The Research Paper

19. Living for tragedy

♪ A Forest - Skáld 

—   𝑋𝐼𝑋   —

Après qu'Øystein ait quitté la maison, laissant derrière lui ses amis à la fois abasourdi et furieux de part sa réaction puérile, Jørn qui n'avait pas oublié le fait que toutes les affaires de Briana étaient encore devant le porche de ses parents, leur proposa de l'aider à tout déménager.

— Lequel de nous vit le plus près de chez elle, pour qu'on puisse y stocker ses affaires en attendant ? demanda-t-il

— T'es le mieux placé pour le savoir vu que seul toi, Dead et Euro y êtes allés, se moqua gentiment Hellhammer.

Agacé par la réponse de son ami, Faust prit les devants et quitta la maison en indiquant à Jørn de l'accompagner, puis ils prirent la route en direction de chez Briana, laissant ainsi derrière eux Jan et Pelle.

— Comment ça va, mec ? questionna Jan rompant ainsi le silence gênant qui avait pris place dans la pièce. T'as pas trop mal ?

— J'ai connu pire, répondit Pelle en gloussant légèrement.

Jan ferma les yeux en soupirant. Bien sûr qu'il avait connu pire, il s'ouvrait littéralement les bras sur scène à chacun de leur concert et le faisait même parfois en dehors de ces derniers. Jan avait tellement pris l'habitude de le voir faire que c'était presque devenu quelque chose de normal.

— D'accord, c'est cool, ajouta Jan en levant les pouces en l'air. Du coup, ça te dérange pas si je m'en vais, j'ai un rencard ce soir...

— Fais ce que tu veux.

— Cool, merci mec...

Pelle savait pertinemment que Jørn tuerait Jan pour l'avoir laissé seul alors qu'il souffrait le martyr, mais en réalité, tout ce que le jeune homme voulait était d'être au calme. Il avait soif de solitude, de cette sensation de plénitude que procurait le silence le plus total. Pelle était presque impatient que son batteur s'en aille pour qu'il ait enfin la maison pour lui tout seul.

Il s'allongea ensuite le plus confortablement possible sur le canapé, les mains sur son abdomen sentant son ventre se lever et se baisser à chacune de ses respirations, les yeux rivés vers le plafond, pensif. Il jeta ensuite un coup d'œil à ses bras et roula ses manches observant ses précédentes entailles cicatriser petit à petit grâce aux soins que leur avaient apportés Briana.

Mon Dieu ce qu'elle lui manquait.

La façon dont elle soignait ses blessures, sans peur, ni dégoût. La sensation de piqûre liée à l'alcool lorsque celle-ci arrivait en contact avec ses entailles lui donnait presque le vertige, mais la douce voix de Briana lui racontant comment elle avait connu certains groupe de métal qu'ils avaient en commun, l'aidait à détourner son attention de la douleur. Il se surprenait presque à vouloir s'en faire de nouvelles parce qu'il savait qu'elle serait là pour s'occuper de lui.

Pendant ce temps, Øystein se rendit au magasin du coin et acheta un paquet de cigarettes et quelques bières qu'il savoura sur le chemin de retour. Il se sentait coupable de s'être emporté contre Briana le jour de sa disparition, puis la remarque de Jan concernant le fait qu'il pensait plus à la jeune femme qu'au groupe refit surface dans son esprit. Il est vrai que la présence de Briana détournait son attention de Mayhem et du Black Circle, ce qui certes n'était pas une bonne chose, mais il ne pouvait s'empêcher de penser à elle, et dans le fond, il savait pourquoi. Il avait des sentiments pour elle et espérait un jour trouver un équilibre entre son groupe, Helvete et Briana, sans que l'un ne domine l'autre.