Numéro cinq

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Le docteur Maillard accourut à toute vitesse. Dévalant les escaliers, poussant les gens. On l'avait bipé. Il était heureux et courait dans tous les sens : sa patiente venait de se réveiller. Et lorsqu'il arriva sur les lieux, il entretenu une brève conversation avec l'infirmière qui avait remarqué le réveil de cette patiente.

Il considéra la chambre de la jeune patiente avec attention, et remarqua la présence d'une femme. Celle-ci vêtue d'un tailleur noir très élégant, ne semblait pas connaître les règles de politesse, d'après lui. Elle était entrée sans gênes, dans la chambre de sa patiente, celle qui sombrait dans un coma depuis plus d'un an et demi. Il s'apprêtait à entrer dans la chambre, lorsque l'infirmière lui prit le bras, et le serra très fort, jusqu'à ce qu'il se retourne « c'est sa psychologue, elle a donc la priorité, désolée ».

Dans la chambre, la psychologue rendit le sourire que venait de lui adresser sa patiente.

— Merci beaucoup de m'avoir accordé ces quelques minutes, Inès. Il faut que j'y aille, sinon Clark va se faire dessus, dit-elle sur un ton humoristique.

Elles rigolèrent toutes les deux.

— Attendez, pouvez-vous me dire ce qu'il est arrivé à mes parents ?

— Ils sont..morts, affirma la psychologue.

Le docteur Clark Maillard entra, un sourire pendu aux lèvres, il considéra la jeune femme, puis la psychologue qui quittait la pièce. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, il était marqué par les années de médecine, mais toujours aussi passionné. Tout le monde l'admirait, son charisme et sa grande maîtrise du domaine avaient fait de lui un chirurgien réputé.

Les deux jours qui suivirent mon réveil, j'entretenais beaucoup de conversations avec Caroline Hells, ma psychologue. Étrangement, son visage m'était familier, mais je n'arrivais pas à mettre la main sur les éléments de mon passé. C'était comme si j'étais née il y a deux jours, je ne me rappelais de rien. Caroline m'avait posé des millions de questions dont je ne possédais pas les réponses, à son plus grand désespoir. Mais, je savais qu'elle trouverait, c'était une femme forte. Les journées passèrent, j'étais traitée comme une patiente normale.

Je fus tirée dans mon sommeil par des voix. Puis tout me revint. La vérité était face à moi. Je savais désormais tout sur mon passé. Cette personne que j'étais avant de finir ici.

Inès et CarolineWhere stories live. Discover now