Ugly Contract

Chapitre 1 - Les menaces

HAZEL

Assise sur mon tabouret, je laisse mes doigts courir sur les cordes de mon instrument, et ferme les yeux en entendant la mélodie apaisante résonner dans la pièce.

J'ai toujours aimé en jouer, même si je me suis souvent écorché le bout des doigts à force de m'entraîner, je n'ai jamais cessé d'être émerveillée par le son que produit une harpe.

Comme le chant d'un ange.

Vêtue de ma nuisette en satin, le soleil caresse mes jambes à travers les grandes baies vitrées qui donnent sur un quartier calme de Boston.

Ça ne fait que six mois que j'ai pu emménager seule, bien que j'ai vingt et un ans, mes parents étaient réfractaires à cette idée.

Je suis la fille adoptive du célèbre milliardaire Abel Ryder, ancien capitaine de l'équipe de hockey de Boston. Il dirigeait également la plus grosse entreprise d'armement du pays, avant de donner les clés du royaume à Aegon Velios, le fils de son meilleur ami qu'il a lui-même formé.

Quant à ma mère, Elvira Petrova Ryder, c'est une célèbre profileuse qui a résolu des enquêtes sordides en traquant des criminels ces vingt dernières années.

Mais aujourd'hui, mes parents prennent enfin du temps pour eux. Ils sont partis depuis bientôt deux mois faire un tour du monde en amoureux, et je savoure de ne plus recevoir d'appels intempestifs de ces deux-là.

J'ai enfin un peu de paix.

Mon frère aîné, Soren, fait sa vie avec son groupe de rock, mais j'ai toujours le droit à quelques coups de fil, pour vérifier que je suis vivante et que je ne fais pas de bêtises.

Ce n'est pas le cas.

Je suis plutôt du genre sage et ennuyeuse.

Je continue de jouer de mon instrument en grimaçant quand j'entends une fausse note, pestant mentalement contre mes émotions qui interfèrent dans ma séance.

Comme à son habitude, Lizzie, ma meilleure amie, entre chez moi avec sa clé, ne prenant pas la peine de toquer.

— Salut ma petite musicienne ennuyeuse, quoi de beau ? Sourit-elle en s'installant dans mon canapé.

Je cache la petite douleur que m'inflige sa réflexion, et hausse les épaules en l'observant. Vêtue d'un mini short en jean et d'un débardeur blanc, j'admire la manière dont elle sait mettre son corps en valeurs du haut de ses vingt-deux ans.

Sa peau est claire, et ne porte aucune imperfection sur ses longues jambes. Perchée sur des hauts talons, elle redresse le buste, portant un décolleté qu'elle assume totalement.

Lizzie est une jolie blonde aux yeux bruns, et notre amitié remonte à l'école primaire. Elle a un an de plus que moi, et j'étais sa petite protégée avant que les choses ne changent.

— La routine, répond-je simplement en quittant mon tabouret.

— Mortellement chiante, soupire-t-elle en se relevant pour piocher un gâteau dans le placard.

À une époque, notre relation était différente. Mais j'ai entaché la couleur de son aura sans le vouloir, la rendant plus piquante et parfois méchante dans sa façon de me parler.

La Lizzie d'avant me manque.

— Ne fais pas cette tête Hazel, je plaisante. Me rassure-t-elle d'un baiser sur la joue.

Je souris en acquiesçant, et part à la cuisine me servir un chocolat chaud.

— Un jour tu boiras du café comme une adulte, me taquine-t-elle.