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7 Janvier : Sens


Vue

La première image qu'il avait eu de lui était celle d'un homme en robe blanche irisée de l'or de son portail. Son visage doux et altier à la fois était illuminé de ce halo qu'il avait cru pendant une seconde être celle d'un dieu. Ho, il s'était vite remis mais pendant une seconde... Cette prestance, cette aura, cette présence et cette douceur l'avait remué jusque tout au fond des tripes. Et pas uniquement parce qu'il venait de lui voler sa chasse.

Son sourire... Ce sourire tellement roux et compréhensif quand il s'était penché sur le démon terrifié. C'était ce sourire qui avait vaincu le Chasseur avait même qu'ils ne croisent le fer. C'était ce sourire qui l'avait mis en colère parce qu'il lui avait succombé à la seconde où il l'avait vu.

Ouïe

Sa voix était comme son sourire, d'une troublante douceur. C'était comme une caresse pour l'âme. Douce, persuasive, tendre, avec un fond d'amusement permanent qui semblait contenir tout l'amusement d'une vie de jeux et de plaisir. Une voix comme le Chasseur n'en avait jamais entendu, pas même à la cour. Là-bas, les voix étaient toujours chargées d'une trouble menace. Mais cet homme ? Il voulait l'entendre lui parler à lui. Il n'avait pas à parler à ce démon. Il n'avait pas à lui montrer d'attention. Non, non, le Chasseur voulait être le seul à profiter de ce miel à ses oreilles. Même lorsqu'il le provoquait, même lorsqu'il se moquait de lui, sa voix le charmait et lui faisait courir des petits frissons dans le dos. Il en voulait plus. Il voulait que ce combat s'éternise et qu'il continue à le provoquer. Le Chasseur aimait ce ton ouvertement moqueur et chaleureux. C'est un profond sentiment d'abandon qui lui serra le ventre lorsqu'il se retrouva seul sur son bout de toit. Il voulait l'entendre encore.

Odorat

Le thé était bon mais l'odeur doucereuse qui était celle d'un alcool de qualité était plus prenante que celle des fruits dans sa tasse.

Son nouvel ami lui souriait avec douceur, perdu à moitié dans des souvenirs doux-amer.

L'odeur suave augmenta soudain au point que le Chasseur se sentit rosir lorsqu'il croisa le regard de l'autre cultivateur.

Ha... Ce n'était pas l'odeur de l'alcool finalement. La chaleur qui montait dans les membres du Chasseur n'était pas dut davantage à l'alcool qu'il n'avait même pas gouté.
non, c'était cette odeur. Une odeur de musc, de sucre et de caramel. Une odeur épicée qui lui donnait chaud.

Le Chasseur inspira lourdement ce qui allait devenir une drogue pour lui à ce rythme. Si suave, si délicate, si douce... Il avait envie d'aller nicher son nez dans le cou de l'autre maitre juste pour se repaitre sans fin de cette odeur addictive. Ho bien sûr, c'était l'odeur d'un renard démon sans doute. Mais quelle importance ? Elle était si douce, si sucrée. Il en voulait encore.

Toucher

La peau sous ses doigts était comme le reste de l'autre Cultivateur : douce.
Affreusement douce et délicate.

Chaude et fraiche tout à la fois sans que le Chasseur ne comprenne comment c'était possible.

Il n'avait pas prévu une seconde de laisser ses mains partir à l'aventure sur le torse confortable de son nouvel ami mais était incapable de s'en empêcher. Il sentait le sourire amusé de l'autre maitre sans qu'il ne cherche à le repousser.

Il y avait quelque chose d'affreusement réconfortant à caresser cette peau délicate. Comme si le nordiste était un doudou grandeur nature contre lequel le Chasseur pouvait se serrer et profiter pour assouvir ce besoin qui lui avait été interdit depuis si longtemps.

Sa peau était si douce... Jamais il ne pourrait se lasser de la caresser. Et si elle frémissait parfois sous ses caresses, il en venait à espérer qu'un jour les mains de son ami de poseraient elles aussi sur lui.

Goût

Le baiser était aussi inattendu qu'agréable. C'était QingMing qui avait fait le premier pas. Evidement.

Jamais Boya n'aurait eu le courage, ou l'outrecuidance, de prendre ainsi les lèvres de son ami comme le demi-démon venait de le faire.

Boya avait fermé les yeux. Ses oreilles bourdonnaient du sang qui rugissait dans ses veines. L'odeur de QingMing l'enivrait totalement et ses mains sur son torse s'accrochaient à lui comme s'il avait peur de le perdre. Ou de se perdre.

Le baiser qu'ils échangeaient, le premier baiser de Boya, avait un gout.... Un gout qu'il ne savait décrire. Lui qui n'avait jamais su écrire de poésie se prenait à s'abandonner à de lourdes envolées lyriques dans l'espoir de pouvoir mettre des mots sur le gout de ce baiser.

Capiteux, suave, délicat, tendre ou parfait... Rien ne pouvait décrire le gout des lèvres de QingMing sur les siennes.

Lorsque son ami le lâcha enfin, il eut un pauvre gémissement.
Cette fois, c'est lui qui repris ses lèvres avec un rien de brutalité. Il voulait encore sentir ce gout de perfection sur sa langue.



WriYeWhere stories live. Discover now