Chapitre 7 Cyndi

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Quand j'ouvre un œil, je suis éblouie par une lumière blanche, éclairant l'endroit où je me trouve. Au plafond, deux carrés de lumières m'illuminent. Je suis allongée dans un lit, une perfusion est accrochée à côté de moi. Je suis le chemin que fait le tuyau, ce dernier disparaissant sous le drap. Je soulève la couverture et vois que j'ai une aiguille plantée dans le bras. Je suis à l'hôpital. Bon sang, je ne suis pas morte, je suis simplement à l'hôpital. Mais alors ? Les policiers ont dû être prévenus ! Et les journalistes aussi ! Donc les meurtriers également ? Je me relève comme une balle, regardant sur ma gauche vers la porte close, puis je fais lentement le tour de la pièce, commençant à étudier mes possibilités de fuites. Il y a une fenêtre fixe au bout de mon lit, dont le carreau est dépoli sur sa moitié, je ne peux donc pas voir à l'extérieur, juste le ciel. En continuant de parcourir la pièce, je vois sur le mur de droite, une petite armoire à deux portes puis, je sursaute lorsque mes yeux tombent sur un des hommes qui était présent dans la forêt. Il faisait partie des deux gars arrivant dans mon dos. Il est assis tranquillement dans un fauteuil qui est posé dans l'angle du mur, à quelques pas de moi. Il tapote sur son téléphone portable tout en me regardant. Il est brun, portant une barbe de deux jours, ses yeux sont marrons, une cicatrice lui barre la joue gauche. Je dirais qu'il doit avoir dans les trente ans et au vu de sa stature, il doit mesurer un mètre quatre-vingt-cinq, quatre-vingt-dix. Il est large d'épaule et ses bras sont recouverts de tatouages. Il en a un en forme de fil de fer barbelé qui lui entoure le biceps. Un autre sur l'avant-bras, qui représente le guidon d'une moto avec en second plan, un squelette relevé de son siège, brandissant son majeur de la main gauche, l'autre main levant le poing. Au-dessus du squelette, en arc de cercle, le mot Follower Devil's.

L'homme est vêtu d'un jeans élimé aux genoux, un Cut en cuir à même la peau. Une chaine en argent entoure son cou, un pendentif représentant une tête de mort en son centre. Il porte également des bagues aux doigts avec des tatouages sur chacun d'eux, formant le mot Dead. Je le dévisage comme lui me dévisage depuis qu'il ne tapote plus sur son téléphone.

— Vous avez prévenu la police ? dis-je en panique.

Il me fait non de la tête.

— Mais l'hôpital, l'a peut-être fait ?

Il me fait non de la tête.

— Punaise, ce n'est pas vrai ! Vous ne savez pas parler ? Vous êtes comme votre ami qui ne sait pas aligner plus de deux mots !

Je vois qu'il sourit et qu'il regarde vers la porte. Ce que je fais également. Euh... Flute.

— Qui moi ?

— Ouais ben... avouez que je n'ai pas complètement tort.

— Ça va ?

— Où suis-je ?

— En sécurité.

— Dans un hôpital ? On fait mieux comme sécurité !

— Ce n'est pas un hôpital.

— Ah ? Je suis à la morgue alors ?

— Pas plus.

— Bon, j'en ai marre ! Si vous ne savez pas dire plus que deux mots, je préfère m'en aller d'ici.

— Pour aller où ?

Là, je n'ai pas la réponse.

— C'est bien ce qu'il me semblait.

On frappe à la porte et un homme en blouse blanche, entre.

— Bonjour jeune fille, je vois que vous êtes réveillée.

— Bonjour... docteur ?

— Oui, je suis bien Docteur, rit il. Docteur Anderson, plus précisément.

— Oh mais alors, vous allez pouvoir me dire exactement où je me trouve ? Je ne suis pas dans un hôpital, ni dans une morgue, d'après ce que je viens de comprendre, alors où suis-je ?

Le Docteur regarde le motard. Ce dernier lui fait un signe de tête, lui indiquant qu'il peut parler. Du moins, c'est ce que je ressens.

— Vous êtes dans un petit hôpital particulier, une clinique privée si vous préférez.

— Une clinique privée ? Mais où ?

— Au quartier général des Follower Devil's, dont voici le président Yanis Moore, ici présent.

— Un club de motards ! C'est bien ma veine, qu'est-ce que vous me réservez encore pour la suite ? dis je en regardant le plafond, m'adressant à dieu. Un sacrifice humain dont je serais la principale pièce maitresse ?

— Je vois que vous avez de l'humour, me dit le docteur.

— Croyez-moi, ce n'est pas vraiment le message que j'essaie de faire passer.

Les deux motards se regardent, le fameux Yanis faisant un signe de tête à celui qui est assis dans le fauteuil. Ce dernier se lève et quitte la chambre.

— Bon, si nous regardions votre plaie dorsale ? me dit le doc. Je ne sais pas comment vous vous êtes fait cela, mais vous ne vous êtes pas loupée. Le plan dorsal avait complètement lâché. J'ai dû utiliser du fil de pêche pour rassembler les deux morceaux.

— Hein ?

— Je plaisante, je veux dire que j'ai fait des points de sutures avec du fil un peu épais car la déchirure était longue, profonde et infectée. Comment diable avez-vous fait ?

— Vous voulez vraiment le savoir ? dis je en ne quittant pas des yeux le motard.

— Oui mais si cela vous ennuie, ne me dites rien.

— Cela ne m'ennuie nullement, demandez à votre cher président, tout cela est de son fait.

Le doc se retourne vers Yanis.

— Est-ce vrai ?

— Je ne sais absolument pas de quoi elle parle. Je l'ai juste remise à sa place. Pas de quoi lui faire un trou dans le dos.

— Vous oubliez la valse que vous m'avez fait danser sur ma table de salon. Le verre s'est brisé venant m'empaler.

— Je n'en savais rien.

— Normal, vous êtes reparti comme vous êtes entré, comme un abruti !

Je vois qu'il serre la mâchoire sous l'injure. Le doc préfère couper court en changeant de sujet.

— J'ai vu que votre œil et votre arcade avaient aussi pris un mauvais coup.

— Il faut croire que chez les motards, mettre des pains dans la tronche des filles est monnaie courante. Le meurtrier de mon voisin, il n'a pas fait exception à la règle.

Je vois que le visage de mon hôte vient de changer, ses pupilles alors vertes, viennent de passer orage.

— C'était des motards ?

— Oui, pourquoi ? Vous pensiez que c'était qui ?

— Est-ce que tu as vu leur visage ?

— Non, ils avaient enfilé des cagoules. Je serais incapable de vous dire lequel a mis le coup de crosse derrière la tête de la jeune femme.

— Quoi ? Tu as vu ce qu'ils lui ont fait !

Je baisse la tête sur mes mains. Je revois la scène comme si elle se déroulait sous mes yeux. Je sens une goutte tomber sur mon doigt et m'aperçois que mes larmes se sont mises à couler. Je relève la tête vers lui, les yeux brouillés.

— Oui... j'aurais tellement voulu pouvoir les arrêter. Mais... j'étais seule contre six.

— Six ?

— Six.

— Peux-tu m'en dire plus, me fait il en s'approchant du bout de mon lit.

— Je vais vous laisser, je regarderais vos pansements plus tard.

Je regarde le toubib quitter la chambre et me retrouve face à un homme dont le regard n'est plus que noirceur. 

Follower Devil'sOù les histoires vivent. Découvrez maintenant