela arrive :

- Alors, une revenante !

Je pouffe légèrement. Mon assistante semble plutôt heureuse de me voir de nouveau ici, et je suis contente de la voir également.

- Elle vous aime plus que moi j'ai l'impression, se plaint Billie alors que je lui ébourrife les cheveux.

Angela vient me déposer une pile de serviette pour mes prochains jours ici, et me tend une feuille. Je reconnais facilement la feuille de renseignement que l'on m'a déjà fait remplir à ma première admission.

- Pour numéro d'urgence, je peux mettre celui de mes parents ? demandais-je à Angela.

- Non ! crie Billie. Mets plutôt le mien, ce sera plus simple.

Je n'aime même pas le temps de donner mon avis que Billie m'ôte me stylo de main pour écrire son propre numéro. Et après son geste, elle vient délicatement embrasser ma joue.

- Et bien tout est bon pour moi, déclare la brune. Ton planning de rééducation sera distribué ce soir à l'heure du dîner.

- Parfait. Merci, Angela.

Mon assistante m'offre un dernier sourire et me laisse seule avec Billie. Directement, elle vient me serrer encore plus fort dans ses bras ce qui me fait légèrement rire.

- Quand tu auras finit avec cet hôpital, commence-t-elle, je te ferais une proposition.

...


- Oh bordel ça fait mal !

Le kiné me laisse enfin m'asseoir sur une chaise, alors que j'attrape ma serviette pour essuyer la sueur sur mon front.

- Tout va bien ? rigole légèrement l'homme en grattant sa barbe.

- Depuis quand tu me fais courrir sur un tapis de course ?

- Depuis... Depuis aujourd'hui, tiens.

Il m'offre un grand sourire alors que je lance ma tête en arrière. Ce matin rien que marcher dans les couloirs sans béquilles me faisait mal alors courir deux kilomètres...

Au moins, cela va me faire progresser rapidement. Si je fais encore une séance ainsi, je pense que je peux même m'inscrire à un marathon. Ou aux jeux olympiques, pourquoi pas.

Des coups se font entendre sur la porte. Je demande, d'un regard anxieux, au kiné de ne surtout pas ouvrir. Je refuse que qui que ce soit me voit dans cet état. Je dois paraitre minable à respirer si bruyamment, en tenu de sport qui ne m'appartient même pas car j'ai piqué un short et un t-shirt à Billie, et avec mes cheveux qui collent sur mon front. Et mon odeur, ouais, ne parlons même pas de mon odeur.

- Et si cela est important ? me demande-t-il en voyant mes gestes pour qu'il n'ouvre pas.

- Il n'y a jamais plus important que moi, pouffais-je.

Il rigole légèrement, puis reprend plus sérieusement :

- Venez m'empêcher d'ouvrir, alors.

Son regard malicieux me montre qu'il est sérieux. Il approche dangereusement sa main de la poignée alors que je me mets rapidement debout. Je cours cinq mètres pour l'empêcher d'atteindre son but. Mais je ne vais pas assez vite.

Quand j'arrive à son niveau, juste devant la porte, elle s'ouvre déjà. Je me baisse et pose mes mains sur mes genoux pour reprendre mon souffle.

- Vous venez de lui faire courir un marathon ?

Je reconnais directement la voix de Billie. Je soupire bruyamment, car elle est clairement la dernière personne que je veux qui me voit dans cet état.

- C'est pire qu'un marathon ! m'exclamais-je dramatiquement.

Et comme je ne veux pas lui laisser le temps de voir mon piteux état sur mon visage, dont mes rougeurs et ma sueur, je fonce la prendre dans mes bras et cacher ma tête dans son cou.

Billie a seulement le temps de rigoler et d'entourer ses bras autour de mes hanches. Je souris également quand elle me demande comment s'est passé la séance, mais mon kiné répond à ma place en disant que je fais de gros progrès.

Heureusement, je suis en train de mourir.

- Ce n'est pas que je n'aime pas te faire de câlin, commence Billie, mais tu ne sens pas la rose.

Cette fois-ci, je ne suis plus rouge à cause de mes essoufflements, mais à cause de la honte. Je recule directement de Billie et part chercher ma serviette pour essuyer encore la sueur.

J'entends Billie pouffer et me fixer, alors que je lui tourne le dos pour ne pas qu'elle puisse encore se moquer de moi. Mais mon geste ne fait qu'accentuer ses rires.

- Arrête de te moquer !

- Mais je ne me moques pas, rigole-t-elle en venant tout de même m'étreindre par l'arrière.

Elle dépose un léger baiser sur ma joue et fait une remarque sur ma tenue, qui fait rire le kiné :

- Alors comme ça on me pique mes affaires ?

Je lève les yeux au ciel, et après des dernièrs mots de la part de mon kiné, je sors avec Billie. Et je suis étonnée de voir qu'elle ne m'emmène pas dans ma chambre.

The 30th   ~ Billie Eilish ~ Where stories live. Discover now