Numéro sept

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Face au tueur, je n'eus pas d'autre choix que d'esquiver sa tentative de m'agripper. Je fis marche arrière et courus dans les escaliers aussi vite que je pus, mais il me rattrapa bien plus vite. Avec toute cette agitation, j'avais oublié l'arme dans ma poche. Je la pris, et tira sur lui sans vraiment voir où je visais. J'avais compris que j'avais réussi lorsque j'entendis le bruit de son corps sur le sol. Il était peut-être blessé, mais je l'avais affaibli. Je m'avança vers lui. Un tir en pleine tête. Le sang commençait à couler, c'était bon signe pour cette ordure. J'accouru dans la chambre parentale où je découvris Papa étalé sur le sol. Il gisait là. Contrairement à Maman, il avait fermé les yeux pour ne pas voir son propre sang couler. Il avait dû agoniser et se vider de son sang vu l'énorme flaque sur le parquet. Je n'arrivais pas à croire que tout ça était fini.

Une heure après, j'étais toujours là, sur le parquet, près de Papa. J'entendis la sirène des secours, et celle de la police. Ils avaient dû réussir à me localiser, où alors je ne sais pas comment ils ont fait, et je n'en avais rien à faire. J'étais orpheline. Je me demandais bien où ils allaient me placer. Je ne suis pas quelqu'un qu'on aime dans la famille, mes parents ont fait certains choix et mon unique tante n'a jamais aimé Papa, et encore moins Maman.

Des policiers pénétrèrent dans la maison.

— Il y a un corps dans la cuisine ! cria un homme, d'une grosse voix.

Je n'ai pas eu l'idée de fuir, j'avais seulement envie de dormir, il était trois heures du matin. J'avais besoin de dormir, et surtout de pleurer. Une larme dégoulina sur ma joue. S'en suivirent des tas et des tas, comme un torrent sur mes joues. Elles coulèrent si vite que je n'eus pas le temps de les rattraper, elles tombèrent en masse sur le parquet. Elles se mêlèrent au sang séché de Papa.

Lorsque les policiers montèrent à l'étage. Un autre homme s'écria : — Un autre corps ici ! Sa voix était différente de celle entendue tout à l'heure. Elle était plus aiguë.

J'entendais leurs pas condensés, leurs semelles qui embrassaient le parquet, leurs mains glissant sur la tapisseries, épousant chaque contours de la maison. Ils étaient prudent — ils avaient bien appris leur leçon.

— J'ai besoin d'un pompier en haut, on a une petite blessée sûrement, et un corps ! Il aboyait dans son talkie-walkie comme si il passait une commande au restaurant. Le policier me prit dans ses bras, et m'enroula dans ses bras. Lorsqu'il me regarda, il constata que j'étais livide, comme morte de l'intérieur.

Et trois heures plus tard, j'étais toujours debout. Dans une chambre d'hôpital. Je n'avais pas conscience qu'en un dîner tout ça aurait pus basculer. Je me remémorait encore les derniers mots de cet homme.

« Ton père nous.. », qu'est-ce que Papa avait bien pu faire ?

Inès et CarolineWhere stories live. Discover now