Chapitre 6

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"Coucou !

C'est Eléonore, je suis de retour !

Mes parents ont dû te l'annoncer, mais j'ai eu un grave accident, et je me suis réveillée il y a quelques jours de cela du coma. J'ai perdu toute ma mémoire, mais j'espère pouvoir la récupérer, si c'est possible...

Voilà, et j'ai changé de portable, du coup !

J'espère que tout va bien de ton côté.

A bientôt j'espère,

Eléonore."

Après avoir envoyé le même message à chacun des contacts que j'ai trouvé sur la feuille, je m'autorise à enfin souffler.

Même si je me suis moi-même étonnée de réussir à écrire tout un message de mes propres mains, cela m'a quand même fatiguée.

C'est quand même un comble !

Je repose le portable, puis fixe le mur devant moi.

Je m'autorise à me rappeler d'hier, qui a été une journée assez difficile. Je ne m'attendais pas à être accueillie de la sorte, si froidement.

Pour le dîner, même être allée dans le salon pour demander poliment à mes parents vers quelle heure nous mangerons, ceux-ci m'ont regardé avec mépris, comme si j'avais fait une erreur.

Finalement, j'avais mangé seule, dans ma chambre.

Les deux personnes censées veiller sur moi n'étaient d'ailleurs pas une seule fois venu voir comment j'allais.

J'étais à la limite de penser que j'étais un intrus, dans cette maison. Je l'ai même toujours.

Pour me changer les idées, je décide d'envoyer un message à Camille, pour lui demander comme j'étais avant.

Quelques minutes plus tard, une réponse me parvient.

"Coucou Eléonore !"

Par avant, tu veux dire, ce que tu faisais, ce pour quoi tu étais forte et tout ça ?

Bah, je sais pas trop... Ah si !

Déjà, on se connaît depuis un bon bout de temps. On s'est rencontrées quand on était toutes petites à un cours d'équitation. T'étais même hyper forte, si je m'en rappelle bien !

Après, même si moi, j'avais arrêté l'équitation, toi, tu continuais toujours, avec ton talent. On est quand même resté tout le temps ensemble, comme on était très souvent dans la même classe, en primaire, au collège, et aussi au lycée !

Bref, voilà ! Pour l'instant, j'essaie de me souvenir d'autres choses et je te dis si je trouve. N'hésite pas à me poser des questions, je suis là pour ça. ☺️"

En souriant, à la lecture du message, j'essaie de me souvenir des chevaux avec lesquels j'ai dû passer beaucoup de temps. Mais aucune image n'apparaît dans ma tête.

Ma perte de mémoire commence vraiment à me faire peur. 

J'envoie une réponse chargée de remerciements à Camille, puis lui demande ce qu' elle, elle peut bien avoir comme talent. 

Quelques minutes passent avant que les trois petits points signifiant qu'elle écrit se fassent remplacer par un petit message de deux mots.

"Le chant."

✧ ✧ ✧

Me voilà à nouveau en train de manger, seule, dans ma chambre.

En revenant dans le salon pour jeter un coup d'œil, j'avais retrouvé mes parents à table, en train de manger ensemble un plat de lasagnes industrielles. Ceci, toujours s'en m'avoir appelée, ni avertie.

Prenant sur moi pour ne pas que les gouttes tombent, j'avais pris une rapide boîte de pizzas dans le frigo, l'avait réchauffée, puis l'avait emportée avec moi. 

Mes parents avaient l'air d'être plus intéressés par leur propre assiette qu'à moi.

Pendant que je mâche la croûte de l'extrémité d'une part, je croise mes jambes, sans vraiment y penser. Cela devait être une habitude de le faire, avant.

Quand je me rends compte de l'énormité que je viens de faire, je ne peux m'empêcher d'écarquiller les yeux. J'ai bougé ma jambe, sans ressentir une once de douleur !

Le jour précédent ma sortie de l'hôpital, j'avais remarqué que je pouvais bouger mon corps, sans avoir mal. Seules mes jambes me faisaient encore souffrir. 

Un sourire de satisfaction s'affiche sur mon visage. Je fais des progrès. Peut-être que bientôt, je pourrais même marcher librement, sans boiter ni trébucher !

Avant que je ne puisse tenter de bouger une autre partie de mon corps, je ressens une vibration dans la poche arrière de mon jean. Mon portable. 

J'attrape celui-ci (en remarquant encore une fois que mon bras ne me fait absolument pas souffrir !) et regarde la notification que j'ai reçue. 

Une réponse d'une certaine Zoé.

"Salut Eléonore !

Ça fait super longtemps que j'étais sans nouvelles de toi ! On s'inquiétait, avec les autres cousins, et mes frères et sœurs !

Par contre, tes parents n'en ont jamais parlé. Tu sais, ils aiment bien rester dans leur coin, donc on ne les voit pas beaucoup, mais bon, Mamie s'assure toujours d'avoir de leurs nouvelles au moins 1 fois par mois, et nous les transmets ! C'est bizarre qu'ils n'aient rien dit...

Bref, mince, pour ta perte de mémoire ! Tu le vis assez bien ? Ça va ?

Si t'as besoin d'en parler, hésite pas à venir chez nous, on t'accueille à bras ouverts ! La famille sera ravie de te revoir !

A bientôt, Léo !

Zoé." 

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