yo.

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yo.

moi c'est marlo.

elle c'est rebecca.

rebecca, elle est vachement épatante. ses cheveux coupés courts sont décolorés dans un rouge vermeil, ils retombent souplement en jolies boucles sur ses petites épaules de jeune fille, et ses yeux longs comme deux amandes luisent d'une couleur noisette, inquisitrice. ils me parcourent d'un regard dédaigneux, ils me jugent. rebecca, elle sait se faire respecter.

moi, je sais juste me faire faire persécuter. 

attention, je suis pas une victime, ou un petit paumé dans le genre ! j'suis pas comme nathanaël, un petit gars qui se fait marcher dessus mais continue quand même à se frayer un chemin dans la foule, nan. ni comme robin, ce mec qui se mêle de tout n'importe quand, n'importe où et qui a plus de meufs que je fais de flops par jour. et croyez-moi, j'en fais, des bides, face aux autres.

moi, je suis juste marlo. le gars qui veut pas faire de foules, qui se fond dans la masse mais qui arrive quand même à se faire remarquer. je suis pitoyable, en fait. y'a pas grand chose à dire sur moi.

rebecca, je la regarde beaucoup. mais elle ne me rend jamais mes coups d'oeils. rebecca, c'est le genre de fille qui a pas besoin de "se faire belle" pour l'être. elle a beau porter un ensemble sweat-jean tout classique, ainsi qu'une paire de doc martens usées, quand elle rentre dans une pièce, elle l'illumine par son aura magnétique et envoûtante. elle est spéciale, différente.

rebecca, elle traverse les couloirs du lycée avec assurance, sa démarche assurée résonnant comme une déclaration de liberté. elle est comme une énigme que je voudrais déchiffrer, une étoile filante éclairant mon univers sombre et banal.

pendant que je suis là, tapi dans l'ombre de ma propre existence, elle rayonne de sa propre lumière, attirant les regards et les éloges. je suis juste un spectateur de sa vie, un figurant dans le décor de sa grandeur.

pourtant, malgré notre distance sociale, je ne peux m'empêcher de ressentir une connexion, un lien fragile mais palpable qui nous relie. peut-être est-ce sa façon de me regarder parfois, furtivement, comme si elle cherchait quelque chose en moi que même moi-même je n'ai pas encore découvert.

ou peut-être est-ce juste mon imagination qui s'emballe, mon esprit assoiffé de trouver un sens à cette fascination inexplicable pour une fille qui semble vivre dans un monde à part, un monde auquel je n'appartiens pas.

quoi qu'il en soit, je continue à observer, à contempler cette énigme vivante qu'est rebecca, en espérant un jour comprendre le mystère qui l'entoure et peut-être, juste peut-être, faire partie de son univers éclatant, ne serait-ce qu'un instant fugace dans le temps infini.

| 𝐏𝐎𝐄𝐓𝐑𝐘 𝐁𝐎𝐎𝐊 |Où les histoires vivent. Découvrez maintenant