Chapitre 12 - Balance émotionnelle

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Ni une ni deux, je ne laisse pas le temps à Arlecchino de me répondre suite à ma phrase mystique, que j'ouvre avec fracas la double porte de la boutique d'un couturier qui s'appelle Desmond Walter, ce qui semble avoir pris au dépourvu Arlecchino par mon action non-raffinée.

- « Salutations, Monsieur Desmond Walter ! C'est moi, votre cliente préférée ! Cela fait longtemps que nous n'avons pas travaillé ensemble ! », je clame haut et fort.

- « Oh, non... Va te faire voir, Milena Varesquiel. Je refuse de travailler à nouveau avec toi et ta stupide excentricité ! », me rétorque-t-il violemment.

- « Allons, allons, mon cher Walter, de l'eau a coulé sous les ponts depuis. Être aussi rancunier auprès de votre meilleure cliente n'est pas bon pour vos affaires », je chantonne, l'ignorant royalement, en entrant.

- « Oh je t'assure que mes affaires n'ont jamais aussi bien tournées depuis que tu m'as lâché la grappe ! », il poursuit, énervé.

- « Ah bon ? Pourtant je ne vois personne. Ah, je sais, vous n'avez aucun client qui reste fidèle parce que personne ne supporte votre caractère exécrable ! », je poursuis, haut et fort fièrement, avec une pointe de condescendance.

- « Non, c'est juste que je refuse d'avoir des clients stupides ! », clame-t-il en croisant ses bras tant bien que mal avec sa canne.

- « Allons, entre excentriques nous ne pouvons que nous entendre, mon cher Walter. », je souris, mains sur mes hanches mais il lève sa canne jusqu'à moi, menaçant.

- « Je t'ai pourtant dit que je ne voulais plus travailler avec toi, Milena. Donc, tu vas prendre sagement ta petite amie avec toi et vous allez partir », dit-il tandis que des gouttes de sueur dégoulinent légèrement de mon visage.

- « Soyez raisonnable, mon cher Walter. Je vous rappelle que ce n'était qu'un malheureux petit incident, pourquoi vous m'en voulez encore depuis deux ans ? »

- « Un malheureux petit incident ?! Milena, je te rappelle que tu as retouché une manche de l'une de mes plus belles créations en mettant un ruban sur l'une des manches qui a été déchiré quand tu es tombée dans les escaliers ! », il s'énerve violemment.

- « Oh, vraiment, je vous rappelle que je vous avais demandé expressément de venir recoudre la robe mais vous étiez en déplacement, j'avais une réception importante et je ne voulais pas porter une autre tenue. Il fallait bien que je trouve une solution ! »

- « Tu as osé mettre un ruban, Milena ! Un. Foutu. Ruban ! Comment une telle idée a pu germer dans ta cervelle de moineau ? Ma précieuse confection ! Ma plus jolie ! Bafouée par un ruban à la manche ! Qu'elle honte ! Dégagez ! », s'égosille-t-il.

- « Ce que vous êtes incorrigible, Walter ! Pour vous gracier, j'ai même accepté de payer trois fois le prix de la robe ! Passez à autre chose, maintenant ! », je gronde, remontée.

- « Hors de question ! Et pourquoi tu viens me voir seulement là, après deux ans ? Tu m'aurais payé trois fois le prix ET tu m'aurais supplié à genoux chaque jour pendant une semaine alors j'aurai peut-être songé à te pardonner ! Mais tu n'es même pas revenue me voir ! Pauvre sotte ! »

- « Oh, Walter, la vieillesse vous fait perdre la mémoire, ma parole. Je tiens à vous rappeler que vous avez attrapé la grippe, vous êtes donc resté alité pendant dix jours », je claque, agacée, en croisant les bras.

- « Mmh... Maintenant que tu le dis... », il semble réfléchir. « Ah, bref, reviens me voir avec du thé et les gâteaux de ma pâtisserie préférée, et peut-être que j'accepterai de t'écouter, toi et ton amie », dit-il, plus calme.

À mon Valet bien-aimé (Arlecchino x OC)Where stories live. Discover now