Numéro dix

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Dixième et dernier chapitre.

J'étais restée immobile pendant plus d'un mois. J'avais vu défiler des tas de gens, des médecins comme des inconnus qui se trompaient de chambre. Le plus dur dans tout ça, c'est que Caroline n'est jamais revenue après ce qu'elle m'avait dit. Mais depuis quelques mois, plus personne n'était venu me voir, si bien que les fleurs sur ma table de chevet avait fané, et qu'à mon réveil, je n'avais plus d'air pour respirer dans la bouteille d'oxygène.

Lorsque je suis sortie du coma, je n'avais qu'en tête de la retrouver. Je devais retrouver ma vraie mère. J'avais compris, et maintenant, tout était clair dans mon esprit. Mes parents adoptifs étaient morts, après leur assassinat, j'ai été placée dans un centre idiot pour malades mentaux. Je ne suis pas malade, j'ai juste quelques...soucis. Apparement c'est ce qu'ils disent tous. Ensuite, j'ai fait ma vie, j'étais bien, je me rappelle de Robert. Un type bien qui a perdu la boule juste après avoir perdu sa femme. J'ai rencontré pas mal de gens, et puis j'ai tout oublié.

Je me souviens qu'un soir Caroline est venue dans ma chambre, à ce stade là, je ne la connaissais que sous son statut de psychologue. Elle m'a tout avoué, je me souviens que je n'arrivais plus à respirer, j'avais honte et j'étais mal à l'aise. Puis, j'ai demandé à Mathieu, l'infirmier de service, de m'aider à mourir. Je lui ai baratiné un désir de rejoindre mes parents aux cieux. Il m'a cru.

Après mon suicide raté, je suis tombée dans un sombre coma. C'est alors que je me suis recrée un univers parallèle, à l'aide de toutes les personnes dans ma vie, j'ai pu être heureuse. Mais d'une autre façon. Une sorte de rêve lucide. Il n'y avait alors, ni fantôme, ni meurtres.

Je me suis levée, sans me demander pourquoi je courais si vite, et surtout pourquoi mes jambes n'étaient pas engourdies.

Je courais et déambulait dans l'hôpital, pieds nus, en blouse blanche. J'essayais d'éviter les docteurs, et autres personnels hospitaliers.

Et c'est alors que j'ai enfin compris. Au début, j'ai eu peur, mon sang s'est glacé lorsque j'ai vu les issues inexistantes face à l'arrivée d'un médecin. J'ai tout de suite essayé de me cacher, et puis j'ai essayé de lui expliquer pourquoi j'étais sortie. Il ne m'écoutais pas. Et d'ailleurs, il ne me voyait pas. Il est passé au travers de mon corps, tout en continuant son trajet.

J'étais bel et bien morte après ces quelques mois.

Inès et CarolineWhere stories live. Discover now