Chapitre 4

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I want money and all your power, all your glory,
Hallelujah, I wanna take you for all that you got

Money, Power Glory, Lana Del Rey.


La salle est encore vide, seul le professeur est déjà présent. Simone tente de cacher son bleu tant bien que mal.

« Mets pas ta main devant, tu vas attirer plus l'attention qu'autre chose. »

Elle soupire.

« Maintenant il est jaune et vert avec des points violets. C'est immonde. »

« Mais non, et puis ça arrive à tout le monde d'avoir des bleus. » lui dis-je en me plaçant à côté d'elle.

« Jeanne a raison, personne ne le verra. »

« Tu parles, le vert c'est horrible. les garçons commencent à arriver tous ensemble. En plus vous êtes tous en bleu marine. Je vais me mettre un peu de profil. »

Elle se déplace entre nous deux de manière à se cacher, mais au même moment, Annick arrive, attirant les regards de tous. Des sifflements résonnent de certains garçons à qui elle lance des regards noirs en arrivant.

« Pas besoin de me mettre de profil en fait. »

Je la regarde.

« Dit pas ça. On s'en fou. »

Elle a à peine le temps de réagir que le professeur commence les présentations et l'appel. Il fait démarrer l'échauffement rapidement. Echauffement durant lequel je ne fais que courir en parlant avec les filles. Contre toute attente, je discute même avec Annick qui reste tout de même plutôt réservée. Et quand l'échauffement se finit, nous nous réunissons à quatre derrière un banc en attendant les consignes.

« Bien, on va faire un match. Je veux deux équipes sur le terrain et une équipe sur le banc. »

Il tend des balles de handball aux garçons et nous restons là à attendre des consignes. Voyant qu'il nous oublis, Annick lève la main.

« Monsieur ? »

Il se tourne vers nous, paraît nous remarquer pour la première fois et soupire.

« Ah oui...Les filles. »

Il réfléchit un instant en survolant la salle alors que les garçons forment leurs équipes. Essayant de suivre le regard du prof de sport, je tombe sur Descamps, main dans les poches en train d'arriver, accompagné par son fidèle chien qui le suit partout. Un sourire sur les lèvres, il nous remarque avant de s'asseoir.

« Vous monterez à la corde, là. Et n'oubliez pas de tenir la corde de la monteuse, je ne veux pas emmener quelqu'un à l'hôpital. »

Les filles se dirigent vers les cordes alors qu'il se désintéresse de nous. Je leur cours après et les rejoins rapidement auprès de cette corde que nous regardons d'en bas. Je lance un regard aux garçons qui ont la chance de pouvoir jouer au handball.

« Eux ils jouent au handball et nous on a ça ? »

Je soupire. Après un chifoumi, c'est finalement moi qui monte la première. J'agrippe la corde, encouragez par mes copines, je lève la main pour monter. La corde rêche me ripe à plusieurs reprises les mains, mais je ferme les yeux là-dessus et continue de monter à la force de mes bras pour atteindre le haut de la corde. Quand enfin, après tout ça, je touche la petite cloche qui m'indique la fin de ce supplice, je baisse les yeux vers le bas où Michèle et Simone lâche la corde pour m'applaudir. Annick elle, continue de la tenir mais sourit légèrement. De tout en haut, je survole la salle de sport, j'aperçois le copain de Felbec se prendre un ballon de plein fouet dans le visage. Je me retiens de rire et finis par descendre.

Pretty When You CryOù les histoires vivent. Découvrez maintenant