★ Chapitre 8 ★

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"Pour un regard et un sourire."

J'attend mon sort. Littéralement, j'attends tel une torture ce moment où Hailey se rendra compte de ce que j'ai accédée à son téléphone, et que je me suis permise de répondre à ses messages. Même si elle ne s'en rend pas compte, ce n'est qu'une question de temps avant que son mec lui pose des questions sur ces messages. Pourquoi aurai-t'elle répondue à ces messages comme si elle ne connaissait pas l'interprétation de ces foutue chiffres de merde. Et là, je me ferai démasquer.

Je m'imagine déjà, me faire engueuler, ou pire, perdre sa confiance.

De toute façon, même si je voudrai me morfondre sur mon sort, je n'ai pas le temps, ni l'envie. Je crois que ma soif de réussir, de découvrir est beaucoup plus féroce que ma culpabilité à être entrée dans sa vie privée d'une manière comment dire, Illégal ?

En ayant la tête appuyée contre la fenêtre de ma chambre, je me plonge dans la lecture du livre d'Ylass.

Une partie de moi s'obstine à le lire, je ne saurai expliquer pourquoi, mais c'est comme si lire ce livre me permet de garder un peu de sang-froid, comme s' il me transférait un peu de Ylass et de son tempérament glacial qui réussit à contrôler ses émotions.

Je ne compte pas croiser le chemin de Hailey ce soir, je n'ai pas envie de parler avec elle, ou juste de la regarder dans les yeux alors que certaines questions me brûlent les lèvres, et ces questions, elle les trouvera indécentes. C'est sûr.

"Tu m'expliques ces chiffres Hailey ?", comme si je pouvais le lui demander.

Je prends une douche, une douche chaude. Assez chaude pour faire relâcher toute cette pression, et cette inquiétude.

J'enfile des vêtements assez chaud, et je pars. Je pars à un endroit bien précis, un endroit dans lequel j'aimerai éviter un maximum d'y être mais dont je suis obligé de passer.

Le cimetière de ma mère.

Je sors de chez moi, et marche, les mains bien blotties dans mes poches, vers un endroit découpé de la forêt, dans lequel les habitants ont créé un cimetière.

Ce cimetière à pour but de retrouver ses racines aux anciens habitants de Shatwood : la forêt. Une sorte de retour aux racines après la mort.

J'arrive enfin, et j'hésite tout de meme avant d'entrer.

J'arrache une rose, car en effet, dans ce cimetière, il y a des fleurs à disposition, des roses, pour rendre hommage aux personnes disparues. C'est pratique lorsqu'on vient ici un soir, à l'arrache, sans avoir eu le temps d'être passer acheter des fleurs, comme moi.

Les fleuristes de la ville ne doivent pas vraiment se faire beaucoup d'argent me disais-je, un petit sourire aux lèvres en m'avancant devant la tombe de ma mère.

Sa tombe, toujours aussi fade, aussi neuve. A chaque fois que je me rends ici, (les rares fois) j'ai l'impression que sa mort est encore toute fraîche, comme si c'était hier que l'on a enterré ma mère.

Je me rappelle encore de son visage pâle lorsque je l'ai vu une dernière fois dans son cercueil avant qu'il ne se referme à tout jamais. Ce jour-là, aucunes larmes n'a coulé de mon visage, je pense que j'ai tellement pleurer lorsque je l'ai vu morte, suspendue, devant moi, que je n'avais plus aucune réserve d'eau pour pleurer le jour de ses funérailles.

Les invités me dévisageaient, comme si j'étais un monstre à ne pas pleurer la mort de ma mère.
Les gens ne savent sûrement pas qu'on peut faire un deuil différemment que de pleurer continuellement, constamment.

Ma mère, c'était ma mère, mais comme je l'ai déjà dit plusieurs fois, elle n'était pas la meilleure des mères.

Le souvenir est encore net dans ma tête, de ses coups lorsqu'elle était en crise, même pas à cause de l'alcool. Souvent des raisons futiles la mettent dans un état de colère, par exemple : mes cheveux. C'est un sujet très fâcheux avec ma mère.

Hunt The TroubleWhere stories live. Discover now