~50~

7 2 0
                                    

Harvey

Lorsque Joe m'a trouvé derrière ces flammes et qu'il m'a sauvé, j'ai cru que c'était le plus beau moment de ma vie. Quand il est venu discuter avec moi, j'ai à nouveau eu cette sensation et il m'a fait oublier toute la culpabilité qui se trouve au fond de moi. Lorsqu'il m'a dit qu'il comptait suivre les indications que lui donnaient les portes je n'aurais pas dû accepter de le suivre mais comment aurais-je pu lui refuser quoique que soit alors que j'ai l'impression que je lui dois l'univers? Et j'ai encore une fois prise la mauvaise décision en le suivant.

Alors que je me sentais bien de trouver ma liberté lorsque je l'ai ouvrir la porte sous mes yeux, mon cauchemar qui commençait à devenir un rêve a rapidement retrouvé sa vraie nature. Au début je n'ai pas compris. Lorsque je l'ai entendu pousser cet halètement brusque, j'ai cru qu'il s'était frappé l'un de ses orteils ou quelque chose du genre. La dure réalité a commencé à s'écrire sous mes yeux lorsque j'ai vu le corps de mon petit ami tomber sur le sol comme un vulgaire sac que l'on jetterait.

Mon cœur a raté un bond et la panique s'est mis à courir dans tout mon corps. Je n'ai pas perdu une seconde et je suis foncé sur lui. Dans la foulée, je l'ai tourné et la vision que j'ai eu m'a fait poussé un cri. Un troue béant se dresse sur son torse au niveau de son cœur. Cette constatation que je viens de faire il y a à peine trois secondes me fait ouvrir mes yeux aussi grand que deux ballons de basket.

- Joe, je l'interpelle sur un ton paniqué avec l'espoir qu'il va me demander de ne pas me faire du souci car il va bien.

Pourtant son visage reste figé dans une expression de douleur. Peureux de ce qu'il peut bien lui arriver, je dépose ma main sur sa poitrine immobile et je souffle lorsque je ressens son cœur battre. Il bat très, très rapidement même. Je n'ai jamais vu le mien battre à une telle vitesse. Cela n'empêche pas le stress de m'envahir. Le sang qui sort de sa plaie me rappelle qu'il n'est pas du tout tiré d'affaire.

Je me mets donc à le secouer fortement. Je lui donne quelques gifles de temps à autre mais rien n'y fait ; il continue à jouer au beau au bois dormant. Je le secoue donc plus fort en l'appelant par son prénom. Il ne réagit toujours pas. Je gratte alors la plante de ses pieds puis l'intérieur de son nez et même ses oreilles. Rien n'y fait, il reste immobile.

- Putain, Joe, réveilles toi! Je lui crie dessus alors qu'une pellicule de sueur sur mon front laisse paraître l'état de panique dans laquelle je suis.

Je secoue encore son visage. A mon plus grand malheur, je constate que sa peau est froide. Cette constatation déverse encore plus de panique en moi mais j'essaye de me contenir. Sa peau n'est pas assez froide pour être comme ceux des morts qu'on décrit dans les livres. Cependant ça se voit qu'il ne se porte pas bien pour avoir une si basse température. Donc je n'ai pas à avoir peur qu'il soit mort, pas vrai? Pas vrai?

Partagé entre la peur et la confusion, je décide d'à nouveau poser ma main sur le cœur de mon petit ami.

- Merde!

Remarquant qu'il ne bats plus, là je n'arrive pas à retenir ma panique. Ça devient trop dur, trop difficile, quasiment impossible. J'ouvre son œil gauche et voir qu'il est complètement dénué de vie me frappe comme un coup de massue. Je fais de même avec le droit mais il n'y a aucune différence. Perdant d'un coup tout le bon sens qu'il me reste, je me mets à le secouer dans tous les sens et à pleurer. Mes cris viennent s'ajouter à cette scène macabre.

Entre Les LignesWhere stories live. Discover now