Chapitre 8 : Sharon

49 5 0
                                    

Scarlett

Felicity et moi n'avons pas parlé de la nuit pourtant je sais qu'elle a très peu dormi tout comme moi. Nous sommes toutes les deux tombées de sommeil... Il n'y avait rien à dire de toute façon.

C'est mon téléphone qui vibre qui me tire du sommeil.

Fais chier, j'ai oublié de l'éteindre.

J'attrape l'objet et l'arrête dans l'espoir que ça n'ait pas réveillé Felicity. Mais mon amie ne tarde pas à se tourner vers moi les yeux ouverts. Ses yeux sont rougis par les larmes de la veille mais ont l'air secs pour le moment.

"Tu dois y aller ?" Elle interroge

"Malheureusement oui, je vais passer chez moi et aller au travail. Je reviens le plus vite possible. Je veux que tu m'appelles dès que tu as des nouvelles."

Felicity hoche la tête alors que je suis embêtée de la laisser seule. Je ne peux pas m'absenter du travail. Mon patron ne l'autoriserait pas, je n'aurais qu'à pas m'attarder.

"Vas-y. Je dois passer au cabinet aussi de toute manière."

Je prends un air plus inquiet en la regardant. Elle ne pourra pas défendre quiconque avec l'esprit concentré sur son fils.

"Tu es sûre ?"

"Il le faut, je vais voir qui peut reprendre mes dossiers urgents et reporter les rendez-vous qui peuvent attendre."

Je hoche la tête. C'est ce qu'il y a de mieux à faire même si il va lui falloir beaucoup de courage pour le faire. Cela lui évitera des problèmes avec des clients mécontents par son absence.

"On se retrouve ici quand j'ai terminé ?" je propose

Mon amie acquiesce, je me lève en prenant mon jean que je remets. Je récupère mes clés, ma veste et mon téléphone. Avant de sortir, je passe une main dans mes cheveux pour essayer d'avoir une tête un peu potable même si ça ne fonctionne pas très bien. J'abandonne ma tentative avant de m'approcher de Felicity. Je la prends dans mes bras.

"Tu m'appelles d'accord ?"

"Bien sûr."

Je la lâche après quelques secondes puis sors de la chambre. Le couloir menant à la salle principale ainsi que celle-ci est quasiment déserts. Ses occupants doivent encore dormir. La seule personne que je croise est un homme en train de faire le ménage. je crois que c'est un prospect puisqu'il n'a pas de badge. Il me salue d'un signe de tête avant que je ne disparaisse derrière la porte.

Je monte dans ma voiture et ne tarde pas à la démarrer pour rentrer chez moi. Si je tarde trop, je suis certaine d'être en retard. Il me faut une vingtaine de minutes pour arriver chez moi, c'est dix de moins que d'habitude.

Je ne m'attarde pas dans la voiture et monte dans mon appartement. Je grimpe par deux les marches jusqu'au deuxième étage et ouvre la porte avec ma clé. Alors que je m'apprête à jeter mes chaussures dans un coin, une ombre se dresse devant moi. Un sursaut m'échappe alors que je relève le visage vers mon fiancé. Il a l'air en colère. Il n'a pas pris la peine de tailler sa barbe qui part dans tous les sens et ses cheveux bruns ne sont pas mieux peignés. Je sens la dispute arriver. J'aurais dû le prévenir même si je n'avais absolument pas la tête à le faire.

"Où est-ce que tu étais ?" Il demande le ton froid

Je regrette de ne pas l'avoir prévenu en voyant déjà ce qui va se produire.

"Avec Felicity, Eliott a disparu, elle avait besoin de moi."

J'essaie de passer à côté de lui pour poser mes chaussures et surtout aller me doucher mais il m'en empêche en se mettant devant moi. Il est en colère mais je m'en fiche. C'est la vérité et si elle ne lui plait pas je n'y suis pour rien.

"Tu me trompes c'est ça ? Tu étais avec un autre homme et tu te sers de ta meilleure amie pour avoir une bonne excuse."

Je sens la colère bouillir dans mes veines. Je n'aurais jamais utilisé Eliott pour ça. Comment peut-il le penser une seule seconde ? Mon regard froid se pose dans le sien alors que je lui réponds dans l'espoir qu'il me lâche et qu'il comprenne qu'il dit n'importe quoi :

"Je n'utiliserai jamais Eliott pour ça. Je viens de passer la nuit et l'après-midi à essayer de rassurer sa mère parce que son enculé d'ex a enlevé Eliott. Maintenant, laisse-moi passer, je dois aller au travail."

Je le pousse un peu avec mon épaule mais il m'attrape le bras quand je le dépasse trop. Il affiche un air coupable peut-être qu'il veut s'excuser pour cette scène sans queue ni tête.

"Pardonne-moi Sharon. C'est juste qu'après la dispute d'hier..."

Je le coupe avant qu'il ne dise une autre chose blessante. Autant le piquer dans son égo également.

"Tu pensais que j'étais allée me consoler dans les bras d'un autre ? Je ne suis pas toi Josh."

Sa prise sur mon bras se fait un peu plus forte me tirant une grimace. Je regrette presque immédiatement mes paroles. Je n'aurais pas dû, je l'ai énervé et j'ai peur qu'il passe ses nerfs sur moi. Ce n'est pas ce dont j'ai besoin mais il s'en fiche :

"Ne me cherche pas trop Sharon. Je suis le seul homme qui veut de toi, c'est pour ça que tu m'as supplié de rester la dernière fois. Parce que tu as peur que je parte."

Je sens ses paroles me piquer mais je ne réagis pas. Je ne lui ferai pas ce plaisir. Il me lâche sachant pertinemment qu'il a fait mouche. Après tout, je l'ai retenu quand il m'a trompé et m'a menacé de rompre nos fiançailles... J'ai peur de le perdre ou en tout cas j'essaie de m'en convaincre.

Je pose mes chaussures avant de partir m'enfermer dans la salle de bain. Je me détends uniquement quand j'entends la porte claquer. Il est parti, je suis seule.

Je ne peux pas traîner sous l'eau, je me prépare en deux deux pour aller au travail même si les paroles de Josh tournent dans ma tête. Depuis que nous sommes fiancés, rien ne va plus. J'ai l'impression de n'être rien de plus qu'un trophée qu'il pavane devant tout le monde.

Il a raison, j'ai peur qu'il parte mais en même j'aimerais qu'il le fasse. J'ai peur pour moi, pour ce qu'il pourrait me faire un jour où il aurait l'un de ses excès de colère...

Je chasse ses pensées pour ne pas me laisser envahir par le doute. j'enfile un tailleur noir et une paire d'escarpins. je récupère une tenue de rechange avec un jean et des baskets avant de quitter mon appartement.

La journée va être difficile et longue avec tout ce qui tourne dans mon esprit.

C'est toujours mieux que de rester à la maison.

Grim Reaper : AngelWhere stories live. Discover now