Pretty When You Cry

Chapitre 32

Could have made me wait this long
Wanting your kiss
But now you're really mine.

You Baby, The Ronettes.

« Ça fait des semaines ! » l'interpelle Simone.

« Tu comptes nous faire la tête encore longtemps ? »

Elle s'arrête et nous regarde un instant.

« Bah je sais pas. elle se tourne vers Simone. T'as attendu combien de temps avant de me dire que tu sortais avec mon frère ? »

Elle nous tourne à nouveau le dos pour rentrer mais Simone s'avance.

« Je voulais te le dire ! »

Elle rigole nerveusement.

« Vous vous êtes bien payé ma tête. »

Je tente de m'interposer.

« Je l'ai appris par hasard Michèle, elle ne m'aurait rien dit si je ne les avais pas croisés ce soir-là. »

« Mais tu as jugé bon de rentrer chez toi et de garder le secret ? »

J'avale ma salive en déglutissant, ce n'est pas exactement ce que j'ai fait. Mais ça, il ne vaut mieux pas en parler. Elle soupire.

« Tu lui as dit pour moi et Alain ? »

« Non, je ne lui ai jamais rien dit. J'ai jamais rien répété de tout ce que tu me confiais. »

Elle se tourne vers moi et je comprends qu'elle me pose la même question, juste avec ses yeux. Je secoue négativement la tête.

« Tu te doutes bien que si Jean Pierre le savait, tu serais au courant. »

Elle nous lance un regard qui se veut désintéresser. Simone s'avance à nouveau vers elle et ajoute d'un ton suppliant.

« Je t'ai pas dit que c'était Jean Pierre, mais tout le reste c'était vrai. Ça me manque qu'on se parle plus. »

J'ajoute quelque chose.

« Ça nous manque vraiment, à toutes les deux. »

Elle hausse les épaules et Marianne arrive avec les filles, elle nous lance un regard désolé alors que la petite rousse s'adresse à Michèle attirant plus son attention que nous même. Elles disparaissent et Marianne les observe un instant avant de se tourner vers nous.

« Je vais essayer de la raisonner. »

« Merci Marianne, mais je crois qu'on ne peut plus rien faire. »

Simone se tait.

« On peut toujours essayer. »

Elle s'empresse de rejoindre les autres et disparait à son tour, comme une brise de vent. Joseph et sa troupe arrivent au même moment pour entrer, en me voyant il s'arrête et s'approche de moi. Je lève les yeux vers lui. Il est au courant qu'il y a de l'eau dans le gaz en ce moment, mais j'essaye de me taire un peu. Il se penche vers moi alors que ses amis le taquinent.

« Je viens toujours chez toi cet après-midi ? »

Depuis début Mai je lui ai proposé de venir le mercredi après midi pour préparer le bachot. En vérité, ce n'est pas spécialement les cours qui l'intéressent mais plutôt squatter à la maison pour éviter de devoir avoir affaire à son père. Mais il a toujours eu certaines facilités en cours même s'il fait l'idiot en classe alors je n'ai aucun doute sur le fait qu'il réussira notre examen de fin d'année. Alors en général les mercredi après-midi se transforme juste en après-midi avec lui.