★ Chapitre 25 ★

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"Je ne rate jamais mes coups."

Ylass

Plus jamais. Je répète toujours la même chose et bordel il faut que je m'écoute plus souvent.

En réalité, je ressens une haine profonde envers moi-même, pour avoir amené Yenna dans cet endroit qui m'est si précieux.

Qu'est-ce qu'il m'est passé par ma putain de tete pour lui avoir fait découvert cette partie de moi.

Certes, je voulais la sauver de l'autre salope qui squatte chez elle, sauf que cela ne présentait en rien une raison pour la prendre là bas.

Je devais improviser, et la seule chose qui m'est venu en tête c'était ça. Mon improvisation se jouait beaucoup avec son visage anéanti par le manque de sommeil et l'emprisonnement de ses sombres cauchemars qu'elle affichait. Sa peau était encore plus blanche que d'habitude, et ses yeux me criaient de l'aide. Et après tout ça, elle me déteste. Je n'assimile pas vraiment pourquoi, mais c'est sûrement mieux ainsi.

Je sais juste une chose.

C'est qu'elle ne pourra jamais nier l'effet que je fais sur son corps.

Et celui qu'elle fait sur le mien.

Bref, là n'est pas la question bien que cette tension me consume, il est possible que cela n'est peut être rien et ça passera avec le temps. Enfin, c'est ce que j'espère et que j'imagine de plus probable. Cela serait contradictoire d'avoir cette sorte de tension, et en parallèle savoir qu'elle me hait. A mon avis, c'est qu'une question de temps pour que tout ça ne soit qu'un oubli et que cela s'estompe.

De toute façon, y'a rien a faire, ce qui est fait est fait, et maintenant, cela me servira de leçon à l'avenir.

C'est drôle, "à l'avenir", comme si j'allais l'emmener à nouveau là bas.

Mon oeil ouais,

Ou celui de Neven.

Je souris idiotement à cette pensée et je la chasse, Elle, de mon esprit.

Depuis que je suis petit, la peinture joue sur moi comme une échappatoire, une drogue, en dépit que j'en ai déjà une qui me fait fumer comme un pompier. Se souvenir de moi qui m'en allais acheter des pinceaux de basse qualité avec le peu d'argent, me revient. Je m'amusais à gribouiller quelques dessins merdiques sur des papiers trouvés un peu partout éparpillés, chez moi.

Ce que je n'oublierai pas d'aussitôt, c'est le regard de ma mère qui pète les plombs parce que je peignais sur ses paperasses importantes. Ses yeux vides transperçaient mon âme de petit garçon, je les revois en boucle, comme si cette nostalgie était vivante.

Cet espace qui m'appartient désormais, là où je peins lorsque l'envie me vient, est presque inimaginable pour l'enfant que j'étais autrefois.

J'aurai jamais cru avoir cet endroit pour ma passion, un jour.

Je n'aurai jamais cru une tonne de choses à vrai dire.

Notamment la personne que je suis devenue.

Je me réfugie dans la peinture, et cet entrepôt est potentiellement beaucoup plus important à mes yeux que cet appart paumé dans lequel je loge actuellement. Je suis rassuré à l'idée de savoir que c'est temporaire, parce que je ne pourrai probablement pas rester une éternité dans cette ville merdique. Moi qui suis habitué aux quartiers de Chicago avec de grands bâtiments collés les uns contre les autres, et tout ce monde, me change totalement de cette ville, là où la seule chose que je peux croiser après vingt trois heures sont des chats errants.

Hunt The TroubleWhere stories live. Discover now