Chapitre 15

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- mais si, dit-il en prenant mon menton et en rapprochant tout doucement son visage du mien et ...

Ma respiration s'arrête, je vois la façon dont ses yeux fixent ma bouche avec insistance. Je ne suis pas dupe. Éric à clairement l'intention de m'embrasser, là maintenant ! Que dois-je faire ?  Je suis bloquée contre le mur et sa main droite est comme ancrée dans ma hanche. Mes membres sont paralysés, incapables de réagir. Mon ventre se contracte violemment et je commence à trembler. Le stresse me gagne, je ne veux pas l'embrasser, j'en suis certaine. Il est tellement proche que je peux sentir son souffle contre mes lèvres, au moment ou il s'apprête à passer à l'action je tourne la tête et me dégage rapidement. Le brun me dévisage incrédule. Il ne doit pas avoir l'habitude de se prendre des refus. 

- bon ben bonne soirée ! Murmuré-je.

J'esquisse un rapide sourire avant de pénétrer dans la maison et de claquer la porte. Je l'ai vraiment échappé belle ! Je m'adosse à celle-ci et passe nerveusement ma main dans mes cheveux, j'ai clairement besoin d'une douche bien chaude afin de me changer les idées...

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Un bruit strident me sort de mes rêves, la lumière du jour transperce mes paupières, il m'est impossible de les ouvrir. À tâtons je tente d'éteindre ce stupide réveil. Je finis par le trouver et l'arrête en tapant violemment dessus. Je me frotte les yeux afin de les aider à se réveiller. Mon regard se porte en premier sur le plafond blanc, puis sur l'heure inscrite sur l'objet maudit. 6h30. Qui a dit qu'en prenant un rythme régulier d'heures de coucher et de réveille ce serait plus facile de se lever le matin ? Parce que dans mon cas même plusieurs jours après la rentrée j'ai toujours un mal de chien à sortir de mon lit. J'ai déjà hâte que cette année pourrie se termine. En plus j'ai super froid, je regrette immédiatement de ne porter qu'une petite nuisette. Je regarde mon peignoir en soie posé sur la chaise de mon bureau. Le chemin qui nous sépare me semble impossible à parcourir. Quelle idiote je suis à ne pas prévoir que le matin je suis hyper frileuse ! À contre coeur je me lève enfin, emmitouflée dans ma couverture. Je m'empresse de me diriger vers la salle de bain et d'allumer le chauffage électrique à fond. Je me colle à celui-ci et attend patiemment que ma température corporel remonte.

Quelques minutes plus tard je suis enfin prête psychologiquement à quitter le radiateur et à me balader sans ma grosse couverture, je commence par mettre un petit coup de mascara sur mes yeux fatigués. Mes cheveux sont en pagailles et mes boucles ne ressemblent à rien. Je soupire et m'attache les cheveux en chignon coiffé décoiffé, je laisser quelques mèches se faire la mâle et le tour est joué. De retour dans ma chambre, je me poste devant l'armoire et décide de mettre un haut blanc qui laisse mes épaules dénudées et un jeans slim. Pour finir j'enfile mes éternelles converses blanches. Je prends mon sac à main, range à la vite mon trieur dedans et descends déjeuner. 

Tout est sur la table, des viennoiseries, des céréales, des tartines. J'en ai l'eau à la bouche. Cependant je ne peux pas m'empêcher de me dire que si je mange tout ça je vais grossir. Je jette un coup d'oeil à mon ventre qui est toujours plat. Résignée je prends une nectarine et sors de la maison sans que mes parents le remarquent. La voiture de Laurie n'est pas là, j'en déduis donc qu'elle est partie sans moi. Génial je vais devoir faire la route à pieds ! Cela va me prendre des lustres. De plus le soleil tape déjà sur la ville et le temps est lourd. Je vais suer à grosses goutes. Je commence à marcher et enfile mes écouteurs connectés à mon vieux baladeur. Je lance un morceau de piano et avance tentant de faire abstraction de la chaleur. Mes pas sont réguliers et je finis même par apprécier cette balade matinale... 

 Tout à coup une main se pose sur mon épaule, je lève la tête et découvre trois garçons devant moi. Ils ne m'ont pas l'air très sympathiques. Mon battements de coeur s'accélèrent. Je perçois leurs regards pervers me dévisager. 

- hey ma jolie ! Tu viens faire un tour avec nous ? Dit l'un des mecs qui a clairement besoin de passer chez le dentiste. 

- ouais viens on ne te fera pas de mal ! Dis un autre au crâne très très mal rasé.

Je tente de reculer et regarde autour de moi. Il n'y à que des maisons en mauvaises états à perte de vue. Tout le monde dort à cette heure là. Qui m'entendrait si je me mettais à crier ? La panique m'envahit et je commence sérieusement à voir ma vie défiler quand l'un d'eux touche mon épaule et tente de lever mon t-shirt. Les trois gars m'encerclent avec chacun un sourire sale collé aux lèvres. J'essaye de bouger et de m'enfuir mais on m'attrape les deux bras pour me retenir, je suis comme prise au piège. 

- et si t'enlevais tout ça ?  

- elle n'enlèvera rien du tout ! Une voix familière s'élève au delà du cercle et semble s'approcher.

Je remercie dieu à ce moment là de m'envoyer quelqu'un pour m'aider, je pensais vraiment que j'allais me faire violer ! 

- putin de merde tu fais quoi Josh ?  

Une tête brune apparaît au milieu des trois gars. La pression sur mes bras disparaît et je cours me cacher derrière Éric. 

- désolé mec on a rien fait, dit le concerné apeuré. 

- Espèce de sale petit con ! 

Éric s'avance vers le gars à la mauvaise dentition et lui balance violemment son poing dans la figure. Celui s'écroule à terre et se tient le visage en gémissant de douleur. Éric lui assène un coup de pieds dans le ventre ce qui finit par le mettre KO. La peur m'envahit à nouveau. Comment ses amis vont réagir ? Ils vont se mettre à deux contre lui et le massacrer à coup sûr ! Je suis extrêmement surprise quand je les vois se poster à côté de leur pote pour l'aider à se lever et à déguerpir à toute vitesse. 

-mais qu'est-ce que tu fous dans ce quartier Beth ? Dit-il en hurlant. 

Je recule sous le choque. 

- si je n'étais pas arrivé attend ils t'auraient violé ou même pire ! Ça arrive tous les jours par ici, c'est presque devenu une routine ! 

Ces yeux bleus se sont assombrit et sa mâchoire est contractée à son maximum. Il est rouge de colère et un instant je me demande si je vais prendre le même coup que l'autre abruti. Je ne le regarde pas longtemps car ma vue se brouille, les larmes se mettent à couler sur mes joues sans que je puisse y faire quoi que ce soit. Je me précipite vers lui et blottit ma tête contre son torse en pleurant de façon incontrôlable, il entoure ses gros bras autour de moi et me serre fort. Je serre son haut de toutes mes forces. Je suis secouée de spasmes et n'arrive plus à m'arrêter. 

- c'est terminé, je suis là. Tu n'as plus rien à craindre. 

Il parsème le haut de mon crâne de baisers et caresse mon dos. Nous restons dans cette position un long moment le temps que je me calme. Ma respiration finit par se faire régulière,et est juste interrompu de temps à autre par de légers soubresauts. 

- ça va mieux ? Dit-il quand je recule. Il dépose sa main contre ma joue et la caresse à l'aide de son pouce. 

J'hoche la tête. 

- sinon... Demandé-je, c'est pour quand les cours de boxe ? 

Amour indécisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant