Pretty When You Cry

Chapitre 36

Ne vous déplaise
En dansant la javanaise
Nous nous aimions
Le temps d'une chanson

La Javanaise, Juliette Greco.

Emmenée par la foule, je me retrouve rapidement poussée dehors. Des hurlements, des sifflements, des rires, raisonne dans toute la cour. Martin m'attrape pour me porter sur son dos alors que certains jettent leurs cours en l'air.

« L'année est finie ! »

Applebaum cri sans s'arrêter et je rigole en attrapant Simone.

Parce que notre année vient de se finir.

Que Juin est finit.

Que nous avons eu les résultats de nos examens.

Que c'est les vacances.

Et ça, ça fait tourner la tête de tout le monde. Les gens s'empressent de sortir d'ici. J'attrape la main de Simone pour courir en dehors de cet endroit qui nous accueilli pendant un an. Et même si Michèle n'est pas là aujourd'hui, je sais qu'elle pense à cet endroit, pensant à nous par la même occasion.

Une fois dehors, Pichon se tourne vers nous.

« On se retrouve vers dix-huit heures ? »

Il acquiesce et j'attrape Simone, Marianne et les filles.

« Venez chez moi dans quinze minutes, avec des vêtements. On va faire des essayages. »

Cette annonce ravie toutes mes copines, et je m'empresse de rentrer chez moi pour pouvoir préparer leur arrivée.

                         * 

Je rigole en attrapant mon verre d'alcool qu'on vient de me servir. J'ai arrêté de compter les heures qui défilent, parce que, entre rire, danser, boire et j'en passe, il est compliqué de faire attention à ça. Pichon nous a dévoilé ses talents de danseur dont il ne nous avait jamais parlé. Je récupère Simone qui sort de la cuisine, cigarette à la main.

« Depuis quand est-ce que tu fumes ? »

Elle rigole.

« Je voulais essayer. »

Je lui rends un sourire alors qu'elle part sur la piste de danse. J'entre dans la cuisine pour me servir un verre d'eau, histoire de ne pas finir au sol. Je croise le regard de Jean Pierre qui observe encore la porte, bouteille de vin à la main. Je déglutis et contourne la table pour arriver jusqu'à lui. J'attrape la bouteille d'eau posée sur la table puis lève les yeux vers lui.

« Tu devrais éviter de boire. »

Il baisse les yeux vers moi, remarquant enfin ma présence.

« Elle ne viendra plus ? »

Sa voix fébrile me donne l'impression d'avoir affaire à un enfant. Mon cœur se serre.

« Tu as vraiment été très bête sur ce coup. »

Il soupire et se sert un verre sans prendre en compte ce que je viens de lui dire.

« J'ai même pas été capable de surveiller ma sœur. » peste celui-ci.

Je finis mon verre d'eau, peinée pour lui.

« Elle va bien Jean Pierre, je t'assure. »

Il me regarde intensément en portant son verre à ses lèvres, l'espace d'un instant j'ai l'impression qu'il va ajouter quelque chose, me demander où elle se trouve, mais il sait que je ne dirais rien alors il se contente d'un hochement de tête puis disparait avec sa bouteille. Je me tourne vers un de ses copains qui discute avec une fille.